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Dans les coulisses de la préparation du festival du film méditerranéen de Bastia


Christophe Giudicelli le Vendredi 26 Septembre 2025 à 18:33

La 43ᵉ édition du festival Arte Mare se tiendra à Bastia du 3 au 8 octobre. Consacrée cette année au thème de l’amour, la manifestation cinématographique propose une cinquantaine de films, des compétitions, des rencontres et des avant-premières. Plongée au cœur de l’organisation.



Arte Mare revient du 3 au 8 octobre : dans les coulisses de la préparation du festival du film méditerranéen de Bastia (crédit photo Elisa Timotei)
Arte Mare revient du 3 au 8 octobre : dans les coulisses de la préparation du festival du film méditerranéen de Bastia (crédit photo Elisa Timotei)
« Nous allons proposer de belles surprises, susciter beaucoup d’émotions et nous espérons surtout de magnifiques rencontres ». Si Mélanie Manigand, la directrice d’Arte Mare, tease de la plus belle des manières la 43ᵉ édition du festival qui se déroulera du 3 au 18 octobre, son esprit est surtout occupé à l’organisation de cette manifestation cinématographique : « On est sur tous les fronts. C’est la période la plus difficile, il faut boucler la rédaction, l’impression des documents, des affiches, de la communication. Certains délais sont incompressibles. Il faut réserver les billets d’avion et les hôtels pour les équipes de films. Le temps est court ! »

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Mais pas de panique pour le public : Arte Mare se prépare toute l’année. En coulisses tout le monde s’active depuis bien longtemps. Cette année, les cinéphiles découvriront une sélection de films sur le thème de l’amour : « Nous sélectionnons la thématique d’une année sur l’autre. Elle s’opère principalement avec Christophe Bourseiller, qui fait partie de l’équipe du festival depuis 2014. Il est connu par notre public pour animer les rencontres ». Si d’habitude Arte Mare choisit ses thèmes en lien avec l’actualité, cette année, l’amour fera office de respiration dans une organisation qui n’est pas toujours de tout repos. Une façon de conjurer le mauvais sort : « L’édition de l’année dernière a été plutôt rude ! » Et des films sur l’amour, ce n’est pas ce qui manque. L’occasion d’évoquer le travail des comités de sélection : « C’est plus facile que d’autres sujets qui sont plus restrictifs. Néanmoins, nous avons choisi peu de drames, mais davantage de comédies et de films romantiques, que du positif ».

Une cinquantaine de films projetés

Pour cette 43ᵉ édition, ce ne sont pas moins d’une cinquantaine de films qui seront projetés, des avant-premières ou des œuvres non sorties en France : « C’est le grand talent d’Arnaud de Garde Bosc, qui est le programmateur d’Arte Mare. Il a pris la suite de son père. C’est un professionnel, exploitant de salle, distributeur. Il a des relations étroites avec des distributeurs et des producteurs. Son talent, c’est d’aller dénicher des œuvres très peu vues ou des films qui vont marquer les esprits, tout en respectant les attentes du public d’Arte Mare. Nous portons un soin particulier à ne pas avoir trop de films qui ont déjà été sélectionnés dans d’autres festivals ou à Cannes. Nous réalisons ce travail via un réseau international que nous nous sommes créé ».

Mélanie Manigand suit la ligne directrice du festival qui est la sienne depuis quatre décennies : « C’est un carrefour des cultures et des pays de la Méditerranée. Une manifestation ouverte sur les autres qui n’a pas peur d’aborder les thématiques au cœur de l’actualité. Cela se fait avec la programmation de certains films et des invités ».

Une philosophie qui se retrouve également dans les compétitions : la principale, celle du film méditerranéen, mais aussi celles du court métrage et du film documentaire corse, tout comme le prix réservé aux écoles méditerranéennes de cinéma. Et pour établir une sélection finale qui sera présentée au jury, les comités du festival visionnent des films toute l’année :
« Leur travail, c’est de regarder tout ce qui se fait en Corse autour du film documentaire et du film corse, pour sélectionner cinq courts métrages et cinq documentaires », explique Mélanie Manigand. Pour les écoles de cinéma : « Nous lançons un appel et nous en retenons sept ».

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Arte Mare, c’est aussi la venue de réalisateurs et d’acteurs pendant une semaine à Bastia. Là aussi, c’est toute une organisation, et pas toujours simple, surtout dans le contexte géopolitique méditerranéen : « Pour les invités des films en compétition, cela se réalise lors de la sélection des œuvres. C’est une complication, car on essaye de faire venir des réalisateurs, des comédiens et des scénaristes depuis des pays où il est difficile de voyager, comme ceux en guerre. Techniquement, c’est périlleux à mettre en place, mais c’est aussi le cœur d’Arte Mare. Cela permet de favoriser les échanges ».

Et puis, depuis 43 ans, ce sont les bénévoles qui portent le festival. Ils sont près d’une centaine toute l’année, et plus encore pendant le festival, pour faire tourner une machine qui, malgré les années, doit sans cesse s’ajuster et s’adapter aux évolutions de la société et aux soubresauts économiques : « C’est le vrai poumon du festival. Nous avons au sein de l’équipe des piliers qui sont là depuis des décennies, mais aussi une équipe qui arrive à se renouveler. On a Camille Farrugia qui travaille à la coordination ». Et chacun y trouve sa place, explique la directrice du festival Arte Mare : « Nous tenons compte compte des sensibilités de chacun pour que tout me monde puisse trouver sa place. Certains vont travailler à la billetterie, d’autres à l’accueil du public. Il y a aussi tous ceux qu’on ne voit pas. Ils sont présents dans les comités de sélection, sur la préparation des repas, sur le travail de médiation culturelle, ou encore ceux dont le rôle est de démarcher les partenaires pour obtenir des soutiens financiers ».

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