Jean-Martin Mondoloni, leader de la « Nouvelle Corse » et conseiller territorial du groupe « Le Rassemblement », candidat de droite régionaliste à l’élection législative de juin prochain dans la 2ème circonscription de Haute-Corse.
- La rumeur court depuis des semaines. Etes-vous candidat aux élections législatives ?
- Oui ! Je suis candidat aux législatives dans la 2èm circonscription de Haute-Corse avec la volonté d’inscrire une offre politique nouvelle au sein de ma famille politique et de l’inscrire durablement dans le paysage politique corse. Une offre de tendance beaucoup plus régionaliste, émancipée des tutelles parisiennes et qui, surtout, incarne le renouvellement des idées, des pratiques et des hommes.
- Sous quelle étiquette, vous présentez-vous ?
- Sous l’étiquette « Droite régionaliste », un courant que je vais incarner, pas seulement dans cette élection, mais, comme je l’ai dit, durablement. C’est le courant qu’avec mes amis, j’ai mis en germe et j’essaye d’enraciner depuis six ans.
- Comment vous situez-vous par rapport aux deux autres candidats libéraux déclarés ?
- Dans l’expression de la diversité ! Stéphanie Grimaldi incarne le courant légitimiste, conventionnel, issu des instances parisiennes. Charles Straboni veut faire vivre le courant UDI. Je veux faire vivre le courant d’une droite résolument ancrée dans les réalités de mon territoire. Un territoire que je connais bien puisque non seulement j’y vis, mais j’y travaille.
- Cette diversité ne risque-t-elle pas d’affaiblir les chances du camp libéral d’être présent au 2nd tour ?
- Non ! Je crois exactement le contraire ! La droite a désormais besoin d’être considérée dans sa diversité. Je suis garant, de façon responsable, de l’unité de ma famille politique au 2nd tour, mais s’il y a deux tours dans une élection, c’est bien pour exprimer toute la diversité au 1er tour et se rassembler au 2nd tour. Oui à l’unité au 2nd tour ! Non à l’uniformité au 1er tour !
- Pensez-vous que l’unité se fera au 2nd tour ?
- L’unité ne se décrète pas, elle se construit par des comportements responsables au 1er tour. Pour ma part, je créerai les conditions, en terme de loyauté et de respect de l’adversaire, pour garantir toutes les chances d’union au 2nd tour.
- Avez-vous discuté avec vos deux concurrents de droite ?
- Oui, je les ai évidemment rencontrés. J’ai essayé de leur faire comprendre que la diversité, dans la vie tout court comme dans la vie politique, était une richesse, pas une menace.
- Vous siégez sur les mêmes bancs que Stéphanie Grimaldi à l’Assemblée de Corse. Ne craignez-vous pas que cette situation ne génère des frictions au sein de votre groupe ?
- Non seulement je ne le crains pas, mais c’est, pour moi, inimaginable ! Notre famille est diverse. Je trouve tout à fait ordinaire que deux candidats, même s’ils siègent sur les mêmes bancs, puissent, chacun, exprimer leur tendance et leur diversité dans une élection. Cela ne peut pas faire l’objet d’un psychodrame ! Nous appartenons à une même famille. Quand des frères et des sœurs logent sous le même toit, on ne leur demande pas d’être des clones, on leur demande de vivre avec leur parcours, leur trajectoire, leur originalité… et de se retrouver en famille, le dimanche.
- Quels sont vos soutiens ?
- Le spectre des choix est très large. Je ferai connaître, au gré des réunions, mes soutiens et le nom de mon suppléant ou de ma suppléante. Nous sommes encore très en amont de la campagne électorale officielle qui débutera après celle des présidentielles. On ne sait pas qui sera élu président ! C’est la raison pour laquelle il faut se donner le temps de faire des choix déterminants pour l’avenir de la Corse et d’être en phase avec l’électorat.
- La donne politique est en plein bouleversement tant en Corse qu’au niveau national. Comment appréhendez-vous cette 2nde circonscription ?
