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Inseme per a Ghisunaccia surfe sur la vague montante du nationalisme insulaire


Patrick Bonin le Lundi 13 Janvier 2014 à 22:40

Loin d'une logique d'opposition municipale, Jean-Pierre Antonelli se positionne dans une démarche d'affirmation des valeurs et idées du mouvement national



"Nous désirons être nous même pour ces élections municipales" Jean-Pierre Antonelli (Photo Stéphane Gamant).
"Nous désirons être nous même pour ces élections municipales" Jean-Pierre Antonelli (Photo Stéphane Gamant).
Les listes ne sont pas encore encore dévoilées ni dans un camp, ni dans l'autre, et pourtant la campagne bat son plein.  Avec, pour Jean-Pierre Antonelli, la volonté farouche d'afficher haut et fort les convictions d'un mouvement national dont les idées ne cessent de pénétrer la société insulaire. 
Comme l'en attestent différentes motions votées dernièrement à l'assemblée de Corse, notamment celle concernant la co-officialité de la langue ou encore celle demandant la prorogation des arrêtés Miot, l'idée politique nationaliste dans certaines de ses composantes fait tranquillement son chemin dans les consciences. Ainsi, lors des dernières élections territoriales de 2010, la liste Femu a Corsica obtenait à Ghisonaccia près de six-cent voix tandis qu'au niveau insulaire, le mouvement national réalisait toutes tendances confondues près de 36% des suffrages. Fort de ces résultats, confiant en l'avenir, Jean-Pierre Antonelli, qui constate chaque jour l'évolution d'une donne politique plus que favorable aux idées portées par son mouvement, ne peut se contenter d'être au sein d'une majorité municipale une simple force d'appoint : " Si nous nous interdisons de progresser électoralement et éventuellement de remporter sur nos propres idées l'élection municipale de Ghisonaccia, nous ne franchirons pas le cap  indispensable qui nous permettra un jour d'appliquer dans son entière disposition le programme porté depuis de nombreuses années par Femu a Corsica" explique Jean-Pierre Antonelli qui ajoute: " Pourquoi faire porter par le maire de Ghisonaccia de sensibilité différente un message que nous pourrions porter nous même en accédant au pouvoir". 
Car en effet, pour ce militant nationaliste de la première heure, l'élection municipale sera l'occasion, à l'instar de Bastia ou Porti Vecchju d'ancrer sur le territoire de la plaine orientale un groupe politique portant les valeurs de son mouvement. Et ce quelque soient les résultats de l'élection. " Il convient désormais de prendre la mesure de cette nouvelle donne politique dont on aperçoit nettement les contours au sein de l'hémicycle territorial et porter sur le long terme nos  idées en plaine orientale.  L'accès à la propriété, la défense de la terre, le développement de la langue corse, notre identité, notre économie, notre jeunesse et son droit au travail et à la formation sont de grandes orientations politiques que nous allons contribuer à mettre en oeuvre au plan local" a expliqué Jean Pierre Antonelli.

Deux logiques politiques qui au final, loin de s'affronter, pourraient devenir complémentaires.

Sans connaître la composition exacte des listes, il est clair que deux logiques  seront mises en oeuvre par les nationalistes.  
La première consistant sous la houlette de Jean-Pierre Antonelli à réunir toutes les tendances des différents mouvements autour de candidats d'ouverture. Une stratégie dont le dessein premier outre les échéances municipales, est de s'inscrire dans la durée sur le territoire.  
L'autre logique incarnée par Xavier Luciani et d'éventuels co-listiers de sensibilité nationaliste, privilégie l'inscription de leurs conceptions politiques au sein d'une majorité municipale dans le cadre d'un contrat de mandature. Deux choix stratégiques différents qui, au final,  pourraient ne pas être si opposés que cela, voire même devenir complémentaires, les visions politiques des uns et des autres étant identiques. 
En effet, le scrutin proportionnel, même si la liste de Jean-Pierre Antonelli était battue en mars prochain, pourrait voir entrer au conseil municipal jusqu'à six élus. Une représentation qui pourrait s'avérer conséquente si l'on imagine la présence d'élus de même sensibilité au sein d'une majorité municipale telle qu'elle existe actuellement.
Quant au programme proposé par Jean-Pierre Antonelli et ses co-listiers, il sera prochainement présenté à la population. Deux  certitudes, il s'inspirera, d'une part, de la ligne de conduite portée par la famille politique du candidat aux municipales. D'autre part, le concept de démocratie participative pour tous les grands problèmes de politique sociale et culturelle sera mis en oeuvre . "Nous consulterons la population autant que de besoin" a assuré Jean-Pierre Antonelli.
Enfin, interrogé sur un sujet brûlant d'actualité, à savoir le découpage cantonal, la tête de liste pour Inseme per a Ghisunaccia  a précisé que la question de la pertinence de l'échelon cantonal à l'heure de l'intercommunalité pouvait effectivement se poser. Il a rappelé que les élus de la CTC se sont prononcés au mois de septembre dernier sur une révision constitutionnelle et ce sur la base des travaux réalisés par la commission Chaubon. Imposer un découpage alors que l'avenir institutionnel de la Corse est en débat, semble pour Jean-Pierre Antonelli prématuré, réclamant un gel du redécoupage cantonal pour la Corse.

L'interview audio de Jean Pierre Antonelli

Jean-Pierre Antonelli
Jean-Pierre Antonelli
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