Seul candidat en lice, ce mercredi, vous avez été élu au poste de secrétaire de la fédération du Parti Socialiste (PS) de Corse-du-Sud, succédant ainsi à Jean-Marc Ciabrini qui en tenait les rênes depuis plus de 20 ans. Pourquoi avoir décidé de prendre cette fonction ?
C’est une continuité dans ma volonté personnelle de m’engager et travailler au plus près du terrain avec les militants et les électeurs. Quand je suis redevenu militant du PS il y a trois ans, je voulais apporter ma pierre à un projet de société. Et puis il y a des moments où on sent qu’il faut s'engager un petit peu plus. Les anciens restent pour continuer à épauler et seront toujours membres du bureau, mais ils n'ont plus envie d'assurer la première responsabilité, Jean-Marc Ciabrini en particulier. Il y a donc une continuité, mais aussi une envie de relancer le PS en termes de dynamique. Nous avons pensé que c'était le bon moment pour le faire avec les échéances électorales qui arrivent.
Justement, est-ce ce passage de relais marque aussi une forme de renouvellement de la fédération locale du parti ?
Il y a un renouvellement des femmes et des hommes, mais dans la ligne politique, dans l'engagement du PS sur ses valeurs, il y a la volonté de continuer le travail engagé, et de porter une réflexion sur les projets locaux, régionaux mais aussi nationaux. Notre volonté est d’avoir une vision très transverse qui va des prochaines échéances locales jusqu’aux futures élections présidentielles et donc d’avoir un projet qui se construit dans le temps.
À titre personnel, quelles seront vos ambitions avec cette nouvelle fonction ?
Ce sera avant tout de remettre le PS au centre du débat, ainsi que de redonner au parti, aussi bien localement que nationalement, le rôle qu'il doit avoir. Le PS a aujourd’hui la volonté de gérer, de gouverner et de mettre en application ses idées. Ce n'est pas simplement un parti d'opposition. C'est un parti qui doit, partout où il est présent, présenter une alternative et un projet crédibles. Il faut que les électeurs le ressentent comme tel.
Longtemps sur le devant de la scène politique, le PS a connu une importante perte de vitesse ces dernières années. Pourquoi selon vous ?
En Corse, le PS malheureusement n'a jamais eu vraiment de grandes responsabilités. Il n’a jamais été seul aux responsabilités à la tête d'une grande ville, d'un département ou de la région. Je pense que cela est lié au fait qu’on est rarement prophète en son pays. Le PS est en effet le parti qui a toujours eu envie de donner plus de latitude à la Corse, qui lui a d’ailleurs donné quatre statuts de décentralisation et qui met le mieux en œuvre le principe de subsidiarité. Cela n’a pas toujours été reconnu par la population locale. Au niveau régional, l’échiquier politique a même souvent penché vers la droite et le seul moment où on a eu une majorité de gauche était de 2010 à 2015. Pour autant, cela a été une très belle mandature, très productive, avec de vrais projets politiques qui ont été portés comme le Padduc. Au niveau national, la mandature de François Hollande, les divergences de vues au niveau du PS en 2016 et surtout 2017 lors de l'élection présidentielle, a fait qu’une espèce de dégagisme a prévalu et a mis en responsabilité les personnes qui le sont toujours aujourd'hui. Le « ni gauche ni droite » a eu un écho au niveau des électrices et électeurs, mais je pense surtout que malheureusement, cela a vraiment abîmé la politique. Tellement que cela donne un champ libre aux extrêmes aujourd’hui, et en particulier à l'extrême droite. On a enlevé tous les vrais repères de la société, et c'est comme cela qu'on arrive à avoir aujourd'hui des personnes qui font de la politique sur Twitter, mais que personne n'est sur un projet de société. Remettons le curseur au bon endroit pour faire que la politique ne soit pas abîmée par les personnes qui sont aux responsabilités. Il y a un lien à renouer avec la population, c’est un vrai travail de fond qui doit se faire au plus près du terrain. Dans cette ligne, j’ai la volonté de reconstruire la pyramide dans le bon sens. Et pour cela, il faut commencer par les fondations, c’est-à-dire les partis politiques qui œuvrent au quotidien auprès de chaque territoire. C'est ce qu'on va s'atteler à faire avec toutes les personnes de bonne volonté, aussi bien les adhérents déjà en place, que les sympathisants ramenés vers le parti socialiste, que tous les gens qui ont envie de s'investir pour ce projet collectif.