- D’une façon complètement ouverte. Jamais une compétition dans cette circonscription n’aura été aussi ouverte ! Personne, parmi les candidats déclarés et ceux qui ont vocation à l’être, ne peut se prévaloir d’une autorité politique indiscutable ! Nous ferons, les uns et les autres, valoir nos sensibilités. J’ai la conviction que ma sensibilité est en phase avec une partie de l’opinion que l’on sent plus réceptive à des discours régionalistes. Des mouvements nationaux laissent présager que l’on s’achemine vers la disparition des partis, Ce qui me conforte dans l’analyse qu’on ne peut pas gagner dans ma famille politique, comme dans d’autres, seulement en se réclamant d’un parti national. Ça ne suffit plus !
- Le résultat des présidentielles aura-t-il un impact sur les législatives ?
- Cela dépendra du président élu. L’élection présidentielle est très particulière, c’est une rencontre avec le peuple. On peut imaginer, dans un schéma tout à fait classique, des vagues bleue ou rose qui arrivent, comme un tsunami, sur notre territoire. Je pense que cette analyse est dépassée. Dans une élection législative, les choix s’opèrent sur la base d’une confiance entre les candidats et l’opinion locale.
- Sur quels thèmes ferez-vous campagne ?
- Sur la réappropriation de la fonction parlementaire. Nous avons à représenter dignement la Corse au Parlement. C’est, en tous cas, dans cette perspective que je m’inscris. Un député doit être la courroie de transmission des affaires de la Corse, et ne pas être seulement le représentant d’un parti en Corse. Je raisonne de façon ascendante. J’ai l’intention d’être l’ambassadeur au Parlement, de la volonté qui se dessine en Corse et par les Corses de faire reconnaître, par les plus hautes autorités, la spécificité de notre territoire : spécificité en matière culturelle, économique, agricole et sociale. Qu’on le veuille ou pas, nous restons l’une des régions les plus pauvres de France !
- Est-ce un tacle envers certains parlementaires corses qui, pour suivre la ligne de leur parti, ont voté contre les intérêts de la Corse ?
- Non ! Chacun est libre, mais je ne vois pas qui, aujourd’hui, a porté atteinte aux intérêts de la Corse. Il n’y a que des gens, qui ont été désignés par le peuple et qui, à mon point de vue, placent l’intérêt général de la Corse au dessus de tout. Ce qui ne veut pas dire qu’on est forcément en phase avec un certain nombre d’intérêts locaux. J’ai, par exemple, manifesté une divergence d’appréciation sur la collectivité unique. Cela ne fait pas, de moi et de tous ceux qui pensent comme moi, des adversaires de cette collectivité.
- Si vous êtes élu député. Quel sera votre priorité ?
- Même si je suis très intéressé par la langue corse, sa reconnaissance spécifique et la nécessité de la protéger, l’enjeu de la législature à-venir est de faire reconnaître la Corse dans la Constitution, mais aussi de militer pour un statut fiscal spécifique. Il est temps de faire reconnaître cette spécificité qui nous permettra de lever une partie de l’impôt avec des transferts de fiscalité pour consolider la structure financière de la Collectivité territoriale et soutenir ses entreprises. Ce serait, pour les Corses, une avancée majeure.
- Quelle campagne ferez-vous ?
- Je souhaite lancer une campagne moderne, dynamique et aller la rencontre du peuple… Je sens un enthousiasme autour de l’idée que je défends et qui n’est pas attentatoire à d’autres formes d’expression à droite. Cette fibre régionaliste fait de plus en plus écho à une partie de l’opinion qui se sent, aussi, délaissée. Précisément dans cette 2ème circonscription ! J’ai envie de reconquérir le cœur des électeurs de droite, mais pas seulement ! J’ai aussi envie d’imposer une nouvelle façon de faire de la politique en restant au plus près des préoccupations des citoyens et en utilisant les outils modernes de communication pour toucher le plus grand nombre. Une campagne uninominale doit installer un rapport de confiance avec le candidat dans ce qu’il est réellement, sa trajectoire, sa vie professionnelle, ses choix de vie avec le peuple. J’ai envie, pour la première fois de faire vibrer l’opinion sur la base de ma propre histoire, et pas seulement sur celle des autres. Je suis quelqu’un d’ouvert et je dis toujours : « La vérité a toujours un pied dans le camp d’en face ! ». Il ne faut pas être dogmatique ! Il ne faut pas s’enfermer dans un dogme au motif que l’on serait de droite ! J’ai le désir de rayonner bien au-delà de ma propre famille.
