Corse Net Infos - Pure player corse

Cinéma italien : "Alaska" l’odyssée amoureuse de Cupellini


Michela Vanti le Dimanche 7 Février 2016 à 12:29

Il a gagné le Festival du Cinéma italien de Bastia avec son dernier film, Alaska qui sortira en France le 10 février. Claudio Cupellini, qui s’est rendu célèbre en 2010 avec le sombre et haletant Une vie tranquille, est également reconnu pour avoir réalisé plusieurs épisodes de la série à succès Gomorra. Nous avons rencontré le cinéaste après sa victoire de samedi.



Claudio Cupellini, réalisateur du film Alaska
Claudio Cupellini, réalisateur du film Alaska
- Vous êtes content de cette victoire ?
-Évidemment ! Comme j’ai dit hier soir sur scène je suis très heureux et très touché par l’accueil que Bastia m’a réservé. J’espère que cette victoire soit  de bon augure pour la sortie en France du film, prévue pour le 10 février prochain.

- Vous avez parlé de votre film comme d’un roman de formation qui éduque aux sentiments.
- Alaska est en effet un film qui éduque aux sentiments car, dans une corniche mélo d’une histoire d’amour, le spectateur accompagne les acteurs vers un parcours de croissance. Les deux protagonistes sont deux jeunes sans racines, seuls au monde, privés d’une éducation à la vie et aux sentiments. Au fil de l’histoire qu’ils vivent, ils apprendront à vivre avec des sentiments très forts, et même en passant par  des erreurs, ils trouveront une voie d’issue pour se sauver.

- Alaska est un film italien mais en le regardant on ne le dirait pas, il a une touche européenne qu’on voit rarement dans le cinéma italien. Pourquoi ce choix ?
-En effet Alaska a un souffle européen, son histoire se déroule entre deux grandes villes Paris et Milan avec un mélange linguistique qui rend ce film européen, déjà, pour son scenario.  J'ai fait ce choix car, à mon avis, le monde a changé et le cinéma doit s’y adapter. Le maillage qui constituait l’unité de temps, de lieu et  d'action est devenu trop étroit pour le cinéma d’aujourd’hui qui doit apprendre à regarder au-delà des frontières italiennes et se penser européen.

- Et à ce propos, quel est l’état de santé du cinéma italien ?
- Lors des dernières années le cinéma italien a produit des chefs d’œuvre et en Italie on a des réalisateurs très appréciés en France comme Garrone, primé à Cannes, Sorrentino, qui gagné un Oscar et a aussi été récompensé à Cannes, Alice Rohrwacher, gagnante du grand prix du jury de Cannes en 2014. Le cinéma italien donc de toute évidence très apprécié. Je pense encore à Grassadonia et Piazza qui ont gagné avec le film Salvo et il ne faut pas oublier Moretti, son film Mia Madre a été considéré le meilleur film de la saison par « Les Cahiers du cinéma ». Je continue ?  ,
Je crois donc que l’état de santé du cinéma italien est excellent même si, sûrement, il faut écrémer par rapport à tout ce qui se produit. Comme partout il y a toujours des films majeurs et d’autres moins intéressants ou moins réussis, mais ceux qui pensent que l’époque de grandes réalisateurs est terminée, pensent faux. C’est comme si on disait que le cinéma français s’est arrêté après la nouvelle vague alors qu’il produit de très bons films.

Le cinéma italien, a en effet connu un moment de brouillard dans le années 80 et 90, mais là il est à nouveau un cinéma de haut niveau.

- Vous connaissiez déjà la Corse, vous étiez invité en 2008, vous reviendrez nous voir ?
-Bien sûr ! J’avais déjà été à Bastia pour mon premier film qui était très différent de celui-ci, il était une comédie romantique. J’espère revenir mais je ne sais pas quand….pour le moment je recommence à tourner la suite de la série télévisée Gomorra et je n’ai pas des projets précis pour le cinéma.
J’aime beaucoup la Corse car je la voyais raréfiée de la Ligurie où j’ai passé beaucoup d’années pendant mon enfance et même la langue qu’on y parle, je sens une voix qui me réchauffe le cœur, l’intonation de la langue ressemble à celle de la terre où j’ai grandi.