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Meeting d'Aiacciu Cità Corsa : « Ajaccio doit retrouver son identité »


le Jeudi 22 Janvier 2015 à 15:23

A quatre jours des élections municipales ajacciennes, Aiacciu Cità Corsa tenait son dernier meeting, mercredi soir, au Palais des Congrès, dans la salle Sampiero Corso qui peinait à accueillir les plus de 400 personnes qui se sont déplacées pour l’occasion. A la tribune, ont défilé les intervenants, sympathisants de la première heure du parti nationaliste comme colistiers de Paul Leonetti, afin de présenter un programme axé sur des grands thèmes tels que le social, la jeunesse, et la culture. Le tout sur un ton résolument voulu déterminé, et un but affiché de « rendre son âme à Ajaccio »



Meeting d'Aiacciu Cità Corsa : « Ajaccio doit retrouver son identité »
Au milieu de ses colistiers, Paul Leonetti fait figure de géant. Mais, si c’est par sa taille que l’homme se démarque de prime abord, il semble aussi être un géant par ses qualités humaines. Son « humaniste » et son « grand cœur » ont été ainsi maintes fois soulignés par ses colistiers qui ont défilé à la tribune, mercredi soir, lors du dernier meeting de campagne d’Aiacciu Cità Corsa, au Palais des Congrès.
Un dernier round pour lequel plus de 400 personnes se sont déplacées, et que la salle Sampiero Corso, comble, peinait d’ailleurs à accueillir.
 
Ainsi, c’est sous une nuée de Bandere que le meeting a débuté aux alentours de 19 heures, en présence de cadors de Corsica Libera tels que Jean-Guy Talamoni, ou encore Paul Quastana. C’est d’ailleurs ce dernier qui montera en premier à la tribune pour exprimer son soutien à la liste de Paul Leonetti.
 
Vannina Buresi, en maitre de cérémonie, introduira par la suite les différents colistiers qui interviendront sur scène afin de présenter les différents axes du programme de campagne.

« Redonner son âme à la ville »
 Katty Bartoli reviendra ainsi notamment sur le volet social, précisant que la liste entend avant tout « redonner son âme à la ville ». Dans cette optique elle déplorera le problème des quartiers laissés à l’abandon par les anciennes municipalités, quartiers aujourd’hui devenus des « ghettos où la jeunesse a perdu tous repères et toutes valeurs », et soulignera l’importance de « rétablir le lien et la communication entre les quartiers, souvent isolés les uns des autres, alors qu’ils connaissent les mêmes problèmes au quotidien ». Des problèmes que Katty Bartoli connaît au quotidien en tant que présidente du collectif du Vazziu. « Nous avons les idées, à vous de nous donner les moyens de les mettre en œuvre », lancera-t-elle en conclusion à son discours.
 
Jean-Paul Carrolaggi, co-listier désabusé de Simon Renucci lors des dernières élections, fustigera quant à lui la possibilité de « laisser une équipe qui a fraudé récupérer la mairie ». Le médecin évoquera par ailleurs, à demi mots, la possibilité d’alliance avec la liste de Simon Renucci au deuxième tour : « Dimanche soir nous serons le bon choix. Dimanche d’après, il faudra faire le choix du moindre mal ».
 
La jeunesse mise à l'honneur
Pas en reste, les plus jeunes colistiers de Paul Leonetti, Laura-Maria Poli et François Santoni, prendront la parole à leur tour. Une intervention qui souligne une fois de plus l’importance que le mouvement entend donner à la jeunesse.
La jeune avocate et l’ancien président de la Ghjuventù Indipendista se lanceront dans un discours à deux voix, sur un ton résolument voulu moqueur. Après tout « nous sommes à Ajaccio, le pays de la macagna » comme le soulignera Josepha Giacometti quelques minutes plus tard. Pour autant, sur ce ton un peu décalé, ils affirmeront haut et fort leurs idées déjà bien travaillées, malgré leurs jeunes âges. « Nous ne sommes pas nationalistes parce que c’est à la mode, mais parce que nous sommes convaincus que le projet que nous défendons est l’avenir de la Corse », lancera d’ailleurs Laura-Maria Poli à ses détracteurs.
François Santoni insistera quant à lui sur l’importance de la corsisation des emplois : « Nous voulons que les cadres et jeunes diplômés que forme l’Université de Corse soient prioritaires pour les emplois à la mairie, à la Capa, ainsi que dans l’administration et le secteur privé. Il est inadmissible que ces postes soient attribués à des gens qui viennent de l’extérieur », dénoncera le jeune étudiant. Avant de conclure : « La jeunesse corse ne peut plus se contenter d’être spectatrice. Elle doit devenir actrice, actrice de son devenir. La jeunesse dans notre mouvement est présente sur le terrain au quotidien. Elle y est consultée et surtout écoutée ».
 
« Personne ne pourra gagner sans nous »
Une jeunesse écoutée et mise en avant par le mouvement, dont le meilleur exemple s’incarne sans conteste en la personne de Josepha Giacometti, qui montera à la tribune sous l’ovation du public.
La jeune conseillère territoriale, visiblement émue par cet accueil et par l’éloge faite en guise d’entrée en scène par Vannina Buresi, n’en tiendra pas moins un discours enflammé.
La numéro 2 de la liste détaillera alors un à un, les grands axes du programme. Elle insistera notamment sur la volonté d’Aiacciu Cità Corsa, de rendre aux Ajacciens « ce qui leur a été confisqué », à savoir Aspretto et la citadelle, dont la gestion est toujours dévolue à l’Etat. Par ailleurs, elle soulignera aussi la nécessité d’ « un développement économique maitrisé », ainsi que celle de « rendre au centre ville toute sa dimension ». Enfin, thème cher au parti, elle reviendra sur l’importance de mettre l’accent sur la langue et la culture corse au cœur de la cité impériale.
« Nous n’avons pas la prétention de gagner seuls, mais personne ne pourra gagner sans nous », concluera-t-elle sous les acclamations.
 
Et, à l’heure où le meeting se termine, Paul Leonetti rejoindra la scène à son tour. Une mer de Bandere se lève alors dans la salle. Le public réserve au leader d'Aiacciu Cità Corsa, un accueil triomphal.
Avant que celui-ci revienne quant à lui surtout sur le problème du logement dans la ville, dénonçant notamment à les locations saisonnières qui « privent une très grande partie des Ajacciens de pouvoir se loger ».
Fort du succès de la soirée, et de la mobilisation que sa liste a suscité, il lancera: « Je ne pense pas qu’une seule liste ait rassemblé autant de monde pour un programme aussi désintéressé que le nôtre ».

Manon PERELLI