Le match
L’ACA est bien en place dans cette rencontre. D’ailleurs, l’ACA tente d’emblée de trouver la faille. Belghazouani y va de ses dribbles, Mutu de ses appels, mais ce dernier peine à être joignable tout le temps.. Le pressing haut et rigoureux empêche Lille de développer son jeu. Pas d’occasion franche cependant, ni même pour les locaux. Seuls les coup-francs donnent de quoi frémir, comme celui de Pedretti à la 32e, où l’équerre sauve Ochoa. Et c’est une erreur de placement qui va permettre aux Lillois d’ouvrir la marque, Debuchy combine avec Balmont et déborde Bouhours, pour un centre parfait pour Roux qui marque de la tête, imparable et redoutablement efficace.
La suite se passe en seconde période, avec une nouvelle erreur de Bouhours, qui se troue sur une touche Nordiste, et offre sur un plateau le 2-0 à Mendes (56e). L’ACA va réagir, mais va tomber sur un excellent Landreau, à la parade sur un tir de Mutu, mis en jeu par un défenseur Lillois (66a). Les Oursons vont peu à peu sortir la tête de l’eau et retrouver le rythme de croisière de la première mi-temps. Les rentrée de Jemal, Lasne et Delort vont être bénéfiques, face à des Lillois en pleine confiance et qui jouent désormais libérés. L’entrée de Payet à un petit quart d’heure du terme va permettre au LOSC de bloquer le couloir droit, et changeant leur système. Ochoa paradera à son tour sur une tête de De Melo, toujours aussi intenable (70a). Une incursion tonitruante de Belghazouani aurait pu être couronnée d’un pénalty si M. Jaffredo avait eu la bonne idée de voir la faute de Chedjou sur le franco-marocain, mais il n’en fut rien. Les Lillois mènent bien leur barque, jusqu’au coup de sifflet final de l’arbitre, et s’imposent –enfin- dans leur stade. L’ACA regrettera une fois de plus ses petites erreurs qui lui coûtent cher.
L’ACA
Repassé au 4-5-1, faute à l’absence d’Eduardo, forfait de dernière minute, le système de jeu est toujours aussi évolutif. André cette fois titulaire avec Belghazouani, les solutions offensives ne manquent pas au coup d’envoi. Pour autant, les occasions franches elles, ont manqué dans cette rencontre, et on aurait aimé voir plus de volontarisme de la part des ailiers dans les vingt derniers mètres. Adrian Mutu a joué un rôle important dans la fixation, et aussi la conservation de balle, mais a peiné à trouver le soutien que ses prises de risques méritaient. Au final, on a vu un cavalier seul du Roumain, pas assez épaulé. Le milieu a encore bien fonctionné, et a exercé un pressing conséquent, empêchant les Lillois de rapidement imposer leur rythme comme ils le voulaient. Cependant, le réalisme Nordiste et la supériorité dans les duels ont fait leur œuvre.
Les performances individuelles sont cependant elles aussi à mettre en avant. Yoann Poulard a abattu un boulot considérable, manquant même de réduire le score en fin de rencontre, sur une tête captée par Landreau. L’homme du match coté Ajaccien, talonné par Faty et Belghazouani, qui ont énormément déstabilisé cette équipe Lilloise.
Encore des regrets pour Alex Dupont et ses joueurs, tant le point du nul était à portée de tir. Face à des Dogues encore dans le doute, l’ACA réalise au but du compte une prestation très intéressante, et même motivante à l’orée de la première manche du Derby qui se profile.
L’adversaire
Toujours en quête d’un premier succès, les Lillois avaient à cœur de vaincre le signe indien ce soir, dans leur stade. Manque de chance, c’est tombé le soir où l’ACA y jouait. Ironiquement, c’est ainsi que l’on pourrait résumer la partie, tant le résultat est cruel et même sévère pour l’ACA, auteur d’une partie pleine de courage et de qualité. Pourtant, dans un registre plus cartésien, l’on dira que le duel entre Rudi Garcia et son homologue Nordiste de naissance a tourné en faveur du plus expérimenté. L’équipe Lilloise, même sans Rio Mavuba, a montré tout son talent et toutes ses qualités individuelles pour prendre le match à son compte. Pedretti, Debuchy et consort ont montré que le LOSC n’était pas éteint et ont de fort belle manière ravivé la flamme du succès. Une défense à toute épreuve, des milieux certes perturbés, mais jamais découragés, et surtout des latéraux insatiables. La recette de cette victoire face à l’ACA, et qui a permis au LOSC d’effacer ce match sans réussite à Rennes, où les Nordistes se sont incliné la semaine dernière. Les attaquants ont cette fois-ci fait taire les critiques, et on déjoué les plans d’une défense ajaccienne très robuste, certes sur des petites erreurs, mais cela n’enlève en rien le mérite aux Lillois. Un succès à l’usure, si l’on juge sur l’aspect global de la rencontre.
Le bilan
Les Oursons repartent de Lille comme ils étaient repartis de Lyon, avec la sérénité du devoir accompli pour ce qui est du jeu, mais bien sûr un goût amer dans la bouche au vu du score. Cela doit pousser le groupe à travailler d’avantage, et surtout à continuer les efforts consentis. L’apport de Mutu est indéniable dans cette équipe, qui ne cesse de progresser et de prendre de l’assurance. L’adversaire de ce soir était peut-être un trop haut mur à franchir, dans le parcours du combattant, mais il ne tient qu’à l’ACA de montrer qu’il n’est plus le même soldat de basse zone, mais qu’il aspire à prendre du galon. Une victoire le 21 Octobre prochain face au Sporting serait du plus bel effet afin de corroborer les faits du jeu, et les convertir en faits de classement.