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" L’accurtatoghju di e pastaie" : le cœur d'îlot Chanoine Letteron à Bastia a, enfin, un nom


Pierre-Manuel Pescetti le Vendredi 30 Juillet 2021 à 13:41

Le cœur d’îlot Chanoine Letteron dans le centre ancien de Bastia a enfin un nom : L’accurtatoghju di e pastaie, le passage de l’usine à pâtes. Une dénomination choisie par les habitants eux-mêmes, en concertation avec la mairie, qui vient rappeler le passé de l’endroit.



La plaque a été dévoilée avec les habitants du quartier. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
La plaque a été dévoilée avec les habitants du quartier. Crédits Photo : Pierre-Manuel Pescetti
La passage, situé entre la rue Chanoine Letteron et le boulevard Gaudin avait même été oublié de certains Bastiais. Insalubre, peu accessible, il a subi un relooking complet. Les façades de certains immeubles ont été rénovées, l’éclairage public remis à neuf ainsi que les murs, le sol et les rambardes en fer forgé. L’endroit jongle entre classique et moderne. Tout au long du passage des œuvres d’art contemporain de l’artiste Sébastien Dominici ont été installées. Une installation réalisée avec l’Agence ACME dans le cadre de l’appel à projets « Art Urbain » lancé par la Ville de Bastia en 2019 en vue de la création et l’installation d’œuvres dans les quartiers prioritaires bénéficiant de programmes de requalification.

Témoins de l’histoire bastiaise

L’instant d’une promenade, on se croirait dans une autre ville. Pourtant, ce passage resté sans nom fait partie intégrante de l’histoire bastiaise. Pendant des siècles, les habitants le nommait « a merria vechja » car les maires de jadis y avaient leur résidence. Puis, plus rien. En tout cas de manière officielle. Mais le nom est resté dans le cœur des habitants, du moins jusque dans les années 1940. « Pendant la seconde guerre mondiale, il y avait une imprimerie clandestine de la résistance » nous raconte un habitant qui y est né et y a passé toute sa vie. Une imprimerie clandestine qui côtoyait, à quelques mètres de distance, une usine de pâtes dans les années 1940. C’est de cette dernière dont se souviennent les résidents qui ont proposé le nom adopté aujourd’hui. Tout s’est fait en concertation avec la population. « Une association des habitants à chaque étape du projet » que salue le préfet de Haute-Corse François Ravier.

L’idée d’une fabrique de pâtes peut prêter à sourire aujourd’hui. Pourtant la réalité de l’époque est tout autre. « Dans les années 1940, Bastia comptait près de 16 fabriques de pâtes. Aujourd’hui il n’en reste qu’une » raconte le maire de Bastia Pierre Savelli.

Une vision d’ensemble pour le centre ancien

Au-delà de l’embellissement du lieu, c’est également une politique sociale qui a été menée par la mairie de Bastia. « 23 logements sociaux ont été rénovés et d’autres le seront dans le cadre de la rénovation du palazzu Caraffa » précise le maire. L’objectif redonner vie au cœur du centre ancien bastiais. Une opération déjà menée avec la rénovation du boulevard Gaudin et l’installation de plusieurs commerces mais également la rénovation du quartier du Puntettu situé à l’extrémité du nouveau passage de l’usine à pâtes.

S’il reste « encore des bâtiments à rénover » comme l’avoue Pierre Savelli, petit à petit, le centre ancien retrouve de sa splendeur et de son attractivité d’antan.

Almanaccu di Bastia)
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