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L'arrestation d'Aurore Martin : De vives protestations


le Lundi 5 Novembre 2012 à 00:58

De nombreuses protestations s'élèvent depuis l'arrestation puis le transfert en Espagne de la militante basque Aurore Martin.



Inseme Per a Corsica :
De Gilles Simeoni
La décision de Manuel Valls, ministre de l’intérieur, d’arrêter la militante basque Aurore Martin et de la remettre aux autorités espagnoles pour des faits non répréhensibles en France (l’appartenance à Batasuna, parti autorisé dans l’hexagone) est, au plan juridique, scandaleuse. Elle est aussi, au plan politique, particulièrement inquiétante. Cette extradition s’ajoute en effet aux déclarations de Mr Valls affirmant que la création d’une collectivité territoriale propre au pays basque Nord – revendication légitime aujourd’hui largement majoritaire – n’était pas d’actualité. Elle doit également être mise en parallèle avec les prises de position récentes du Ministre de l’intérieur concernant la Corse : l’arrêté arbitraire pris à l’occasion du match Nice-Bastia, ou encore la réponse très ambigüe faite à la tribune du Sénat par laquelle il semblait donner des garanties à Nicolas ALFONSI, figure de proue du conservatisme et du refus de toute avancée au service de la Corse et de son peuple. Inseme per a Corsica exprime donc sa solidarité totale à Aurore Martin et au mouvement Abertzale et réaffirme sa détermination à obtenir, au coté des autres forces de progrès de l’île, une révision constitutionnelle permettant à la Corse de s’engager sur un chemin d’espoir et d’émancipation.

La LDH proteste et condamne

 Aurore Martin, membre de Batasuna, a été arrêtée à Mauléon (Pyrénées-Atlantiques) en exécution d’un mandat d’arrêt européen délivré par la justice espagnole, après un premier rejet récent pour insuffisance de motif d’une demande identique. Cette arrestation atteste d’un acharnement relayé par les autorités françaises.  La LDH condamne avec force à la fois le recours à une procédure aussi violente vis-à-vis des droits de la défense et des libertés individuelles et l’aveuglement qui la sous-tend. Rappelons que les juridictions espagnoles qui viennent d’obtenir la remise d’ Aurore Martin sont des juridictions d’exception, ont été dénoncées par la Cour d’appel de Pau comme ayant cautionné des actes de torture, et, pour cette raison, se sont vues refusées les demandes d’extradition formulées.
La décision du gouvernement français n’en est que plus incompréhensible et condamnable. Elle s’inscrit davantage dans la volonté d’une criminalisation des opposants politiques à l’initiative des gouvernements des deux pays que d’une lutte efficace contre le terrorisme. Alors que l’ETA a annoncé l’arrêt définitif de son activité armée, cette décision tourne le dos au travail engagé pour une résolution démocratique et intégrante du conflit en Pays Basque, initiée par d’importantes personnalités (Kofi Annan, Jonathan Powell, Pierre Joxe), à laquelle participe la LDH Bayonne.
 

A Chjama naziunale
Aurore Martin, militante basque de Batasuna, mouvement autorisé en France, a été arrêtée et remise, sans vergogne et avec cynisme, aux autorités espagnoles sur ordre de Manuel Vals, Ministre de l’Intérieur. Nous soutenons la militante basque, victime de l’arbitraire, inhabituel dans les pays réellement démocratiques. Manuel Vals affiche un mépris certain de la légalité ; placé à un poste stratégique et éminemment sensible, pris dans le tourbillon sécuritaire qui, dans une France apeurée, lui assure une certaine aura, ennivré par la médiatisation excessive et laudative de son action, il a déjà montré, en plusieurs occasions, qu’il n’avait aucun sens de la mesure : affaire du SCB, problème du département basque, ou, de manière incompréhensible, il subordonne l’étude de ce problème à l’arrêt des violences de l’ETA…..En Espagne !!! Il semble esquisser la même attitude en Corse où le dialogue serait refusé tant qu’il y aurait encore des violences… de droit commun et politiques !!! Cela promet… IL reprendrait ainsi une thèse que Lionel Jospin avait soutenue en son temps avant d’être contraint à un recul peu glorieux.
Nous ne sommes pas intimidés par cette attitude répressive et provocatrice, néanmoins très inquiétante ; le Président de la République et son gouvernement devraient modérer ce boutefeux, avant son prochain voyage en Corse.