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Cinquante ans après, Ajaccio se souvient de Pascal Rossini


Patrice Paquier Lorenzi le Mardi 9 Septembre 2025 à 14:11

Il y a cinquante ans, le 9 septembre 1975, disparaissait Pascal Rossini, maire d’Ajaccio. En ce jour particulier, la Municipalité d’Ajaccio a tenu à lui rendre hommage sur son site officiel, ses réseaux sociaux mais aussi sur la devanture de l’Hôtel de Ville, qui arbore un portait géant de celui qui fut maire d’Ajaccio de 1964 jusqu’à sa mort en 1975. Passionné par sa ville, il sera également invité par Robert Kennedy en 1966 aux Etats-Unis, où il y effectuera une tournée mémorable d’un mois, marquée par des rencontres et un accueil qu’il qualifia lui-même de « chaleureux et affectueux ».



Né le 13 décembre 1919 dans une famille modeste de la rue Fesch – son père étant cantonnier, sa mère au foyer – Pascal Rossini incarne la trajectoire d’un Ajaccien du peuple devenu figure municipale. Après des études de droit à Aix-en-Provence et Alger, il débute sa carrière comme commissaire principal aux enquêtes économiques. Son engagement politique prend corps en 1953 lorsqu’il est élu conseiller municipal. Réélu en 1959, il devient adjoint d’Antoine Serafini avant de lui succéder en avril 1964, à la suite du décès de ce dernier. Réélu en 1965, puis triomphalement reconduit en 1971 avec plus de 70 % des suffrages sous la bannière du Comité Central Bonapartiste (CCB), il s’impose comme le chef de file de ce courant politique majeur dans la capitale corse. Parallèlement, il exerce des responsabilités départementales : conseiller général de 1966 à 1975, vice-président du Conseil général, président de la Commission des Affaires sociales, administrateur et président de la Caisse d’Assurance Maladie de la Corse.
 
Une action municipale tournée vers la modernité

À la tête d’Ajaccio, Pascal Rossini déploie une politique ambitieuse de modernisation. Son grand projet « Ajaccio, Ville moyenne » (1974) vise à donner à la cité impériale les infrastructures d’une véritable capitale régionale : rénovation urbaine, liaisons entre quartiers, équipements publics et cadre de vie amélioré. Sous son mandat voient le jour où se consolident de nombreux équipements : parking Diamant et sa place, station d’épuration, Palais des Congrès, éclairage public généralisé, réseaux d’eau potable, écoles maternelles, groupe scolaire de Pietralba, gymnase du Finosello, complexe sportif de Vignetta, piscine des Cannetons.

En parallèle, il poursuit le développement routier avec l’entrée de ville à quatre voies et les prémices de la rocade. La venue du président de la République Georges Pompidou, le 15 août 1969, à l’occasion du bicentenaire de la naissance de Napoléon Ier, symbolise cette volonté de placer Ajaccio sur le devant de la scène nationale. Homme d’ouverture, il n’hésite pas non plus à se tourner vers l’international : invité par Robert Kennedy en 1966, il effectue une tournée d’un mois aux États-Unis, marquée par des rencontres et un accueil qu’il qualifia lui-même de « chaleureux et affectueux ».

Une mémoire encore vive

Le 9 septembre 1975, en plein mandat, Pascal Rossini disparaît brutalement. Sa mort provoque une onde de choc à Ajaccio et dans toute la Corse, marquant une rupture dans l’histoire du CCB. Pour André Villanova, président actuel du mouvement : « Pascal Rossini est celui qui a contribué à unifier le CCB à Ajaccio. De 1959 à 1995, le CCB était très puissant, si bien que les listes d’union se construisaient autour du parti. » Cinquante ans plus tard, son empreinte demeure visible : le complexe sportif et le boulevard qui portent son nom rappellent son action. Les Ajacciens qui l’ont connu gardent le souvenir d’un maire « droit, accessible et respecté ».