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Deuxième accompagnant pour les enfants malades : « Il faut que toute la Corse appelle à la publication de ce décret »


Julia Sereni le Mercredi 5 Mai 2021 à 18:32

Ce mercredi 5 mai, à l’appel de l’association Inseme, plus de 250 personnes se sont réunies devant la préfecture à Ajaccio, pour demander la prise en charge du deuxième accompagnant pour les enfants malades soignés sur le continent. Face au refus de l’État de tenir ses engagements, la présidente Laetitia Cucchi lance une pétition en ligne adressée au président de la République. Elle appelle également les élus à se mobiliser.



(Photo Michel Luccioni)
(Photo Michel Luccioni)
« De vous voir aussi nombreux, ça nous réchauffe le coeur, on avait besoin d’être très nombreux pour exprimer une nouvelle fois notre déception et notre colère » lance Laetitia Cucchi aux plus de 250 personnes qui ont fait le déplacement devant la préfecture ce mercredi 5 mai.
 
Malheureusement, la présidente d’Inseme n’a pas de bonnes nouvelles à leur annoncer. Tout juste sortie d’une réunion de travail avec l’Agence Régionale de Santé, elle déclare que la situation reste au point mort. « Cette fois-ci, on ne nous a pas fait l’affront de dire qu’on avait mal compris, on nous a dit que oui, on avait bien compris, le gouvernement s’était engagé, mais il ne tiendra pas parole sur le décret ».
 

Une impossibilité juridique

La raison invoquée ? Une impossibilité juridique. « On nous indique que les juristes, au plus haut niveau de l’État, n’avaient pas suffisamment sécurisé le dispositif avant les annonces et qu’aujourd’hui, c’est juridiquement que ça bloque. »
 
Le services de l’État proposent donc « d’améliorer le dispositif existant ». Pour rappel, depuis juillet 2009, il permet aux assurés qui relèvent de la CPAM ou de la MSA de payer le billet du deuxième accompagnateur et de demander ensuite le remboursement. « C’est fait sur un budget exceptionnel, temporaire, qui n’a pas d’existence légale » explique Laetitia Cucchi. Les assurés des autres caisses n’y ont pas droit, « heureusement, il y a le dispositif mis en place par la Collectivité de Corse qui nous permet de faire l’avance et d’être remboursés après ».
 
Mais pour la présidente d’Inseme, pas question. « Il n’est pas possible qu’on accepte ce qu’on nous a proposé aujourd’hui ». Pour elle, une seule solution, « continuer le combat ».

Une pétition au président de la République

« Nous allons lancer en ligne une pétition adressée au président de la République. Il faut qu’il y ait le plus de signatures possibles ! » demande t-elle à la foule.
 
Laetitia Cucchi en appelle également aux élus. « Nous demandons aux communes et communautés de communes de délibérer afin de demander la publication de ce décret. Il faut que toute la Corse appelle à la publication de ce décret et au respect de la parole donnée ». Et la présidente d’Inseme compte bien faire de chaque nouvelle visite ministérielle une tribune pour l’association. « Il faut que tous les ministres, tous les membres du gouvernement sachent qu’ils nous trouveront à chaque fois sur leur chemin lorsqu’il feront des déplacements ».
 
Enfin, puisque le dispositif pourrait également être sécurisé par la voie législative, via le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS), Inseme appelle « solennellement » les quatre députés insulaires et François Pupponi, député du Val d’Oise, « très sensible à notre cause », à « porter des amendements pour inscrire dans le marbre du code de la sécurité sociale ce droit pour nos enfants ». Un appel d’ores-et-déjà entendu par Jean-Félix Acquaviva, député de la deuxième circonscription de Haute-Corse, présent à la manifestation. « Nous allons y travailler » assure t-il.

« Soutenez nous ! »

 
« Aujourd’hui ça ne fait que commencer, hélas ! Douze ans après, on ne fait que recommencer » lâche Laetitia Cucchi. « Soutenez nous, soutenez-nous encore. Nous ne sommes pas des citoyens de seconde zone. Nos enfants ont le droit d’avoir leurs deux parents à leurs côtés, il faut qu’on se batte encore pour ça. » conclut-elle.

(Photos Michel Luccioni)