Pour redonner une vraie assise à la gauche en Corse, envisagez-vous un rapprochement avec d'autres forces politiques comme LFI ?
La gauche est plurielle et composée de petites différences. Il faut être capable d’acter nos différences et puis de regarder ce qui nous rassemble. S’il ne faut pas mettre sous le tapis ce qui nous divise, ce qui nous rassemble est quand même bien plus fort et bien plus important. Nous devons aussi avoir la capacité de fédérer les personnes et de faire venir au-delà même des mouvements ou partis politiques tous les citoyens qui ne s'engagent pas ou qui ne s'engagent plus pour construire ce projet ensemble. Le monde associatif et le monde syndical ont par exemple toute leur place en termes de contre-pouvoir, contre l'ultralibéralisme et contre l'asservissement des personnes.
Si l’on vous suit, c’est donc avec une gauche unie que le PS espère faire son retour en Corse lors des prochaines élections municipales ?
Pour les municipales, la Fédération de la Corse du Sud travaille déjà depuis un petit moment avec toutes les composantes qui étaient en mouvement lors des élections législatives de l’année passée à faire que la gauche soit rassemblée et unie de façon durable. Notre ambition, c'est d'avoir des listes qui rassemblent la totalité des mouvements de gauche. Nous travaillons notamment ensemble sur Ajaccio pour construire le projet qu'on va présenter aux Ajacciennes et aux Ajacciens. Et dans un laps de temps que nous espérons assez court, nous serons en capacité de dire que la gauche sera rassemblée pour cette élection municipale et de commencer à présenter le projet que nous espérons mettre en œuvre dès 2026.
Une même dynamique d’union des gauches est-elle déjà envisagée pour les territoriales ?
Nous n’en sommes pas encore à parler des territoriales, mais il y a une volonté de propositions, de projets et d'équipes durables, qui associent toutes les personnes, tous les partis et tous les mouvements qui le souhaitent. C'est un vrai projet de société qu'on veut porter pour la Corse. Si on n'est pas capable de porter ce projet de société, malheureusement un jour, et on en a vu les prémices lors des dernières législatives, l’extrême droite va commencer à peser sur le territoire.
À travers une récente tribune, vous avez émis quelques réserves sur le processus d'évolution institutionnelle. Où sont les lignes rouges de la Fédération de Corse du Sud ?
Nous n’avons pas vraiment de lignes rouges. Nous avons été critiques sur ce projet pour plusieurs raisons. La première chose qui nous pose problème, c'est une partie de la rédaction du texte qui parle de « communauté ». Or, inscrire le communautarisme dans la Constitution peut poser de vrais soucis de société et surtout des vrais problèmes de laïcité. Et le PS, ne reculera jamais devant la partie laïcité. Après, la critique que nous faisons, c’est que ce projet, auquel nous n’avons pas été associés, la gauche n’étant plus représentée à l’Assemblée de Corse, n’a pas été construit sur nos valeurs. Les autonomistes ont souhaité en effet s'inscrire dans un projet libéral et il va bien falloir un jour qu’ils disent quelle est leur vision économique pour la suite, parce qu'on ne peut pas simplement se rassembler sur le triptyque langue, terre et prisonniers. Enfin, sur l’octroi du pouvoir législatif, on ne sait pas quelles compétences seront concernées et quelle sera la latitude d'action qu'aura la Corse sur son territoire. Tout cela nous a amené à tirer un signal d'alarme. Et puis, il faut rappeler que l'autonomie ne sera pas l'alpha et l'oméga de la régulation de la vie chère en Corse qui reste la région métropolitaine la plus pauvre, avec un Corse sur cinq qui vit en dessous du seuil de pauvreté et 75% de la population qui est éligible au logement social. Il faut qu'on se pose peut-être les bonnes questions. L’autonomie doit être construite en même temps que ces réponses au quotidien. Tout cela doit être porté sur la place publique pour que lorsque les gens auront à se prononcer, car pour notre part nous souhaitons qu’il y ait un référendum, les électeurs connaissent les tenants et les aboutissants de l’autonomie. Et pour l’heure ce n’est pas le cas.
