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Fanale Marine : Le premier semi- rigide corse est né


Jose FANCHI le Samedi 1 Juillet 2017 à 19:38

Avec ses 1 000 Km de côtes, la Corse est une destination privilégiée pour la plaisance. La filière nautique peut s’enorgueillir de l’arrivée sur le marché d’un nouveau partenaire : Fanale Marine. Il s’agit d’un projet industriel dont le but est d’élargir les compétences marines sur l’île et devenir, à terme, générateur d’emplois. A sa tête, Pierre- André, Jean-Jacques Paoli et Catherine Ghilain entendent relocaliser la construction de ces semi-rigides sur l’île. Les premiers bateaux ont été présentés et baptisés samedi à Cala Medea, sur la presqu’ile de l’Isolella



Fanale Marine :  Le premier semi- rigide corse est né
On peut maintenant parler d’une aventure industrielle qui prend son envol en Corse. Pierre-André Paoli est un homme de terrain, ancien éducateur sportif qui a misé sur le nautisme. Il possède, d’ores et déjà, une certaine expérience de la vente et la location de bateau avec le secret espoir un jour de franchir la barrière et de voir un bateau spécialement conçu en Corse.

Souhait : Un semi-rigide fabriqué en Corse 
Pourquoi pas ? Pierre-André Paoli a de la suite dans les idées. Et beaucoup d’idées qui ont une suite. Il s’est simplement mis dans la peau d’un plaisancier et à force de voir et revoir les détails d’un semi-rigide, lui et ses associés ont décidé de revoir les équipements d’un bateau, l’intérieur, l’utilisation, le confort, la plage avant, le carré arrière, en fait, tous les petits détails qui font la différence pour la navigation en Corse. Ce qu’en pense Pierre-André Paoli :

«Lors de chacune de nos sorties, nous avons étudié le bateau de plaisance, le semi-rigide étant apparemment le plus pratique pour la navigation le long de nos côtes. Lors du Salon nautique de Paris, dans les commerces et sur les stands, sur le bateau, nous avons effectivement relevé un certain nombre de points qui pourraient être améliorés et surtout plus pratiques pour une navigation idéale. Et si nous décidions de créer notre propre marque, notre fabrique typiquement insulaire ? Voilà comment est né Fanale Marine, notre marque, dont les semi-rigides sont actuellement fabriqués avec des partenaires italiens et la perspective d’implanter une partie de la production en Corse. Nous faisons de la location, du skippage, enseignement de la conduite et vente, et voulons mettre cette expérience acquise sur le terrain à profit pour prendre les rennes de la production. La croissance du nautisme doit être un moteur pour exploiter nos connaissances et en développer de nouvelles afin de dynamiser la filière et bien entendu créer des emplois. »

- Vous avez bénéficié d’aides, d’encouragements ?
-Tout à fait. Avec l’ADEC tout d’abord puis la Chambre de Métiers de la Corse du Sud. Certains partenaires comme Sun Chip à Porto-Vecchio et Sud Plaisance à Pietrosella nous ont accordé leur confiance pour commercialiser les bateaux. Nous attendons l’arrivée prochaine de nouveaux partenaires.

- Actuellement, le semi-rigide est fabriqué en Italie ?
- Forcément. Nous n’arrivons pas à trouver au niveau local de quoi le construire mais le but c’est, dans un futur très proche, de pouvoir commencer à monter nos bateaux sur place. Sans doute courant octobre prochain. La carène du semi-rigide existait, mais nous avons changé l’aménagement du pont comme nous le souhaitions, avec des changements très simples comme le passage pour accéder à l’échelle de bain, le bain de soleil devant, le carré arrière aménagé.

- Vous resterez sur le modèle du semi-rigide ?
- Certainement, c’est notre fer de lance, c’est le marché que nous connaissons le mieux. Nous sommes en train de passer un accord avec Suzuki Italie pour motoriser la coque. 

- Fanale Marine est né sur votre expérience de la mer ?
-Nous étions déjà dans le bain et l’on s’est dit que toutes les îles de Méditerranée avaient leurs propres constructeurs. Sauf la Corse. Alors, pourquoi ne pas tenter l’aventure ? Nous ne sommes pas forcément plus mauvais que d’autres, alors nous avons décidé d’y aller. Il s’agit d’un projet global qui va nous permettre de trouver un véritable sellier, des spécialistes de l’inox, de l’électronique et ainsi de suite. L’idée en fait est d’avoir un projet national valable pour l’ensemble de l’île. 

- Le projet est réalisable mais complexe pour la conception du semi-rigide ?
-  Bien sûr que nous rêvons de construire notre bateau en Corse. Malheureusement, nous ne maîtrisons pas encore la confection des boudins, les seuls capables et très en avance sont les Italiens. J’ai pu me rendre compte sur place que les trois quarts des semi-rigides français sont conçus en Italie. Pour ce qui est de la carène et de la résine, je pense que nous sommes à même de la faire sur place. 


- Vous avez réalisé plusieurs bateaux ?
- Oui, cinq, dont la longueur varie de 5,70 à 8,20 mètres. Deux modèles sont ceux exposés ici, mais des essais ont d’ores et déjà été réalisés notamment lors de la visite de magazines spécialisés. 

Rappelons que Fanale Marine compte actuellement cinq semi-rigides, portant tous un nom d’oiseau. En voici le détail :
- Acula Marina (mouette) : 5,60 m
- Falchettu (épervier): 6,80 m
- Filanciu (milan royal) : 7,40 m
- Altagna (aigle royal) : 7,80 m
- Altore : (Gypaète) 8,20 m

C’est le père Bocchecciampe, accompagné par des chants liturgiques d’un groupe musical qui a baptisé les bateaux samedi matin.