Sous le chapiteau érigé devant le musée de la Corse de Corte (Haute-Corse), les 2 et 3 août se sont tenues les Ghjurnate Internaziunale di Corti, centrées sur les enjeux fonciers, statutaires et électoraux qui traversent à la fois la Corse et la Kanaky.
Le week-end a débuté samedi matin par quatre tables rondes rassemblant agriculteurs, juristes et élus locaux. Chacun a souligné la flambée des prix du foncier et la pression spéculative qui menace les exploitations familiales : tantôt juristes prônaient un renforcement des droits de préemption communaux, tantôt maires d’îlots rurales appelaient à des dispositifs de protection plus stricts. Un large consensus s’est dégagé sur la nécessité de garantir aux Corses un accès à la terre, vecteur de stabilité sociale et économique.
Le week-end a débuté samedi matin par quatre tables rondes rassemblant agriculteurs, juristes et élus locaux. Chacun a souligné la flambée des prix du foncier et la pression spéculative qui menace les exploitations familiales : tantôt juristes prônaient un renforcement des droits de préemption communaux, tantôt maires d’îlots rurales appelaient à des dispositifs de protection plus stricts. Un large consensus s’est dégagé sur la nécessité de garantir aux Corses un accès à la terre, vecteur de stabilité sociale et économique.
Dimanche matin, la parole a ensuite été donnée aux délégués du Front de Libération Nationale Kanak et Socialiste. Jean-Louis Nidoïshë, porte-parole du FLNKS, a vivement critiqué l’accord de Bougival conclu avec l’État français, estimant qu’il « ouvre la porte à une nouvelle politique de colonisation de peuplement » et « vise à enfermer et faire disparaître notre peuple ». Le FLNKS a d’ores et déjà annoncé une réunion de son bureau politique à Nouméa, le 7 août, pour préparer « une nouvelle campagne de mobilisation » – manifestations, pétitions et concertations auprès des organismes internationaux.
Avant le discours de clôture, Thierry Casolasco, président de l’association Sulidarità, a pris la parole pour annoncer le dépôt prochain d’une plainte devant la Cour européenne des droits de l’homme. Il s’élève contre les « interpellations musclées et humiliantes », où parfois des enfants sont menottés, qu’il attribue à ce qu’il qualifie de « police coloniale » française en Corse.
Dans l’après-midi de dimanche, Petr’Antò Tomasi, porte-parole du mouvement Nazione, a ouvert son allocution en rendant hommage au 300ᵉ anniversaire de la naissance de Pascal Paoli, né le 3 août 1725 à Morosaglia. Il a rappelé le caractère avant-gardiste de la Constitution paoliste, qui posait dès la fin du XVIIIᵉ siècle « le droit des peuples à vivre heureux et à s’inventer un avenir ».
Entré dans le vif du sujet, Tomasi a pointé ce qu’il a qualifié de « piège de Beauvau » : le protocole signé le 17 mars 2022 entre Gérald Darmanin et Gilles Simeoni, issu de la colère née de l’assassinat d’Yvan Colonna. Il a reproché aux signataires d’avoir fixé des « lignes rouges » qu’ils n’ont pas osé franchir : reconnaissance des droits nationaux, co-officialité de la langue, statut de résident, corps électoral corse et mesures contre la colonisation de peuplement ou la spéculation immobilière. Selon lui, seule Josepha Giacometti-Piredda s’était opposée au texte, et il a exhorté les Corses à exiger l’« abandon pur et simple » de ce projet « néfaste ».
Avant le discours de clôture, Thierry Casolasco, président de l’association Sulidarità, a pris la parole pour annoncer le dépôt prochain d’une plainte devant la Cour européenne des droits de l’homme. Il s’élève contre les « interpellations musclées et humiliantes », où parfois des enfants sont menottés, qu’il attribue à ce qu’il qualifie de « police coloniale » française en Corse.
Dans l’après-midi de dimanche, Petr’Antò Tomasi, porte-parole du mouvement Nazione, a ouvert son allocution en rendant hommage au 300ᵉ anniversaire de la naissance de Pascal Paoli, né le 3 août 1725 à Morosaglia. Il a rappelé le caractère avant-gardiste de la Constitution paoliste, qui posait dès la fin du XVIIIᵉ siècle « le droit des peuples à vivre heureux et à s’inventer un avenir ».
Entré dans le vif du sujet, Tomasi a pointé ce qu’il a qualifié de « piège de Beauvau » : le protocole signé le 17 mars 2022 entre Gérald Darmanin et Gilles Simeoni, issu de la colère née de l’assassinat d’Yvan Colonna. Il a reproché aux signataires d’avoir fixé des « lignes rouges » qu’ils n’ont pas osé franchir : reconnaissance des droits nationaux, co-officialité de la langue, statut de résident, corps électoral corse et mesures contre la colonisation de peuplement ou la spéculation immobilière. Selon lui, seule Josepha Giacometti-Piredda s’était opposée au texte, et il a exhorté les Corses à exiger l’« abandon pur et simple » de ce projet « néfaste ».
Le porte-parole de Nazione a ensuite évoqué les perspectives démographiques : alors que l’île compte aujourd’hui 300 000 habitants, elle pourrait en compter 500 000 d’ici 2050 en raison des flux extérieurs ; « nos enfants seront étrangers sur leur terre », a-t-il averti. Pour y remédier, Nazione propose dès la rentrée de stopper « l’hémorragie foncière » et d’inciter chaque commune à adopter un statut de résident, à l’image d’Alzi, où le maire Simon Venturini a fait voter une délibération restée intacte face aux recours préfectoraux.
Enfin, Petr’Antò Tomasi a plaidé pour la création d’un véritable corps électoral corse : « Pensez-vous qu’il appartienne aux 5 000 nouveaux arrivants annuels de décider de notre avenir ? » Il a appelé tous les Corses à se mobiliser, s’unir et travailler de concert pour défendre la langue, la terre et le droit à décider de leur destin.
Alors que les applaudissements retombaient, les membres du groupe l’Arcusgi ont achevé la rencontre en interprétant le Diu vi Salvi Regina, repris en chœur par plusieurs centaines de participants.
Enfin, Petr’Antò Tomasi a plaidé pour la création d’un véritable corps électoral corse : « Pensez-vous qu’il appartienne aux 5 000 nouveaux arrivants annuels de décider de notre avenir ? » Il a appelé tous les Corses à se mobiliser, s’unir et travailler de concert pour défendre la langue, la terre et le droit à décider de leur destin.
Alors que les applaudissements retombaient, les membres du groupe l’Arcusgi ont achevé la rencontre en interprétant le Diu vi Salvi Regina, repris en chœur par plusieurs centaines de participants.
-
Corte - La presse corse en deuil : Antoine Ferracci n'est plus
-
Interruption du match SCB -Red Star : le parquet de Bastia ouvre une enquête pour "violences volontaires aggravées"
-
Le procès en appel de l'assassinat de Jean-Michel German s'est ouvert à Paris
-
Conflit à Muvitarra : les syndicats durcissent le mouvement, « plus aucune négociation tant que les blocages ne sont pas levés » indique la CAPA
-
Malgré un niveau des barrages toujours "historiquement bas", les coupures d'eau levées pour les fêtes de fin d'année dans l'Extrême-Sud














Envoyer à un ami
Version imprimable