C’est une continuité dans ma volonté personnelle de m’engager et travailler au plus près du terrain avec les militants et les électeurs. Quand je suis redevenu militant du PS il y a trois ans, je voulais apporter ma pierre à un projet de société. Et puis il y a des moments où on sent qu’il faut s'engager un petit peu plus. Les anciens restent pour continuer à épauler et seront toujours membres du bureau, mais ils n'ont plus envie d'assurer la première responsabilité, Jean-Marc Ciabrini en particulier. Il y a donc une continuité, mais aussi une envie de relancer le PS en termes de dynamique. Nous avons pensé que c'était le bon moment pour le faire avec les échéances électorales qui arrivent.
Justement, est-ce ce passage de relais marque aussi une forme de renouvellement de la fédération locale du parti ?
Il y a un renouvellement des femmes et des hommes, mais dans la ligne politique, dans l'engagement du PS sur ses valeurs, il y a la volonté de continuer le travail engagé, et de porter une réflexion sur les projets locaux, régionaux mais aussi nationaux. Notre volonté est d’avoir une vision très transverse qui va des prochaines échéances locales jusqu’aux futures élections présidentielles et donc d’avoir un projet qui se construit dans le temps.
À titre personnel, quelles seront vos ambitions avec cette nouvelle fonction ?
Ce sera avant tout de remettre le PS au centre du débat, ainsi que de redonner au parti, aussi bien localement que nationalement, le rôle qu'il doit avoir. Le PS a aujourd’hui la volonté de gérer, de gouverner et de mettre en application ses idées. Ce n'est pas simplement un parti d'opposition. C'est un parti qui doit, partout où il est présent, présenter une alternative et un projet crédibles. Il faut que les électeurs le ressentent comme tel.
Longtemps sur le devant de la scène politique, le PS a connu une importante perte de vitesse ces dernières années. Pourquoi selon vous ?
En Corse, le PS malheureusement n'a jamais eu vraiment de grandes responsabilités. Il n’a jamais été seul aux responsabilités à la tête d'une grande ville, d'un département ou de la région. Je pense que cela est lié au fait qu’on est rarement prophète en son pays. Le PS est en effet le parti qui a toujours eu envie de donner plus de latitude à la Corse, qui lui a d’ailleurs donné quatre statuts de décentralisation et qui met le mieux en œuvre le principe de subsidiarité. Cela n’a pas toujours été reconnu par la population locale. Au niveau régional, l’échiquier politique a même souvent penché vers la droite et le seul moment où on a eu une majorité de gauche était de 2010 à 2015. Pour autant, cela a été une très belle mandature, très productive, avec de vrais projets politiques qui ont été portés comme le Padduc. Au niveau national, la mandature de François Hollande, les divergences de vues au niveau du PS en 2016 et surtout 2017 lors de l'élection présidentielle, a fait qu’une espèce de dégagisme a prévalu et a mis en responsabilité les personnes qui le sont toujours aujourd'hui. Le « ni gauche ni droite » a eu un écho au niveau des électrices et électeurs, mais je pense surtout que malheureusement, cela a vraiment abîmé la politique. Tellement que cela donne un champ libre aux extrêmes aujourd’hui, et en particulier à l'extrême droite. On a enlevé tous les vrais repères de la société, et c'est comme cela qu'on arrive à avoir aujourd'hui des personnes qui font de la politique sur Twitter, mais que personne n'est sur un projet de société. Remettons le curseur au bon endroit pour faire que la politique ne soit pas abîmée par les personnes qui sont aux responsabilités. Il y a un lien à renouer avec la population, c’est un vrai travail de fond qui doit se faire au plus près du terrain. Dans cette ligne, j’ai la volonté de reconstruire la pyramide dans le bon sens. Et pour cela, il faut commencer par les fondations, c’est-à-dire les partis politiques qui œuvrent au quotidien auprès de chaque territoire. C'est ce qu'on va s'atteler à faire avec toutes les personnes de bonne volonté, aussi bien les adhérents déjà en place, que les sympathisants ramenés vers le parti socialiste, que tous les gens qui ont envie de s'investir pour ce projet collectif.
