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Le "Concordia" remorqué entre Giglio et Gênes : Risque de pollution au large de la Corse


Damien Bianchi le Dimanche 8 Juin 2014 à 21:23

Le navire Costa Concordia sera remorqué pour son dernier voyage de l’île du Giglio jusqu’au port de Gênes pour y être démantelé. Il passera à 10 km de l’île de Capraia, de Gianuttri et à 25 km de la Corse. La compagnie Costa prévoit dans un rapport interne "un impact environnemental léger et temporaire".



Le 20 Juillet, la carcasse du Costa Concordia devrait quitter l’île du Giglio pour rejoindre le port de Gênes dans lequel il sera démoli. C’est en tout cas ce que prévoit  l’armateur Costa dans son « projet de transfert et de démantèlement » dont l’agence ANSA s’est procuré une copie.
 
Si les conditions météorologiques sont optimales, le voyage devrait durer 5 jours pour traverser 200 milles, 370 km, à une vitesse de 2,5 milles à l’heure. La route prévoit que le navire soit traîné au sud en passant à 10 km de Giannutri et à 15 km au sud de Montecristo et à 25 km des côtes de la Corse. A une distance de 30 km au nord de Bastia, le Concordia virera pour atteindre Gênes.

Une pollution possible

le trajet du Costa Concordia
le trajet du Costa Concordia
Pour l’armateur Costa Croisières, il se pourrait qu’il y ait des « rejets en mer d'eaux intérieures contaminées, de substances, d'hydrocarbures ». Ces pollutions devraient toutefois être « temporaires et peu significatives ».
 
L’opération qui sera réalisée par le consortium américano-italien Titan Micoperi, devrait avoir le «  moins d’impacts possibles sur le trafic maritime et les aires protégées ». La compagnie tient à assurer une « sécurité environnementale maximum » en mettant en place différentes mesures de précaution : protections, filets de pêches et crèmes absorbantes pour récupérer huile et déchets divers.
 

Le port de Piombino inadapté

Le port de Piombino, en face de l'île d'Elbe, bien plus proche, n'a finalement pas été retenu par le croisièriste qui le considère comme inadapté. Ce changement a suscité différentes réactions dans la région Toscane où son président, Enrico Rossi, s’est étonné de la méthode : « Si Costa a déjà tout décidé tout seul, c’est inutile de faire une réunion d’experts, de techniciens pour trouver la meilleur solution possible ».
 
« 5 jours, poursuit Enrico Rossi, c’est 5 fois plus de possibilités de polluer. Alors que le port de Piombino sera prêt en Septembre et qu’il ne faudra qu’un seul jour de navigation ». Il a également émis des réserves sur l’évaluation de l’impact environnemental par la compagnie Costa qui devrait revenir au gouvernement.

Le projet n'a pas encore reçu le feu vert définitif du gouvernement italien : lundi se réunira à Rome la Conférence des Services dans laquelle les ministères et les organismes intéressés pourront demander des éclaircissements éventuels sur le projet et les risques environnementaux.