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Jean-François Paoli : "Le mouvement radical va tout faire pour reconquérir le cœur des Corses"

Interview


Livia Santana le Mardi 13 Avril 2021 à 18:02

Ce jeudi 8 avril, dans un communiqué de presse Emile Zuccarelli annonçait la création d'une fédération territoriale de Corse, issue du mouvement radical. Etat des lieux du mouvement radical sur l'île, élections régionales, rapprochement avec d'autres partis... Jean-François Paoli, vice président du bureau du mouvement répond aux questions de CNI.



Jean-François Paoli, vice président du mouvement radical en Corse.
Jean-François Paoli, vice président du mouvement radical en Corse.
- Pourquoi ce grand retour sur la scène politique corse ? 
- Le parti radical a évolué puisqu'il a réuni le centre droit et le centre gauche. Il était logique que cette évolution arrive dans notre île par ce que l'on a appelé la fédération territoriale de Corse. Le grand parti radical porté par Emile Zuccarelli devait renaître, il devait continuer à dialoguer avec les citoyens. Même s'il faut rappeler que les acteurs du parti radical n'ont jamais quitté le combat politique en Corse. 

- Quel est l'objectif visé ?
- Nous voulons partager au plus grand nombre cette vision de la société qui place l'Homme au coeur des débats et de l'action. Nous porterons nos valeurs de laïcité, de liberté, de fraternité, et d'égalité aux Corses. Nous tenons également à rappeler que les partis ne sont pas désuets, qu'il faut chercher à construire ensemble ce que peut être la société de demain, ce qui fera que nous vivrons bien dans l'île que l'on doit construire. Les Corses avaient besoin d'entendre cette voix et ce message, c'est notre rôle. 

- Pourquoi avoir mis au premier plan Émile Zuccarelli  ?
- Il faut rappeler qu'il est un citoyen responsable et engagé. Au niveau national, il est président d'honneur du mouvement radical. A ce titre, il lui appartenait de relancer la démarche. Cependant, Emile Zuccarelli ne rêve sûrement pas d'un retour dans l'arène politique pour autant il ne fuit pas ce qu'il a jugé de ses responsabilités. En tout cas, ce n'est pas l'annonce d'un retour d'Emile Zuccarelli au premier rôle de la vie politique insulaire. 

- Que représente aujourd’hui le mouvement radical en Corse ?
- C'est un très grand parti qui a longtemps oeuvré pour la Corse et qui l'a sans doute marquée. Aujourd'hui on a forcément un réservoir non négligeable de sympathisants attachés à nos valeurs qui ne sont pas seulement les idées de quelques-uns mais de beaucoup de personnes. 

- Dans la composition de son bureau, ce mouvement semble très bastiais...
- Les conditions sanitaires ne nous ont pas permis de nous réunir avec nos amis du Sud. Nous les avons contactés pour leur annoncer la démarche car ce n'est pas un parti bastiais mais bien celui de toute la Corse. Nous avons établi un bureau qui est pour l'instant provisoire. Toutefois, même en Corse-du-Sud nous avons des gens fidèles à nos idées, nos principes et nos valeurs. 
 
- Les élections régionales sont en ligne de mire ? 
- Nous y travaillons bien sûr. Nous n'avons jamais été absents d'aucun débat politique. Donc oui nous y serons mais chaque chose en son temps, pour le moment nous avons tout juste créé notre bureau. 

- Quels alliés pourraient être compatibles avec votre vision de la Corse ? 
- Tous les partis qui seront attachés aux valeurs de la République comme la sécurité, les questions européennes, celles de laïcité, d'unité nationale au sens de la solidarité. Pour avancer en politique il faut savoir garder raison, être humble mais il faut aussi travailler avec le plus grand dénominateur commun pour apporter le plus de solutions possibles. Nous serons sûrement amenés à discuter et pourquoi pas, trouver des accords politiques avec toutes les personnes qui défendent nos valeurs. 

- Il y a tout de même eu une fracture avec le Parti communiste lors des dernières municipales à Bastia...
- Il faut aller au-delà des problématiques individuelles. On ne s'interdit pas d'aller discuter avec le parti communiste avec lequel on peut partager un certain nombre d'inquiétudes. Mais pour discuter il faut être deux alors je retourne la question est-ce qu'il voudront le faire avec nous ? 

-Est ce que le mouvement radical tel qu’il a été créé aujourd’hui peu avoir une chance de reconquérir les Corses ?
- Quand on fait de la politique, il faut admettre qu'on n'est pas obligé de gagner. L'important c'est de ne jamais rompre le combat, de ne jamais se trahir dans celui-ci. On a essuyé un certain nombre d'échecs, alors à un moment on s'est posé la question :  Est-ce que ça a du sens d'être radical en 2021 ?
Si on est là c'est qu'on considère que les valeurs et les problématiques sont toujours d'actualité. Donc on va tout faire pour reconquérir le coeur des Corses car nous sommes persuadés qu'au fond d'eux, ils partagent nos valeurs.