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Gérald Darmanin attendu en Corse ce mercredi pour parler autonomie mais pas que


CNI avec AFP le Mercredi 13 Septembre 2023 à 07:32

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin se rend mercredi et jeudi en Corse où sa position sur une éventuelle autonomie de l'île est très attendue par les nationalistes même si les maires espèrent aussi des avancées sur l'eau, les déchets et l'urbanisme.



Photo archives CNI
Photo archives CNI
Sept mois après sa dernière visite, Gérald Darmanin doit s'entretenir, ce mercredi à partir de 16h30, avec le président du Conseil exécutif Gilles Simeoni avant de participer, à Ajaccio, à une assemblée générale des maires de l'île.
"On attend beaucoup de cette visite". Le président de l'association des maires de Haute-Corse, Ange-Pierre Vivoni, ne cache pas avoir de grandes attentes concernant cette visite ministérielle. Selon lui, le programme devrait se concentrer sur les enjeux tels que l'approvisionnement en eau, l'assainissement, la gestion des déchets ménagers, l'urbanisme, ainsi que la question de l'autonomie. Meme si "la question de l'autonomie n'est pas une question majeure pour les maires", a-t-il indiqué, rappelant que "80% des maires n'ont pas d'étiquette en Corse" et "95% des communes ont des listes d'union" mêlant des élus de droite, de gauche et nationalistes qui "ont tous un avis différent" sur le sujet.

Pour autant, le sujet devrait être omniprésent mercredi soir lors du dîner du ministre avec les présidents de groupes politiques de l'Assemblée de Corse.

Jeudi matin, le ministre il prendra un petit-déjeuner avec le maire d'Ajaccio, Stéphane Sbraggia avant de retrouver Gilles Simeoni à 9H30 pour un second entretien.

Un déplacement attendu
Ce déplacement intervient alors que l'Assemblée de Corse n'a pas réussi début juillet à s'accorder sur un projet unique d'autonomie. A l'issue de deux jours de session extraordinaire, les élus insulaires avaient en effet transmis au gouvernement et au président Emmanuel Macron deux projets, l'un des nationalistes quasi-unis et l'autre de l'opposition de droite.

Le texte des nationalistes, adopté par l'Assemblée de Corse où ils occupent 46 des 63 sièges, réclame la "reconnaissance juridique du peuple corse""un statut de co-officialité de la langue corse" et la reconnaissance du "lien entre le peuple corse et sa terre" via "un statut de résident". Ce texte reprend les grandes lignes du rapport de Gilles Simeoni sur sa vision de l'autonomie pour la Corse, à savoir celle d'un pouvoir législatif dans tous les domaines pour l'Assemblée de Corse, sauf ceux relatifs aux pouvoirs régaliens.

Le second texte, issu de l'opposition minoritaire de droite, appelle lui à un simple "pouvoir d'adaptation" des lois françaises aux spécificités corses, sans gestion autonome de l'éducation et de la santé et sans transfert de la fiscalité.

Fin février, lors de la reprise des discussions sur l'avenir institutionnel de l'île, à l'arrêt depuis six mois, Emmanuel Macron avait répété être prêt à inscrire d'éventuelles évolutions dans son projet de réforme constitutionnelle, à charge pour les élus corses et le ministère de l'Intérieur de lui présenter "une proposition (...) avant le 14 juillet". Il avait également rappelé ses lignes rouges : maintien de la Corse dans la République et refus de créer deux catégories de citoyens.