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Da Tallà a Auddè : Campanili di l’Alta Rocca


Simon Dominati le Dimanche 22 Juin 2014 à 22:12

ur la route qui mène de Sainte Lucie de Tallano à Aullène en passant par Lévie, il est possible de réaliser des clichés de nos clochers de L’Alta Rocca sans arriver jusque sur les places des églises. Il suffit d’être attentif pour cueillir, au-dessus des toits, entre deux maisons ou à travers des arbres, des vues originales pour une collection personnelle.



Da Tallà a Auddè : Campanili di l’Alta Rocca

Dès l’arrivée dans le bas Tallano en venant de Propriano, le clocher de Sant’ Andre di Tallà semble vouloir tromper son monde en surmontant les maisons tallanaises. Puis, chemin faisant, il suffit de se laisser guider par le regard pour débusquer une flèche ou une horloge. Ces éminences sont visibles de nombreux endroits comme si elles avaient été conçues pour être la boussole des églises.

Jadis très actifs en de nombreuses occasions, le son de leurs cloches résonnait selon un code bien établi et connu de tous. Aujourd’hui, certains frappent encore les heures ou tintent une sonnerie qui ne parle plus qu’à quelques initiés de plus en plus rares.

Seuls les martinets (I strioni) continuent une inlassable farandole autour de ces longs cous dressés vers le ciel en lâchant leurs cris stridents si particuliers. Leurs vols rapides parfois chaloupés pour redonner de la vitesse à ces mini faucilles aériennes, nous laissent rêveurs un instant, les yeux perdus dans le bleu sans nuage. Leur allégresse est réjouissante et redonne vie à la place de l’église qui attend depuis longtemps le retour des boulistes à défaut de fidèles. Une danse de vie qui renait chaque fin de printemps. Hier comme aujourd’hui, les entendre siffler en sortant de l’école par des après-midis chauds et ensoleillés est pour les enfants un signe, parfois inconscient, de vacances estivales très proches.

Je me souviens de ma tante qui sonnait « u murtoriu » (le glas) à la perfection en tirant sur les cordes. Son rythme bien tenu était reconnu de tous au point que certains disaient lorsque quelqu’un d’autre s’était précipité dans le clocher avant elle : « Quissa u n’hè Maria !» Le jour où un clavier avait été installé dans la sacristie, Maria était triste. Elle disait que les cloches avaient perdu leur âme et que pour elle c’était la fin : « Je ne sais pas jouer du piano ! » avouait-elle.

Il y a certainement de belles histoires de clochers à raconter comme celle du simple d’esprit qui s’était réfugié tout en haut près des cloches. Personne ne parvenait à le convaincre de descendre… Même le brigadier de service en resta coi. Alors, son copain d’infortune lui cria : « Si tu ne descends pas, je vais chercher la hache et je coupe le clocher… » Une efficacité implacable pour qui parle le même langage… Voilà une histoire qui courait et qui n’a sans doute jamais existé. Un clocher, ça fait toujours rêver…

Alors, faites donc ce voyage en images.