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Jean-Félix Acquaviva à la première réunion du Collectif des socioprofessionnels de Balagne


Jean-Paul-Lottier le Samedi 30 Mai 2020 à 21:14

Jean-Félix Acquaviva, député de la 2e Circonscription de Haute-Corse a profité d'une tournée en Balagne pour répondre vendredi à l'invitation de socioprofessionnels de la microrégion de Balagne réunis en vue de la création d'un collectif. Au cours de cet échange, il a été beaucoup question de la situation actuelle mais aussi des transports maritimes et aériens aujourd'hui sinistrés



Jean-Félix Acquaviva a répondu à l'invitation des socioprofessionnels de Balagne ( Photos Eyefinity Prod/Kevin Guizol
Jean-Félix Acquaviva a répondu à l'invitation des socioprofessionnels de Balagne ( Photos Eyefinity Prod/Kevin Guizol

18 heures hier soir, salle de conférence de l'Hôtel « Mariana » à Calvi.  Pour répondre au normes sanitaires imposées ils sont 10 autour de la table : Laurent Lafarge, François Acquaviva, Jean-Baptiste Ceccaldi, Jean-Pierre Pinelli, Olivier Bianconi, Maguy Brandaloni, Gilbert Barachina, Bernard Guidicelli, Mickael Pedrosa et Jean-Baptiste Ceccaldi.
Cette rencontre avait pour but la création d'un collectif élargi à l'ensemble des socioprofessionnels de Balagne.


Un collectif qui se veut apolitique et qui est destiné à trouver des solutions afin de renforcer l'économie locale et auquel tous ( chefs d'entreprises, commerçants, artisans, associations...) sont invités à se joindre. Au cours de ce débat très enrichissant qui aura duré plus de 4 heures, le problème des transports maritimes et aériens sur la microrégion de la Balagne a monopolisé l'attention.
Le constat des socioprofessionnels sur la desserte aérienne et maritime de la microrégion de Balagne est édifiant : En terme de trafic international low cost, l'aéroport de Calvi-Balagne a été le premier. Aujourd'hui il est la lanterne rouge. Avec ses ports de l'Ile-Rousse et de Calvi, le trafic maritime a longtemps affiché des chiffres prometteurs. Aujourd'hui, malgré  la suppression du port de commerce de Calvi,  celui de l'Ile-Rousse qui aurait du doubler son trafic  est en perte de vitesse au point de se  retrouver lui aussi en queue de peloton avec des diminutions importantes de rotations et ce - comme l'a fait observer André Doriano - bien que ce soit le port le plus près du continent.
Tous les autre ports et aéroports de Corse sont en très nette progression alors que la Balagne est elle sinistrée.


La différence des tarifs entre la Balagne et les autres est elle aussi pointée du doigts.
La présence renforcée de la Cie aérienne Volotea sur la Corse a  été évoquée, tout comme chacun a pu constater que l'aéroport de Calvi était la aussi le grand oublié. Les raisons de cette absence avec d'éventuels déroutements qui en coûteraient à la Compagnie a fait l'objet d'une longue discussion au cours de laquelle il s'avère que le problème avancé  est loin d'être insurmontable.
Beaucoup de chiffres ont été avancés lors de cette réunion et tous ne font que corroborer les analyses faites autour de la table.
«  Nous devons réfléchir pourquoi toutes les tentatives d'aller de l'avant ont échoué jusqu'à ce jour. De nos échecs ont doit apprendre » dira François Acquaviva.
Il y a en Balagne plus de 4 000 commerces et il faut que les choses changent. L'idée est novatrice, il y a des gens qui sont prêts à s'investir pour le bien de la société, il faut les encourager à la condition de ne pas être systématiquement en opposition et que les egos soient mis de côté.
Il faut réfléchir sur la stratégie à adopter, se servir de ce qui a déjà été fait.
Aujourd'hui chacun s'accorde à dire que l'on est dans une situation d'urgence et qu'il est impératif d'avoir une réflexion sur cette gestion de crise, sauver ce qui peu encore l'être pour cette saison mais aussi pour l'après saison.


