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Grande distribution et carburants en Corse : des pistes et outils pour la régulation des prix


Pierre BERETTI le Jeudi 15 Avril 2021 à 16:49

Les présidents du Conseil exécutif et de l’Assemblée de Corse ainsi que la présidente du CESEC ont écouté et échangé avec les distributeurs et fournisseurs de carburant, les enseignes de la grande distribution et les syndicats à l’occasion d’une conférence sociale. Cette réunion intervient suite à l’avis de l’Autorité de la concurrence sur les prix de la grande distribution et des carburants.



(Photo : Michel Lucioni)
(Photo : Michel Lucioni)
Suite à l’avis de l’Autorité de la concurrence sur les prix de la grande distribution et des carburants, une conférence sociale s’est tenue en visio conférence avec les différents acteurs et en présence des présidents du Conseil exécutif et de l’Assemblée de Corse ainsi que de la présidente du CESEC. La matinée a été donc consacrée à la grande distribution tandis que les tarifs du carburants ont été discutés l’après-midi. 
« Ces conférences sociales sont très importantes, a expliqué Marie-Jeanne Nicoli, présidente du CESC à l’issue de la réunion. Elles permettent à la société civile d’interagir avec les politiques et de s’exprimer sur la cherté de la vie particulièrement aujourd’hui. Si le CESEC est un organe consultatif représentant la société civile, ses relations avec les élus de la Collectivité sont très constructives. Il y a une écoute et un travail commun. Nous avons donc échangé avec les grandes enseignes et les distributeurs de carburant mais aussi avec des syndicats. Ces discussions ont mené à des consensus sur un certains nombres de points. Il faut qu’il y ait une régulation des prix notamment sur le carburant. Il reste à définir les conditions pour y parvenir et nous avons parlé de baisse fiscale au niveau de la TVA mais qui devrait être à destination du consommateur et non du distributeur. Par ailleurs, la puissance publique devrait être associée à ces démarches, il s’agit là aussi de travailler sur les modes de mises en œuvre de cette implication. Nous sommes en tout cas dans un début de processus pour lutter contre la situation de monopole. Concernant l’alimentaire, il s’agit de retravailler sur la charte garantissant les prix sur un panier de plus de 200 produits. Les enseignes signataires admettent appliquer cette charte mais il y a une carence de communication vers le consommateur. Il faut donc travailler sur cette question, on a évoqué une campagne de communication, la création d’un logo etc ». 


Du côté des élus, les discussions semblent avoir été fructueuses avec des pistes sérieuses pour réguler les prix et les baisser davantage pour le consommateur local. 
« Le constat est que la charte innovante que nous avions signée a globalement bien fonctionné mais nous devons encore progresser, a souligné Gilles Simeoni. Il faut que davantage de magasins s’impliquent, l’idée est aussi de trouver des marges pour diminuer encore les prix pour le consommateur. D’autre part, s’il s’avère que le dispositif de continuité territoriale tel qu’il est aujourd’hui ne permet pas de compenser totalement la différence de prix entre le transport maritime et le transport routier ou ferroviaire sur le continent, il nous faudra réfléchir à la manière de l’améliorer. L’objectif final est bien entendu que le consommateur corse paye un prix qui un compensé et ne s’acquitte pas du surcout lié au transport maritime. La piste de la revente à perte est à explorer également mais elle doit s’accompagner d’une fiscalité particulière dont ne bénéficie pas la Corse actuellement, et il ne s’agit pas non plus de faire une concurrence déloyale à la production locale. Tout cela mérite une étude et une réflexion plus importante car nous privilégions avant tout les circuits courts. Sur la question du carburant, les discussions ont été très positives. Nous avons acté un certain nombre de principes. Nous misons par exemple sur la régulation des prix via un renforcement notamment de l’outil statistique de la Collectivité de Corse mais également sur la présence de la puissance publique au capital de l’entreprise qui est en situation de monopole de distribution de carburant. Nous avons aussi évoqué l’accélération de la transition énergétique avec l’émergence de véhicules électriques, un renforcement de la mobilité douce etc ».