Propos recueillis par Nicole Mari
- Oui ! Je suis candidat aux législatives dans la 2èm circonscription de Haute-Corse avec la volonté d’inscrire une offre politique nouvelle au sein de ma famille politique et de l’inscrire durablement dans le paysage politique corse. Une offre de tendance beaucoup plus régionaliste, émancipée des tutelles parisiennes et qui, surtout, incarne le renouvellement des idées, des pratiques et des hommes.
- Sous quelle étiquette, vous présentez-vous ?
- Sous l’étiquette « Droite régionaliste », un courant que je vais incarner, pas seulement dans cette élection, mais, comme je l’ai dit, durablement. C’est le courant qu’avec mes amis, j’ai mis en germe et j’essaye d’enraciner depuis six ans.
- Comment vous situez-vous par rapport aux deux autres candidats libéraux déclarés ?
- Dans l’expression de la diversité ! Stéphanie Grimaldi incarne le courant légitimiste, conventionnel, issu des instances parisiennes. Charles Straboni veut faire vivre le courant UDI. Je veux faire vivre le courant d’une droite résolument ancrée dans les réalités de mon territoire. Un territoire que je connais bien puisque non seulement j’y vis, mais j’y travaille.
- Cette diversité ne risque-t-elle pas d’affaiblir les chances du camp libéral d’être présent au 2nd tour ?
- Non ! Je crois exactement le contraire ! La droite a désormais besoin d’être considérée dans sa diversité. Je suis garant, de façon responsable, de l’unité de ma famille politique au 2nd tour, mais s’il y a deux tours dans une élection, c’est bien pour exprimer toute la diversité au 1er tour et se rassembler au 2nd tour. Oui à l’unité au 2nd tour ! Non à l’uniformité au 1er tour !
- Pensez-vous que l’unité se fera au 2nd tour ?
- L’unité ne se décrète pas, elle se construit par des comportements responsables au 1er tour. Pour ma part, je créerai les conditions, en terme de loyauté et de respect de l’adversaire, pour garantir toutes les chances d’union au 2nd tour.
- Avez-vous discuté avec vos deux concurrents de droite ?
- Oui, je les ai évidemment rencontrés. J’ai essayé de leur faire comprendre que la diversité, dans la vie tout court comme dans la vie politique, était une richesse, pas une menace.
- Vous siégez sur les mêmes bancs que Stéphanie Grimaldi à l’Assemblée de Corse. Ne craignez-vous pas que cette situation ne génère des frictions au sein de votre groupe ?
- Non seulement je ne le crains pas, mais c’est, pour moi, inimaginable ! Notre famille est diverse. Je trouve tout à fait ordinaire que deux candidats, même s’ils siègent sur les mêmes bancs, puissent, chacun, exprimer leur tendance et leur diversité dans une élection. Cela ne peut pas faire l’objet d’un psychodrame ! Nous appartenons à une même famille. Quand des frères et des sœurs logent sous le même toit, on ne leur demande pas d’être des clones, on leur demande de vivre avec leur parcours, leur trajectoire, leur originalité… et de se retrouver en famille, le dimanche.
- Quels sont vos soutiens ?
- Le spectre des choix est très large. Je ferai connaître, au gré des réunions, mes soutiens et le nom de mon suppléant ou de ma suppléante. Nous sommes encore très en amont de la campagne électorale officielle qui débutera après celle des présidentielles. On ne sait pas qui sera élu président ! C’est la raison pour laquelle il faut se donner le temps de faire des choix déterminants pour l’avenir de la Corse et d’être en phase avec l’électorat.
- La donne politique est en plein bouleversement tant en Corse qu’au niveau national. Comment appréhendez-vous cette 2nde circonscription ?
- D’une façon complètement ouverte. Jamais une compétition dans cette circonscription n’aura été aussi ouverte ! Personne, parmi les candidats déclarés et ceux qui ont vocation à l’être, ne peut se prévaloir d’une autorité politique indiscutable ! Nous ferons, les uns et les autres, valoir nos sensibilités. J’ai la conviction que ma sensibilité est en phase avec une partie de l’opinion que l’on sent plus réceptive à des discours régionalistes. Des mouvements nationaux laissent présager que l’on s’achemine vers la disparition des partis, Ce qui me conforte dans l’analyse qu’on ne peut pas gagner dans ma famille politique, comme dans d’autres, seulement en se réclamant d’un parti national. Ça ne suffit plus !
