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Le cardinal Bustillo visé par des tags injurieux, une enquête ouverte


La rédaction le Lundi 29 Septembre 2025 à 10:36

Des messages injurieux visant le cardinal François-Xavier Bustillo ont été découverts ce week-end à Vivario, tagués le long de la RT20. Le parquet de Bastia a ouvert une enquête pour dégradations et injures publiques.



Ils n’ont pas manqué d’attirer l’œil des automobilistes. En fin de semaine dernière, des tags visant nommément le cardinal François-Xavier Bustillo ont fait leur apparition sur la commune de Vivario, sous la gare de la commune, le long de la RT20. Sur le premier message injurieux, on pouvait lire « Bustillo = Mafieux – raciste », accompagné d’une croix gammée. À quelques mètres de là, une seconde inscription tracée en noir visait cette fois « Mon « Saigneur » Bustillo ».
 

La mairie de Vivario et son équipe ont rapidement agi pour recouvrir ces tags injurieux (Photo DR)
La mairie de Vivario et son équipe ont rapidement agi pour recouvrir ces tags injurieux (Photo DR)
Si la mairie de Vivario a rapidement agi pour faire recouvrir ces tags, le parquet de Bastia a décidé d’ouvrir une enquête pour « dégradations et injures publiques », indique le procureur de la République de Bastia, Jean-Philippe Navarre, précisant que celle-ci a été confiée au groupement de gendarmerie de Haute-Corse.

Suite à la diffusion de cette information, les réactions de soutien envers le cardinal Bustillo se sont multipliées en Corse tout au long de la journée. 
 
Ce lundi matin, le sénateur de Corse-du-Sud, Jean-Jacques Panunzi, a ainsi tenu à apporter son soutien à l’évêque de Corse « face à cette ignominie ». « Les inscriptions injurieuses taguées en bord de route à l’encontre du cardinal Bustillo sont inqualifiables et révèlent la perte des valeurs et des repères dont souffre la société insulaire », fustige-t-il dans un communiqué en reprenant : « Je ne peux que condamner cet acte gratuit et lâche qui porte atteinte injustement à l’Évêque de Corse, représentant de la communauté catholique insulaire. À travers lui, c’est l’Église de Corse que l’on insulte. L’investissement du cardinal Bustillo en Corse se mesure chaque jour à la ferveur revigorée qu’arborent nos églises, manifestations religieuses et confréries ». 

« Ces inscriptions ne relèvent pas de la simple dégradation : elles attaquent personnellement un homme dont l’action en Corse s’est toujours inscrite dans une logique de dialogue, de fraternité et de respect. Ce type de mise en cause, profondément injuste, ne peut qu’inquiéter et attrister tous ceux qui connaissent son dévouement sincère », ​déplore pour sa part le député de la 1ère circonscription de Corse-du-Sud, Xavier Lacombe, en insistant : « Ces mots et ces symboles ont, ici plus qu’ailleurs, une portée lourde de sens. Le terme de « mafieux » évoque une réalité douloureuse pour notre territoire, confronté avec courage aux conséquences du grand banditisme. La croix gammée, quant à elle, renvoie à l’idéologie la plus odieuse de notre histoire, et son apparition sur nos murs est une offense à notre mémoire collective.
 

Dans la même ligne, le député de la 2ème circonscription de Corse-du-Sud, Paul-André Colombani, a lui aussi condamné des « actes de haine et de lâcheté inadmissibles ». « En Corse, nous avons des valeurs de solidarité, de respect et de dignité qui doivent guider nos actes au quotidien. C’est en les défendant avec conviction que nous repousserons la haine et protègerons notre peuple », écrit-il sur ses réseaux sociaux.
 
 

Le député de la 1ère circonscription de Haute-Corse, Michel Castellani, a pour sa part affirmé que ces inscriptions « illustrent la dérive de notre société où, sous couvert d’anonymat, tout et tous sont insultés, dénigrés, rejetés ». 


  François-Xavier Ceccoli, le député de la 2ème circonscription de Corse-du-Sud, tance de son côté « un acte dont le caractère scandaleux autant que lâche n’inspire que dégoût ». « Que le cardinal, que je sais au dessus de ces bassesses, soit assuré de mon soutien et de ma solidarité », indique-t-il sur ses réseaux sociaux. 

 

En milieu d'après-midi, c'est Laurent Marcangeli, le ministre de l'Action publique, de la Fonction publique et de la Simplification, qui a réagi à ces messages injurieux sur ses réseaux sociaux en estimant que « les injures visant Monseigneur Bustillo sont le malheureux symbole d’une époque où le respect d’un certain nombre de valeurs élémentaires manque cruellement ». « En tant que Corses, nous avons de la chance d’avoir à nos côtés un homme de cette qualité pour diriger notre Église », a-t-il insisté. 


Marie-Antoinette Maupertuis, la présidente de l’Assemblée de Corse, a quant à elle marqué son « indignation totale face au tag haineux visant le cardinal François Bustillo ». « Nous ne tolérerons jamais ce type d’attaques contre la dignité de l’homme et le représentant de l’Église catholique en Corse », a-t-elle martelé.

« À un moment où la société corse dans son ensemble est confrontée à des situations de tensions quasi quotidiennes (commerces incendiés, bateaux brûlés...) les tags injurieux contre Monseigneur Bustillo sont inquiétants. À chaque période tendue de notre histoire nous avons malheureusement toujours été confrontés à des apprentis sorciers prêts à jeter de l'huile sur le feu et à ne reculer devant aucune provocation », a de son côté dénoncé le parti Femu a Corsica. Le Partitu di a Nazione Corsa a de son côté entendu apporter son soutien au cardinal dans un communiqué où il réprouve avec fermeté les inscriptions injurieuses récemment découvertes ». « À cela vient s’ajouter une inacceptable croix gammée, symbole de la haine et des heures sombres. Nous ne saurions l’accepter sur notre terre tant elle représente une offense inacceptable à notre mémoire collective et aux sacrifices passés de notre peuple », dénonce le parti en notant que le cardinal Bustillo « œuvre chaque jour pour le dialogue, la fraternité et la paix civile ». « Dans la période troublée que nous vivons, ces valeurs doivent primer sur la haine et la violence », pose-t-il encore.