Corse Net Infos - Pure player corse

L'hommage des gendarmes de Corse au Colonel Arnaud Beltrame


Jean-Paul-Lottier le Mercredi 28 Mars 2018 à 14:39

Au moment ou la République rendait hommage ce mercredi matin au Colonel Arnaud Beltrame tué dans une attaque terroriste à Trèbes dans l'Aude, après  s'être volontairement substitué à une otage au cours de l'attaque, à la Gendarmerie Calvi-Balagne, comme à Ajaccio, Bastia et partout ailleurs (voir ci-dessous), les personnels de la gendarmerie, entourés des autorités et de nombreuses personnes, observaient une minute de silence en mémoire de leur frère d'armes



L'hommage des gendarmes de Corse au Colonel Arnaud Beltrame

C'est dans la cour d'honneur de la caserne Tramariccia  à Calvi que cette cérémonie avait lieu, en présence du maire de Calvi, Ange Santini, du sous-préfet de l'arrondissement Jérôme Seguy, du maire de Calenzana, Pierre Guidoni, du maire de Galeria, Jean-Marie Seité, du Colonel Jean de Monicault, chef de corps du 2e REP de Calvi, des anciens de l'institution et de l'Amicale des anciens légionnaires ainsi que des personnels de la Sous-Préfecture de Calvi et des Balanins qui ont ainsi voulu manifester leur soutien à la Gendarmerie.


Le chef d'escadron Olivier Burles, commandant la Compagnie de Gendarmerie Calvi-Balagne retraçait la carrière de son frère d'armes
 

" Né le 18 avril 1973 à Étampes, le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame a servi la France pendant plus de 22 ans.
Appelé à l'activité le 1er novembre 1995 en qualité d'officier de réserve au sein de l'école d'application de l'Artillerie à Draguignan, il se classe parmi les meilleurs de sa promotion à sa sortie, en mars 1996. Nommé aspirant, il commande d'abord une section d'artilleurs parachutistes au 35ème régiment d'artillerie parachutiste de Tarbes, avant de rejoindre le 8ème régiment d'artillerie, à Commercy où il prend la tête d'une section d'observation dans la profondeur en qualité d'officier de réserve en situation d'activité. Résolument engagé dans l'action, il est admis sur concours à l'école militaire interarmes de Coëtquidan en 1999 et sort major de la promotion "Campagne d'Italie" en 2001. Il choisit alors de servir en gendarmerie, où il termine, une fois de plus, major de la promotion "capitaine Gauvenet", en 2002.


Constant dans son goût de l'effort, il rejoint le Groupement blindé de gendarmerie mobile à Versailles où il commande un peloton de VBRG à l'escadron 16/1 et prépare activement les tests d'entrée du GSIGN (GIGN actuel). Énergique et doté d'un important potentiel physique et mental, il réussit en 2003 les difficiles tests d'entrée de l'escadron parachutiste d'intervention de la gendarmerie nationale. Il fait ainsi partie des quelques militaires retenus parmi les 80 candidats de la session. Chuteur opérationnel, il assume les responsabilités d'adjoint au commandant de l'Escadron Parachutiste d'Intervention de la Gendarmerie Nationale. Il participe à de nombreuses missions sur le territoire national et à l'étranger. Il est notamment engagé en Irak comme chef du détachement gendarmerie en 2005, dans des conditions particulièrement dégradées en termes de sécurité. Il conduit ainsi, au péril de sa vie, une mission complexe de récupération d'un ressortissant français menacé par un groupe terroriste, qui lui vaut d’être décoré de la croix de la valeur militaire avec citation à l’ordre de la brigade.



En 2006, il rejoint la Garde républicaine en qualité de commandant de la compagnie de sécurité et d'honneur du 1er régiment d'infanterie à Nanterre. Il met au service de la sécurité du Palais de l’Élysée ses grandes compétences en matière de sécurité-protection. Il se distingue à de nombreuses reprises qui lui valent d'être récompensé par le commandant du régiment et le directeur général de la gendarmerie.

Le 1er août 2010, il est nommé à la tête de la compagnie de gendarmerie départementale d'Avranches forte de 155 gendarmes. Il s’y distingue par son autorité naturelle et son implication sans faille et reçoit à ce titre un témoignage de satisfaction du commandant de région.

Son MBA en Intelligence économique de l'ISC Paris lui valent d’être retenu, en 2014, pour servir au ministère de l’Écologie, du développement durable et de l'énergie comme conseiller auprès du secrétaire général et référent en matière d'intelligence économique.
Nommé à l'été 2017 en qualité d'officier adjoint au commandant du groupement de gendarmerie départementale de l’Aude à Carcassonne, il s’impose très rapidement comme un collaborateur précieux de son commandant de groupement, s’impliquant spécialement dans le développement de la capacité de contre terrorisme des unités de gendarmerie de l’Aude, dans une excellente synergie inter-services".


Reconnaissance et admiration de toute la Gendarmerie
Et de poursuivre: 
" Le 23 mars 2018, parmi les premiers engagés sur une prise d'otage dans le Super U de Trèbes, n'écoutant que son courage, il n'hésite pas à se livrer au terroriste en échange de la vie d'une jeune femme. Il est abattu quelques heures après, avant que ses camarades ne donnent l'assaut pour neutraliser le terroriste. Il décède des suites de ses blessures le 24 mars 2018.

Décoré de la Médaille d'or de la défense nationale en 2009, il était par ailleurs titulaire de la médaille d'Honneur des Affaires Étrangères – Argent depuis 2006. Le lieutenant-colonel Beltrame s'était vu décerner en 2007 une citation à l'ordre de la brigade comportant l'attribution de la croix de la valeur militaire suite à son engagement en Irak. Il était chevalier de l'Ordre National du Mérite depuis 2012.

Promu à titre posthume au grade de colonel, il est nommé, à titre exceptionnel, commandeur de la Légion d’honneur.

Âgé de 44 ans, le lieutenant-colonel Beltrame était marié, sans enfant. Il est mort en service commandé, dans l'accomplissement de sa mission au service de la France. Par son geste héroïque et son sacrifice, en toute connaissance du danger auquel il s'exposait, il est allé au bout de son engagement de soldat et de gendarme".
Le chef d'Escadron Olivier Burles devait conclure : 

"Toute la Gendarmerie lui exprime sa reconnaissance et son admiration.Nous n’oublions pas non plus les autres victimes de cet attentat : 
- Jean MAZIERES
- Hervé SOSNA
- Christian MEDVES et les nombreux blessés, et parmi eux notre camarade policier de la CRS de Marseille.
Nous nous associons à la douleur de toutes les familles".

Une minute de silence était observée.



A Ajaccio, Bastia et ailleurs

La même cérémonie s'est déroulée simultanément à la caserne Battesti à Ajaccio et à la caserne de Montesoro à Bastia. Une minute de silence a été également observée dans les halls des préfectures de Corse-du-Sud et de Haute-Corse.

(Photos préfectures 2A et 2B)