- Le résultat des présidentielles aura-t-il un impact sur les législatives ?
- Cela dépendra du président élu. L’élection présidentielle est très particulière, c’est une rencontre avec le peuple. On peut imaginer, dans un schéma tout à fait classique, des vagues bleue ou rose qui arrivent, comme un tsunami, sur notre territoire. Je pense que cette analyse est dépassée. Dans une élection législative, les choix s’opèrent sur la base d’une confiance entre les candidats et l’opinion locale.
- Sur quels thèmes ferez-vous campagne ?
- Sur la réappropriation de la fonction parlementaire. Nous avons à représenter dignement la Corse au Parlement. C’est, en tous cas, dans cette perspective que je m’inscris. Un député doit être la courroie de transmission des affaires de la Corse, et ne pas être seulement le représentant d’un parti en Corse. Je raisonne de façon ascendante. J’ai l’intention d’être l’ambassadeur au Parlement, de la volonté qui se dessine en Corse et par les Corses de faire reconnaître, par les plus hautes autorités, la spécificité de notre territoire : spécificité en matière culturelle, économique, agricole et sociale. Qu’on le veuille ou pas, nous restons l’une des régions les plus pauvres de France !
- Est-ce un tacle envers certains parlementaires corses qui, pour suivre la ligne de leur parti, ont voté contre les intérêts de la Corse ?
- Non ! Chacun est libre, mais je ne vois pas qui, aujourd’hui, a porté atteinte aux intérêts de la Corse. Il n’y a que des gens, qui ont été désignés par le peuple et qui, à mon point de vue, placent l’intérêt général de la Corse au dessus de tout. Ce qui ne veut pas dire qu’on est forcément en phase avec un certain nombre d’intérêts locaux. J’ai, par exemple, manifesté une divergence d’appréciation sur la collectivité unique. Cela ne fait pas, de moi et de tous ceux qui pensent comme moi, des adversaires de cette collectivité.
- Si vous êtes élu député. Quel sera votre priorité ?
- Même si je suis très intéressé par la langue corse, sa reconnaissance spécifique et la nécessité de la protéger, l’enjeu de la législature à-venir est de faire reconnaître la Corse dans la Constitution, mais aussi de militer pour un statut fiscal spécifique. Il est temps de faire reconnaître cette spécificité qui nous permettra de lever une partie de l’impôt avec des transferts de fiscalité pour consolider la structure financière de la Collectivité territoriale et soutenir ses entreprises. Ce serait, pour les Corses, une avancée majeure.
- Quelle campagne ferez-vous ?
- Je souhaite lancer une campagne moderne, dynamique et aller la rencontre du peuple… Je sens un enthousiasme autour de l’idée que je défends et qui n’est pas attentatoire à d’autres formes d’expression à droite. Cette fibre régionaliste fait de plus en plus écho à une partie de l’opinion qui se sent, aussi, délaissée. Précisément dans cette 2ème circonscription ! J’ai envie de reconquérir le cœur des électeurs de droite, mais pas seulement ! J’ai aussi envie d’imposer une nouvelle façon de faire de la politique en restant au plus près des préoccupations des citoyens et en utilisant les outils modernes de communication pour toucher le plus grand nombre. Une campagne uninominale doit installer un rapport de confiance avec le candidat dans ce qu’il est réellement, sa trajectoire, sa vie professionnelle, ses choix de vie avec le peuple. J’ai envie, pour la première fois de faire vibrer l’opinion sur la base de ma propre histoire, et pas seulement sur celle des autres. Je suis quelqu’un d’ouvert et je dis toujours : « La vérité a toujours un pied dans le camp d’en face ! ». Il ne faut pas être dogmatique ! Il ne faut pas s’enfermer dans un dogme au motif que l’on serait de droite ! J’ai le désir de rayonner bien au-delà de ma propre famille.
Propos recueillis par Nicole Mari