Pour redonner une vraie assise à la gauche en Corse, envisagez-vous un rapprochement avec d'autres forces politiques comme LFI ?
La gauche est plurielle et composée de petites différences. Il faut être capable d’acter nos différences et puis de regarder ce qui nous rassemble. S’il ne faut pas mettre sous le tapis ce qui nous divise, ce qui nous rassemble est quand même bien plus fort et bien plus important. Nous devons aussi avoir la capacité de fédérer les personnes et de faire venir au-delà même des mouvements ou partis politiques tous les citoyens qui ne s'engagent pas ou qui ne s'engagent plus pour construire ce projet ensemble. Le monde associatif et le monde syndical ont par exemple toute leur place en termes de contre-pouvoir, contre l'ultralibéralisme et contre l'asservissement des personnes.
Si l’on vous suit, c’est donc avec une gauche unie que le PS espère faire son retour en Corse lors des prochaines élections municipales ?
Pour les municipales, la Fédération de la Corse du Sud travaille déjà depuis un petit moment avec toutes les composantes qui étaient en mouvement lors des élections législatives de l’année passée à faire que la gauche soit rassemblée et unie de façon durable. Notre ambition, c'est d'avoir des listes qui rassemblent la totalité des mouvements de gauche. Nous travaillons notamment ensemble sur Ajaccio pour construire le projet qu'on va présenter aux Ajacciennes et aux Ajacciens. Et dans un laps de temps que nous espérons assez court, nous serons en capacité de dire que la gauche sera rassemblée pour cette élection municipale et de commencer à présenter le projet que nous espérons mettre en œuvre dès 2026.
Une même dynamique d’union des gauches est-elle déjà envisagée pour les territoriales ?
Nous n’en sommes pas encore à parler des territoriales, mais il y a une volonté de propositions, de projets et d'équipes durables, qui associent toutes les personnes, tous les partis et tous les mouvements qui le souhaitent. C'est un vrai projet de société qu'on veut porter pour la Corse. Si on n'est pas capable de porter ce projet de société, malheureusement un jour, et on en a vu les prémices lors des dernières législatives, l’extrême droite va commencer à peser sur le territoire.
À travers une récente tribune, vous avez émis quelques réserves sur le processus d'évolution institutionnelle. Où sont les lignes rouges de la Fédération de Corse du Sud ?
Nous n’avons pas vraiment de lignes rouges. Nous avons été critiques sur ce projet pour plusieurs raisons. La première chose qui nous pose problème, c'est une partie de la rédaction du texte qui parle de « communauté ». Or, inscrire le communautarisme dans la Constitution peut poser de vrais soucis de société et surtout des vrais problèmes de laïcité. Et le PS, ne reculera jamais devant la partie laïcité. Après, la critique que nous faisons, c’est que ce projet, auquel nous n’avons pas été associés, la gauche n’étant plus représentée à l’Assemblée de Corse, n’a pas été construit sur nos valeurs. Les autonomistes ont souhaité en effet s'inscrire dans un projet libéral et il va bien falloir un jour qu’ils disent quelle est leur vision économique pour la suite, parce qu'on ne peut pas simplement se rassembler sur le triptyque langue, terre et prisonniers. Enfin, sur l’octroi du pouvoir législatif, on ne sait pas quelles compétences seront concernées et quelle sera la latitude d'action qu'aura la Corse sur son territoire. Tout cela nous a amené à tirer un signal d'alarme. Et puis, il faut rappeler que l'autonomie ne sera pas l'alpha et l'oméga de la régulation de la vie chère en Corse qui reste la région métropolitaine la plus pauvre, avec un Corse sur cinq qui vit en dessous du seuil de pauvreté et 75% de la population qui est éligible au logement social. Il faut qu'on se pose peut-être les bonnes questions. L’autonomie doit être construite en même temps que ces réponses au quotidien. Tout cela doit être porté sur la place publique pour que lorsque les gens auront à se prononcer, car pour notre part nous souhaitons qu’il y ait un référendum, les électeurs connaissent les tenants et les aboutissants de l’autonomie. Et pour l’heure ce n’est pas le cas.
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