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La revue Fabula décloisonne les imaginaires


Laurent Hérin le Mardi 1 Mai 2018 à 22:02

Fabulla est un mook* né en 2013 en Corse sous la plume de Claire Cecchini, journaliste du regretté quotidien 24 Ore. Cette revue d’anticipation multiplie les scénarios cataclysmiques générateurs d’utopies. A l’orée d’un 5e numéro, l’équipe fait appel aux dons pour boucler cette nouvelle édition.



Lors de ces quatre premiers numéros, Fabulla a éprouvé les hypothèses d’une catastrophe insulaire suscitant des solutions de matières littéraires, graphiques et scientifiques.
Anticipant tours à tours une île indépendante involontaire (Fabulla#1), submergée climatique (Fabulla#2), aphone nucléaire (Fabulla#3) et sénescente nostalgique ((Fabulla#4), les fabulistes élaborent par ordre de parution de nouveaux mobiles de gouvernance, de résidence, de correspondances et d’arborescences.
La revue transcende les disciplines sur un territoire insulaire : la Corse, victime à chaque Opus d’un cataclysme créateur.
À la frontière du magazine, du livre et de la création graphique, la revue Fabulla prend son origine de la dystopie où né l’utopie. Son terrain d’expérimentation : la Corse. Ses Fabullistes : des journalistes de l’imaginaire, sociologues, philosophes, photographes, écrivains, musiciens, architectes et autres membres de la sphère créative venus réconcilier information et fiction.
Dans un futur indésirable, la revue se libère des carcans du réel pour imaginer un autre temps.
 
Quel sera le scénario de Fabulla#5 ?
Le scénario du cinquième numéro propose la disparition volontaire des frontières marines entre l’Europe et l’Afrique ! Le pitch : « En 2022, suite à l’effervescence de la Méditerranée, transformée par une série d’attentats à la saponine en une étendue de mousse parfumée, un Saposium décide du pompage intégral des eaux. Un territoire de boue s’offre désormais aux fabullistes qui explorent dans cet épisode de reconnaissance paludique les fonds marins déseaussés. »
 
La fin d’une île.

Ramasseurs des grèves polymères, mémorialistes migrants, épaviste sémaforeur, microbiologistes tinctoriaux, linguistes siffleurs, stérilisateurs spongieux, généticien marin et jardinier chimiosynthétique émaillent le filet médiatique. Cette nasse de croisements fictionnels se nourrit de matières contemporaines à travers la voix de contributeurs chercheurs en sciences sociales, histoire, biologie... En la personne de Serge Dufoulon, sociologue et anthropologue, Gabriel Dorthe, spécialiste des mouvements transhumanistes, Frédéric Santoul, Biologiste… La revue Fabulla#5 comprend une dizaine de contributions littéraires et scientifiques.
 
Les propositions graphiques et sonores font systématiquement échos aux matières écrites avec les contributions d'artistes comme le dessinateur Pakman, le sculpteur et dessinateur Hyane, le collectif de graphistes Re Rebot, l'artiste auteure Laure Crubilé ou encore la dessinatrice Cécile Carrer. Le tout piloté par Claire Cecchini.
 
Fusion avec la revue Kôan
Habituel collaborateur de la revue, Xavier Dandoy de Casabianca, directeur de maison d’édition Eoliennes et publie la revue Kôan. Pour l’occasion, les cinquièmes opus de Fabulla et de Kôan se rejoignent sur leurs variables périodiques. Et déjà liées par la plume de son créateur, elles relient d'un fil leurs eauxteurs dans une fusion de leurs quintes essences poétiques et futuriste. Un double numéro effasoeur des frontières marines !
 
 Chaque sortie de la revue s’accompagne également de son extrapolation performative.
Plusieurs spectacles ont été organisés entre Paris et la Corse afin d'illustrer les nouvelles sorties de la revue : «  LeTribunal des flagrants déluges » à la Péniche Antipode et au théâtre de Bastia, « La parade des aphaunes » au Point Ephémère et « Phytomorphose » au Théâtre de la Reine Blanche et Tuntii Verdi à Pietralba, un défilé d'étendards au Bistrot du cours à Ajaccio ou encore le spectacle VegetArte à Corte l’an dernier.
 
A noter que la dynamique équipe de Fabulla est aussi sur le point d’ouvrir un lieu culturel pluridisciplinaire au printemps – l’Officine à Ménilmontant à Paris – qui accueillera dorénavant tous leurs futurs spectacles.
 
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* Dans la presse, le mook est une publication périodique de forme hybride, entre magazine, revue et livre avec un contenu qui privilégie les grands reportages et les enquêtes approfondies, les textes étant illustrés par des dessins et des photographies.