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Justice : 6 mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité requis contre Valérie Bozzi


La rédaction avec AFP le Mardi 28 Septembre 2021 à 22:12

Six mois de prison avec sursis, 5.000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité ont été requis ce mardi 28 septembre à Ajaccio contre Valérie Bozzi, maire de Grosseto-Prugna, pour "prise illégale d'intérêt de la part d'un élu."
Les mêmes réquisitions ont été faites devant le tribunal correctionnel d'Ajaccio à l'encontre du compagnon de Mme Bozzi et père de ses deux enfants, Sylvestre Ceccaldi pour recel de prise illégale d'intérêt.



Valérie Bozzi - Photo Michel Luccioni
Valérie Bozzi - Photo Michel Luccioni
Il est reproché à Valérie Bozzi, avocate, présidente de la Communauté de Communes de la Piève de l'Ornano et élue de l'Assemblée de Corse, d'avoir présidé le conseil municipal de Grosseto-Prugna le 28 octobre 2016 et d'avoir participé à un vote concernant la vente du bail d'un établissement de plage à la SAS Alta Rocca, présidée par son compagnon Sylvestre Ceccaldi.
Il lui est également reproché d'avoir signé des concessions de plage au bénéfice de la SAS Alta Rocca le 27 novembre 2018.

Il est reproché à M. Ceccaldi d'avoir "bénéficié en connaissance de cause des décisions" de sa
concubine Mme Bozzi. "En raison de la proximité de ces deux personnes, on arrive à une violation flagrante de la probité", a fait valoir Geoffrey Makan, représentant le ministère public, ajoutant: "on est en train de vous dire qu'on ne regarde pas ce qu'on signe, ça ne peut pas être vrai sinon il n'y a plus de responsabilité".

Pour Me Thomas Heintz, avocat de Mme Bozzi, ces réquisitions "sont hors sol" et constituent, si elles se traduisaient en condamnation, en une "peine de mort sociale" pour Valérie Bozzi. Défendant la bonne foi de sa cliente et plaidant sa relaxe, il a reconnu qu'une "erreur" avait été commise avec la signature de ces concessions mais a insisté sur le fait "qu'aucun avantage n'a été procuré à la SAS Alta Rocca et qu'il n'y a eu aucun préjudice pour la commune". Me Jean-François Pedinielli, conseil de M. Ceccaldi, a également plaidé la relaxe, assurant qu'il "n'y a pas de recel parce qu'il n'y a pas de profit". "J'ai toujours agi dans l'intérêt des collectivités que j'ai présidé", a déclaré au tribunal Valérie Bozzi.

La décision a été mise en délibéré au 5 octobre à 13h30. 

En février dernier, la SAS Alta Rocca a été condamnée en appel pour des aménagements illégaux sur une zone humide protégée à une amende de 10.000 euros, contre 150.000 euros en première instance.

Valérie Bozzi et Sylvestre Ceccaldi
Valérie Bozzi et Sylvestre Ceccaldi