Commémoration du génocide arménien : des hommages privés ce samedi à Bastia

Le premier rassemblement s’est déroulé à 10 heures devant le monument aux morts à l’appel de l'Association d'Amitié Corse-Arménie créée voilà tout juste un mois à l’initiative de Serge Norayan et Hervé Cheuzeville. Une brève cérémonie à laquelle a pris part une dizaine de personnes. Lors de la prise de parole, les organisateurs ont rappelé ce triste évènement  de 1915 où un million et demi de femmes, d’hommes et d’enfants furent massacrés. «Leur seul tort était d’être des chrétiens arméniens » souligne Hervé Cheuzeville. «Il ne s’agissait pas là d’un évènement isolé. Des massacres d’Arméniens avaient été commis dès la fin du XIXème siècle. Cette épouvantable tragédie est toujours niée par la Turquie moderne, les évoquer y es puni par la loi. Des milliers d’Arméniens parvinrent à fuir et certains arrivèrent en Corse où ils furent accueillis avec sympathie malgré la dureté des temps. Afin de ne pas oublier ce passé et célébrer l’amitié séculaire entre les peuples corses et arméniens, nous avons créé notre association, l’AMI.C.A, Association d’Amitié Corse-Arménie qui a pour but de faire vivre en Corse la culture, l’histoire et l’identité arménienne, de lutter contre le négationnisme et développer les relations entre la Corse et les Républiques d’Arménie et d’Artsakh».  
Des actions ont d’ailleurs été initiées par les deux fondateurs de l’AMI.C.A avant même la création de l’association. Du matériel de cuisson, un réfrigérateur et des ustensiles de cuisine ont ainsi été offert à la cantine d’une école de Stepanakert, capitale de l’Artsakh, qui avait été durement touchée par des missiles azerbaïdjanais.
Après une prise de parole, une minute de silence a été respectée en mémoire des victimes. «D’autres évènements auront lieu » indique encore Serge Norayan, qui est aussi le représentant en Corse du maire de la ville de la ville de Dilidjan en Arménie. «Dès la crise sanitaire terminée l’ambassadrice d’Arménie en France, Hasmig Dolmadjian, viendra en Corse. Cela constituera la 1^ère visite officielle d’un ambassadeur d’Arménie en Corse depuis les 31 ans d’indépendance du pays ».
 
 
Après une veillée vendredi soir sur le parvis de l’église Saint Roch à Bastia, le Comité de Jumelage Corse/Arménie créé lui en octobre 2020, organisait à 14 heures un rassemblement revendicatif devant le kiosque à musique place SaintNicolas. Une soixantaine de personnes y ont répondu.
«Le 24 avril 1915 marque la date des premières déportations du premier génocide du 20ème siècle, le génocide des arméniens par l'état turc » souligne Alexandre Santerian responsable du comité. «En 106 ans le bourreau n'a jamais reconnu son crime. Partout dans le monde les arméniens et les personnes sensibles à la cause universelle arménienne manifestent pour que la Turquie reconnaisse son crime, pour que justice soit rendue au peuple arménien, pour que nos morts puissent reposer en paix. Cette année a été marquée par la guerre en Artsakh, véritable nettoyage ethnique perpétré par l'Azerbaïdjan, la Turquie et des milliers de djihadistes sur des populations arméniennes qui ont été obligées de fuir par dizaines de milliers. Ce conflit a mis en exergue des revendications importantes pour que l'extermination des arméniens, peuple chrétien ne continue plus sous les sabres turcs ou azeris. Nous revendiquons plus que jamais la condamnation pénale effective des négationnistes du génocide arménien. Nous revendiquons enfin, pour garantir la sécurité des arméniens de l'Artsakh et pour une paix durable, la reconnaissance de l'indépendance de la république d'Artsakh. Nous réclamons aussi la libération de 200 jeunes arméniens détenus dans des prisons en Azerbaïdjan ».
Plusieurs mouvements politiques avaient répondu à l’appel du Comité de jumelage, exprimant tour à tour leur solidarité lors de brèves prises de parole : Core in Fronte, Forza Nova, les Jeunes de la Famille Libérale (droite) et aussi Lucie Simeoni.