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Denis Luciani (APC) : "Pour que la langue corse soit le ciment de notre société future"


le Mercredi 26 Septembre 2018 à 09:26

Denis Luciani, le président de l'Associu di i parenti corsi (APC) s'exprime sur l'enseignement bilingue dans le premier et second degrés



Denis Luciani (APC) : "Pour que la langue corse soit le ciment de notre société future"
L’APC avait dès juin dernier alerté sur les carences de l’enseignement bilingue du premier et second degré, même si elles étaient de nature différente. La rentrée n’a fait que confirmer ce que nous avions mis en exergue alors.  

Dans  le second  degré,  depuis quelques jours,  le  lycée du Fium’orbu connait une tension certaine : en cause la réponse naturelle d’un collégien corse issu de l’enseignement bilingue  (sò quì). Ce faisant ce lycéen a répondu naturellement, il n’a proférer ni insulte ni menace justifiant d’une sanction à moins de considérer la langue corse elle-même comme une insulte. La langue corse est la langue naturelle du peuple corse sur cette terre et elle est aussi légitime dans des établissements qui dispensent un enseignement bilingue ou pas.

 

Loin de nous l’idée de stigmatiser quelqu’un en particulier ou un établissement dans son ensemble, nous souhaitons l’apaisement, dont la levée des plaintes contre un de nos représentants,  toutefois deux conclusions s’imposent :
-  L’enseignement bilingue doit se poursuivre jusqu’au lycée pour qu’il n’y ait pas de rupture dans le second degré comme on le constate au lycée du  Fium’orbu et d’ailleurs. Il appartient à la CTC de travailler avec le rectorat afin d’ouvrir au moins 5 filières bilingues dans les lycées (Ajaccio, Bastia, Portivechju, Corti, Balagna).  D’autre part la question générale de l’enseignement bilingue  doit être posée : remise en cause par les réformes bradé dans certains établissements…
-  D’autres part l’attitude de raidissement jacobin au sein de l’éducation nationale, comme dans autres administrations, semble être la déclinaison de l’attitude méprisante du président Macron lors de son voyage en Corse et cela nous ne pouvons l’accepter.

 

 Par ailleurs d’autres mobilisations ont eu lieu dans le premier degré  à Cervioni notamment contre le manque d’enseignants bilingues : ce problème est crucial pour l’avenir de cet enseignement. D’autres mobilisations auront lieu dans les jours qui viennent à l’initiative de l’APC ou de parents car le problème de la carence d’enseignants bilingues se pose à Portivechju (Jospeh Pietri) , à l’école annexe d’Ajaccio, à  Afa et ailleurs…En fait ce qui est  dans jeu dans le premier degré c’est la pérennité même de l’enseignement bilingue. Cet enseignement qui est notre principale réussite et le socle sur lequel il faut s’appuyer dans le premier degré pour arriver à la généralisation de l’enseignement de la langue corse.

 

Nous ne pouvons pas attendre vingt ans quand les plus anciennes générations quand les anciennes générations encore totalement corsophones ne seront plus là et que la langue corse ne sera plus qu’une langue scolaire enseignée de manière optionnelle à l’école qui aura quasiment disparue dans la société corse,

 

Face à l’importance et l’acuité de l’enjeu pour l’ensemble de la société corse et le peuple corse,  l’APC soutient les mobilisations en cours et en initiera d’autres dans les jours et semaines à venir.

 

Nous avions alerté sur les problèmes structurels liés à l’enseignement du Corse dès le mois de juin dernier…cette rentrée ne fait que confirmer les carences que nous avions mis en avant lors du dernier CDEN à Ajaccio. Il  appartient à tous (Rectorat, CTC, communauté éducative..) d’y remédier avec des mesures énergiques pour que la langue corse soit le ciment de notre société future avec notre propre système éducatif.