Il y a des matchs qui font date dans l’histoire d’un club. Cet ACA-Le Havre en fera partie. Avec son lot d’espoir, de crainte, de déception et une issue encore et toujours favorable. Comme face à Lorient, Sochaux ou Clermont…
Place au football et au terrain ! Quarante-huit la soirée de vendredi dernier, le sport reprend-enfin- ses droits dans ce match très attendu entre l’ACA et le Havre. A la clé, un ticket pour affronter Toulouse, 18e de Ligue 1, mercredi et dimanche, en barrage. Arrivée le matin à Ajaccio, la délégation havraise a rejoint le stade François Coty sous haute escorte vers 17.15. Cette fois, sans le moindre incident puisque les supporters ajacciens sont entrés au stade avant.
Le match démarre sur un rythme très élevé avec des Ajacciens qui campent, d’entrée, dans le camp adverse. Les Normands souffrent durant un gros quart d’heure et vont céder une première fois. Sur un centre de Maazou, Nouri croise trop sa tête (11e). Ce n’est que partie remise. Maazou, encore lui, décale Gimbert dont la volée trouve la lucarne adverse (16e). Un but qui ponctue logiquement la domination ajaccienne. Le HAC fait le dos rond. Mais après cette grosse débauche d’énergie, le match baisse d’intensité mais les Normands restent toujours inoffensifs. Pas pour longtemps. L’ACA laisse venir et les Havrais vont revenir dans la partie au moment où l’on s’y attend le moins. Parti dans le dos de la défense, Bonnet évite Leca et trop excentré, sert Mateta qui remet les pendules à l’heure (36e). Jusqu’ici timorés et en dedans, les Normands redressent la tête. A la pause, tout reste à faire.
L’arrêt de Leca
Les Normands débutent la seconde période sur le même tempo. Cette fois, ce sont les Ajacciens qui subissent et mettent dix minutes avant de sortir la tête de l’eau. Mateta aura même deux grosses occasions de donner l’avantage à ses couleurs. Sur la première (57e), il enlève trop son tir et sur le second, Leca sort le grand jeu (60e). L’ACA tente de se reprendre mais manque encore de liant dans ses transmissions. Au contraire, les Normands insistent et Leca va sortir deux arrêts exceptionnels coup sur coup devant Mateta et Bonnet (68e). La fin de la rencontre est plus à l’avantage des Corses. Parti en contre, Selemani s’emmêle les pinceaux et sur le corner qui suit, Coutadeur enlève trop sa frappe (81e). Les deux équipes n’échapperont à la prolongation.
Les Ajacciens semblent plus frais que leurs homologues et font le siège du but adverse. Mais le ballon voyage d’un camp à l’autre dans une rencontre qui sent le KO. Le KO va intervenir mais pas dans le sens. On joue la 113e minute quand sur un centre et un ballon anodin, Coutadeur qui semble n’avoir commis aucune faute est expulsé. Le Havre hérite même d’un pénalty transformé par Mateta qui en rajoute en chambrant public et joueurs adverses. Il s’en suit une échauffourée. On s’achemine vers la fin de la rencontre quand d’une frappe limpide, Camara égalise (120e).
On a recours aux tirs aux buts pour départager les deux équipes. A ce jeu, aucun ajaccien ne tremble. Leca sort le tir au but de Feraht et Gimbert envoie les Corses en barrage.
Stade François Coty
ACA-Le Havre 5-3 tàb (1-1, 2-2 a.p.)
Temps chaud
Bon terrain
Spectateurs : 8000 environ
Arbitre : M. Schneider assisté de MM. Henninot et Zitouni
Buts : Gimbert (16e), Camara (120e), Mateta (36e et 113e s.p.)
Avertissements : Fontaine (7e) pour Le Havre
Lejeune (33e), Maazou (51e), Hergault (90+4) pour l’ACA
Expulsion : Coutadeur (113e), Sainati (105e) pour l’ACA
Mateta (105e) pour Le Havre
ACA
Leca- Hergault, Sainati, Avinel, Lejeune- Boé Kan (Camara 105e), Coutadeur- Maazou, Cavalli (cap.) (Laçi 63e), Nouri (Selemani 73e)- Gimbert- ent : O. Pantaloni
Le Havre
Thuram- Bese (Ozdemir 90+2), Moukoudi, Camara, Bain, Coulibaly (Gory 23e)- Lekhal- Feraht, Fontaine, Bonnet (cap.) (Guitane 98e)- Mateta- ent : O. Tanchot
Oswald tanchot (ent Le Havre) : « Ce soir, je suis fier de mes joueurs et dégoûté du football. Et triste car l’équipe qui devait passer a été éliminée. Je suis triste pour mes joueurs qui ont été au bout d’eux-mêmes dans les conditions que vous connaissez. Ils ont réussi un exploit jusqu’à ce dernier ballon. On n’a pas été arbitré correctement sur le but de Jean-Philippe Mateta, il a l’habitude de célébrer ses buts comme Memphis Depay qui est son ami, il lui a rendu hommage et termine avec un carton rouge. C’était sans doute mieux que ce match se termine par une victoire de l’ACA Ajaccio. On s’est déplacé deux fois en, 48 heures, il n’y pas eu d’équité dans ce match. La saison se termine de façon cruelle. Pourtant on méritait d’avoir le bonheur de recevoir Toulouse mercredi. »
Olivier Pantaloni (ent Ajaccio) : « Je pense au soir de la montée à Nîmes ce soir c’était un peu la même chose. C’est le plus moment de ma carrière. Avec un scénario assez particulier, des décisions qu’on a du mal à comprendre. On a retrouvé à l’image de certains matchs de cette saison, l’énergie nécessaire pour renverser la vapeur et aller chercher cette victoire. Tout le monde voulait réaliser quelque chose de grand. On avait travaillé les pénaltys. Cette équipe est très puissante et dispose d’atouts physiques. Ils ont eu 48 heures de plus pour venir. Ils étaient frais. Ce match a été compliqué, l’égalisation est un coup de massue. On n’a jamais renoncé. »