« Green Pass : on a envoyé de mauvais signaux aux médias nationaux »
Autre problème à l'ordre du jour, celui du « Green Pass ».
Tous autour de la table se sont accordés à dire que c'était une bonne chose mais que les signaux envoyés n'étaient pas forcément les bons.
Peu avant 20 heures, Jean-Félix Acquaviva, député de la 2e circonscription de Haute-Corse venu en Balagne pour rencontrer les commerçants a accepté l'invitation des socioprofessionnels qui lui ont fait part de leurs inquiétudes sur la situation liée à l'épidémie du Covid19 mais aussi des problèmes concernants les dessertes maritimes et aériennes spécifiques à la microrégion et enfin sur la gestion du « Green Pass ».
«  On a renvoyé de très mauvais signaux aux médias nationaux et nous tous socioprofessionnels nous sommes d'accord avec cette analysé » lançait Jean-Baptiste Ceccaldi tout en reconnaissant comme ses collègues le bien fondé de cette idée de « Green Pass », mais pas dans la gestion qui en est faite.
Très attentif, Jean-Félix Acquaviva a répondu point par point à toutes les interrogations, avant de répondre favorablement à la demande des socioprofessionnels pour qu'il organise une réunion réunissant les maires de Calvi, L'Ile-Rousse, Lumio, les opposants des dernières élections , les présidents de communautés de communes....
« Le maitre mot de la situation est celui de lucidité. Il ne faut pas se leurrer, il faut essayer de trouver un chemin qui correspond à la situation gravissime que nous connaissons. Moi je vais prendre l'exemple des sables mouvants. Je pense aujourd'hui que les coups portés au tourisme et à l'économie de la Corse, ils ont déjà été portés. On comprendra qu'aujourd'hui on déroule comme dans les sables mouvants, on s'enfonce. Il fait beau, on a la santé, on n'a pas forcément conscience que les choses sont dramatiques. Les évènements liés au confinement, avec la fermeture des commerces, cascade d'annulations de réservations, chomage partiel et autres ont eu un effet attendu et irréversible » précisait le député de la Corse avant de commenter la gestion et les atermoiements du Gouvernement dans la gestion de la crise et de donner son avis sur le plan de relance :
«  Moi je m'interdis de parler de relance comme je m'interdis de parler en l'état de saison. Dire que l'on est en relance aujourd'hui risque là aussi de leurrer beaucoup de monde ».



"Ce qui empêche les gens de venir en Corse c'est la peur du virus et le pouvoir d'achat"
Revenant sur le « Green Pass » et les commentaire que celui-ci suscite, Jean-Félix Acquaviva était clair : « Le discours qui contribue à dire que le « Green Pass » empêche les touristes de venir en Corse je n'y crois pas du tout. Pour moi ce qui empêche les gens de venir en Corse c'est la peur du virus et le pouvoir d'achat. On ne part pas en vacances avec la peur au ventre. Un français sur deux dit ne pas partir en vacances ou fait le choix de partir près de chez lui ».


Après avoir annoncé que le préfet devrait lundi ou mardi annoncer des mesures de relance pour la Corse, et avant de débattre de tous les sujets avec les socioprofessionnels le député de la Corse, Jean-Félix Acquaviva faisait état en marge de l'épidémie du Coronavirus d'un cluster au sein du 2e REP de Calvi.
Interrogé ce jour, le colonel Christophe de La Chapelle précisait qu'effectivement certains de ses hommes partis en stage à Castelnaudary ont, comme le protocole mis en place l'exige, été soumis à un test de dépistage avant de pouvoir rejoindre leur unité en Corse. Certains ont été positifs et aussitôt placés en quatorzaine dans une unité sur le continent et des tests ont également été réalisés sur des personnes en lien avec les militaires contaminés. Les résultats de ces tests sont parvenus ce matin et ils sont tous négatifs.
Des nouvelles qui tendent à rassurer et qui n'ont aucun rapport direct avec la Corse.
Passionné, le débat s'est poursuivi au delà de 22 heures !


Vidéo de Laurent Lafarge, à l'origine de ce Collectif de Socioprofessionnels