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Covid-19 : augmentation du nombre de cas positifs chez les jeunes en Corse


Julia Sereni le Dimanche 9 Août 2020 à 17:21

Sur trois jours, les 2/3 des nouvelles personnes contaminées ont moins de 30 ans. Si la situation n’est pas encore inquiétante, l’ARS de Corse alerte néanmoins sur la nécessité de respecter les gestes barrières.



Docteur Anne-Marie McKenzie (Photo Michel Luccioni)
Docteur Anne-Marie McKenzie (Photo Michel Luccioni)
Depuis le 1er juillet, 73 cas de COVID-19 ont été enregistrés sur l’île. À l’ARS, ces chiffres inquiètent : « Nous constatons une augmentation du nombre de cas » indique le docteur Anne-Marie McKenzie, médecin inspecteur à l’ARS. « Evidemment, cela est dû en partie au nombre de dépistages » tempère t-elle. Néanmoins, comment déterminer la part due à l’intensification des tests, et celle de l’augmentation réelle du nombre de cas ? « C’est très difficile », concède le médecin.
 

« La campagne de Bastia se termine aujourd’hui et la semaine prochaine ce sera le tour de Propriano et de Sartene. À Ajaccio et Porto-Vecchio, sur 306 et 239 dépistages nous n’avons pas eu de cas positifs.». Si les résultats des récentes campagnes se voulaient plutôt rassurants, Anne-Marie McKenzie les analyse de manière plus nuancée : « La population qui s’est faite dépistée est une population résidente, plutôt âgée, qui avait été sensibilisée par la première vague. Or ce qui nous frappe c’est le changement de profil des cas depuis 15 jours ».
 

En effet, comme au niveau national, l’ARS constate une augmentation des cas chez les jeunes : « Sur trois jours, les 2/3 des nouvelles contaminations sont des moins de 30 ans ».  Comment expliquer ce basculement ? « Il y a une fréquentation touristique de personnes plus jeunes sur l’île. Et peut être que les jeunes respectent moins les gestes barrières… Par ailleurs, ils ont plus tendance à fréquenter des lieux où il y a des rassemblements » développe le docteur McKenzie.
 

« On ne peut pas faire de raccourcis, mais peut être que les jeunes se sentent moins concernés, étant donné que ce sont les populations plus âgées qui ont été sensibilisées jusqu’à présent ». C’est pourquoi l’ARS de Corse souhaite désormais se tourner tout particulièrement vers cette population. Car si « les conséquences de la maladie sont bien moindres, avec moins de symptômes », la question de la transmission aux aînés se pose : « il faut qu’ils prennent conscience que le danger peut ensuite être pour leurs familles » prévient le médecin.
 

Pour l’heure, la situation n’est pourtant pas jugée inquiétante : « Il ne faut pas dramatiser, mais il faut anticiper. Pour l’instant, nous n’avons pas de clusters comme sur le continent, mais nous voudrions continuer à être préservés et éviter les débordements » conclut le docteur Anne-Marie McKenzie.