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Le féminicide de Julie Douib devant les assises de la Haute-Corse : les experts pointent les "incompatibilités" de la version de l'accusé


La rédaction avec l'AFP le Vendredi 11 Juin 2021 à 15:18

Des experts ont pointé vendredi les "incompatibilités" et "l'imprécision" des déclarations de l'ex-compagnon de Julie Douib, jugé depuis jeudi pour son meurtre, mettant en avant devant les assises de la Haute-Corse,qui se tiennent à Bastia, des éléments techniques contredisant sa version des faits.



Les parents de Julie Douib devant le palais de justice de Bastia (/ AFP / Pascal POCHARD-CASABIANCA)
Les parents de Julie Douib devant le palais de justice de Bastia (/ AFP / Pascal POCHARD-CASABIANCA)
Les deux médecins légistes entendus ont conclu que le décès de la jeune femme, tuée par balle par Bruno Garcia-Cruciani en mars 2019 à son domicile de L'Ile-Rousse avait été causé par "une hémorragie massive", décrivant trois plaies sur la victime ayant pu être engendrées par "deux ou trois tirs" : une plaie au coude gauche, une plaie thoraco-abdominale et une troisième plaie à l'avant-bras gauche.


Evoquant le ou les coups de feu tirés sur le balcon, Bruno Garci-Cruciani, 44 ans, a assuré pendant l'enquête que son ex-compagne était debout, face à lui, alors que des témoins affirment qu'elle avait alors chuté et qu'il s'était placé sur elle, rappelle devant la cour une médecin légiste: les constatations "ne coïncident pas avec les déclarations de l'accusé", conclut-elle.
Les constatations sont en revanche "compatibles avec les témoignages" des voisins qui ont vu "Julie Douib au sol sur le dos", ajoute-t-elle.

Pointant "l'imprécision" des déclarations de l'accusé, l'expert en balistique note également "plusieurs incompatibilités" entre sa version et les expertises. "Il décrit deux tirs alors que trois étuis de cartouches ont été retrouvés" sur la scène de crime, indique l'expert, précisant que deux blessures ont été causées par des tirs "à moins de cinq centimètres" de la victime.
"Il ne décrit à aucun moment un tir avec la victime appuyée sur un plan dur", note-t-il également, contrairement aux expertises scientifiques qui sont "compatibles" avec cette hypothèse.
Interrogé sur la durée de l'agonie de la victime, la médecin légiste l'évalue à "quelques minutes", de "gros vaisseaux essentiel à la survie" ayant été "sectionnés".


Au premier jour d'audience, plusieurs témoins étaient revenus sur les minutes fatidiques de ce 3 mars 2019, contredisant également les déclarations en garde à vue de l'accusé. Ce dernier, qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité, doit être entendu vendredi après-midi.
Le meurtre de Julie Douib, dont l'accusé était séparé depuis quelques mois et avec qui il avait eu deux fils, avait suscité une vague d'indignation en France, entraînant l'organisation par le gouvernement d'un sommet sur les violences faites aux femmes.
mc/mdm/pb
 
© Agence France-Presse