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Maltraitance animale : Des cas supposés en Corse


Michela Vanti le Vendredi 1 Mars 2019 à 07:07

Dans une tribune libre, dix-neuf associations de protection animale de Corse, Global Earth Keeper et le Parti animaliste dénoncent les actions violentes commises à l'encontre des animaux en liberté en Corse ces derniers mois.



Maltraitance animale : Des cas supposés en Corse

« Expéditions nocturnes pour ne pas attirer l’attention, tireurs encagoulés, plaques minéralogiques masquées… D’Agliani, Paese-Novu, Cardu, Suerta, Ville-di-Pietrabugno, les témoignages et les photos nous parviennent et les traces du massacre sont bien là : flaques de sang ou cadavres de vaches abandonnés, veaux orphelins appelant leur mère, animaux retrouvés agonisants ou blessés parce qu’ils se sont jetés dans un ravin pour échapper à la tuerie… » - prônent dans un communiqué les 19 associations de protection animale de Corse, Global Earth Keeper et le Parti animaliste qui dénoncent les actions violentes commises à l'encontre des animaux en liberté en Corse ces derniers mois. 

 

« Les vaches en liberté posent un problème de sécurité sur les routes, personne ne le conteste et personne ne suggère de ne rien faire. Mais la solution consiste-t-elle à les abattre ? Et qui plus est, dans ces conditions ? » Les animistes pensent que ces actes ne soient pas des initiatives privées, mais des battues administratives orchestrées par des municipalités, et qu’il faut donc  « dénoncer ce sandale ».

En rappelant que les battues administratives ne peuvent pas viser les animaux en liberté car « du point de vue de la loi, il est impossible d'organiser une battue pour du bétail divagant, ces dernières doivent été prévues comme une procédure de dernier recours, lorsque toutes les autres possibilités ont été explorées et ont échoué.»

Selon les animalistes aucune autre option n’aurait été envisagée. « Il n’y aurait eu ni recherche des propriétaires, ni dépôt de plaintes, ni effarouchement, ni cantonnement, ni construction de clôtures, ni limitation de vitesse dans les zones critiques, ni installation de radars indiquant la présence d’animaux sur les routes, ni nomination de gardes champêtres qui ont permis à Porto-Vecchio de quasiment éradiquer la divagation en renouant du lien, en désamorçant les conflits et en redonnant force aux territoires ruraux. »


Seule la mort est envisagée comme solution

Derrière l’appellation « u chjosu » (le clos) se cache terrible piège inventé par la municipalité bastiaise pour attirer les vaches sur les hauteurs de la ville puis les abattre. « On a fait un couloir le long de la piste existante, là où elles avaient l'habitude de passer (…) On a évité qu'elles aillent sur la route en les habituant à venir manger et boire ici. On a mis en place des abreuvoirs et du foin », nous apprend un employé des services techniques de la ville. Puis, une fois rassemblées, elles sont chargées dans des bétaillères pour être « euthanasiées ».

Pour les animistes des solutions respectueuses des animaux existent. « La révision de l’attribution des primes européennes est un préalable : le nombre de vaches ne cessera jamais de croître s’il y a de l’argent facile à faire. La poursuite des contrevenants et des responsables d’abattages sauvages, ainsi que l’installation de radars, devraient aussi être une priorité. »

Mais à l’heure où la Collectivité de Corse vote à l’unanimité une motion sur les cirques avec animaux sauvages, citant l’article 515-14 du Code civil, aux termes duquel « les animaux sont des êtres vivants doués de sensibilité », n’est-il pas temps pour la Corse de mener une politique un peu plus éthique, un peu plus bienveillante envers les animaux ? Parmi eux, certains sont véritablement redevenus sauvages et ont réappris à vivre dans la nature. N’est-il pas normal qu’ils disposent d’un territoire ? Ne pourrait-on pas se donner les moyens de créer une zone sanctuarisée au sein de laquelle ils pourraient vivre en toute liberté ? »

Les associations de protection animale sont disposées à travailler avec les pouvoirs publics pour trouver une solution pérenne à ces questions. Leurs propositions, qui ont bien souvent fait leurs preuves ailleurs, permettraient de sortir par le haut d’une situation qu’on nous présente depuis des années comme insoluble.

Cette tribune est co-signée par le Parti animaliste et les associations :
Global Earth Keeper,
Les sans colliers de Corse,
Félin Possible
Les chats de l'île,
Les z'amours de chats,
Les amis de Samantha,
SOS Décharge,
SOS 4 Pattes 2B,
PAN
I Ghjatti Balanini,
Sperenza per i ghjacaru di Corsu
Les Chats libres de Solfa,
U ghjattinu di Corti,
Les 4A,
Chiens et chats sans toi(t),
Pietranimali,
Cassandre,
Les amis des chats de Bonifacio,
U Felinu

Un nid à toi(t)