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Chasse sous-marine en Corse : Le coup de gueule des représentants des Fédérations


le Vendredi 28 Décembre 2018 à 11:48

Ils ne sont pas contents et ils le font savoir Jean-François de Marco, représentant de la fédération FCSMP et secrétaire de l'association U Falcone, et Alain Vergnes, représentant de la FNPSA, les deux grandes fédérations nationales de la chasse sous-marine. Ils dénoncent "des règlementations injustes sans fondement scientifique robuste" et notamment de "reconduire l'interdiction de la chasse du corb pour encore cinq longues années". Leurs explications en vidéo.



Julien Collet, Jean-François de Marco et Alain Vergnes : le coup de gueule des chasseurs sous-marins
Julien Collet, Jean-François de Marco et Alain Vergnes : le coup de gueule des chasseurs sous-marins


"Incompréhension totale et forte déception" : ce sont les termes qui reviennent le plus souvent dans les propos de Jean-François de Marco et Alain Vergnes lorsqu'ils évoquent la reconduction de l'interdiction de la pêche du Corb, pendant cinq ans encore, prise récemment par la direction interrégionale de la mer Méditerranée (Dirm).

"Nous ne comprenons pas comment des décideurs peuvent s'arc-bouter sur des postures du principe de précaution sans rien connaître du terrain"  ajoutent-ils non sans rappeler en évoquant les propos de Jean-Noël Livrelli, de l'office de l'Environnement "qu'en aucune manière il a été démontré au moment de la mise en place du premier moratoire Corb que la situation était dégradée en Corse et encore plus fort, qu’aucune étude n'a été menée pour évaluer l'efficacité de la mesure ! Dès lors on conserve le moratoire. Nous avons beau chercher dans plusieurs domaines différents de la chasse sous-marine, un tel exemple  n'existe pas ailleurs.


Aujourd'hui les pêcheurs sous-marins se disent stigmatisés alors que selon la thèse de Michel Marengo il est démontré que "sur 10 tonnes - 10 000 kilos) de dentis captures dans la zone de Bonifacio, 60% sont imputables à la pêche professionnelle, 36% à la pêche récréative et 4% (soit 400 kilos) sont imputables aux chasseurs sous-marins."
Et de poser la question de savoir comment une catégorie de personnes qui pèsent 4% du prélèvement est capable d'éradiquer une espèce ?

A l'opposé on a présenté aux représentants des deux fédérations de chasse sous-marine "une étude invraisemblable menée sur le continent dans laquelle - des scientifiques - ont relévé 43 corbs au cours de 23 plongées".
Ce qu'ils ont vraiment du mal à croire." Sans doute avaient-ils de la buée sur le masque" commentent-ils.
Et d'ajouter : "Au fait on ne parle pas des autres espèces : combien d'hippocampes ? De tortues ? De poulpes? De seiches ? De sars,  de barracudas ? De daurades ? De pélamides ? Il n'y a pas de doutes, cela aurait été du même acabit !"


Propositions
Ce qui amène Jean-François de Marco et Alain Vergnes à faire état, à la lumière de cette étude, à une "opacité la plus totale"
Au lieu de la transparence escomptée, ils dénoncent face à eux " des arcanes et des circuits de décision qui échappent à tout un chacun. N'étant pas des professionnels de ces circuits, nous sommes sommes sanctionnés à chaque foi sans avoir la possibilité d'argumenter; Des zones de comptages sont décidées sans y associer les principaux concernés" regrettent-ils encore.

Pourtant ce n'est pas faute d'avoir fait des propositions.
On citera la déclaration des pêcheurs récréatifs, l'augmentation des mailles, la définition sur le prélèvement pour une consommation familiale, une base de données ouverte sur les observations et les prélèvements, fermeture de la pêche au Corb de Juin à Septembre pour le frai, en amont et en aval des dates du rapport Culioli qui préconise Juin et Juillet.
Proposées aussi la vente de fusil-harpons en magasin spécialisé uniquement, l'identification claire de la signalétique des réserves et cantonnements, science participative et participation sur le choix des zones de comptage et aux comptages.

Mais aucune n'a trouvé écho auprès des décideurs.
Et c'est sans doute c'est ce qui chagrine le plus Jean-François de Marco et Alain Vergnes : la décision de reconduction pendant 5 ans de l'interdiction de pêche du Corb a été actée au cours d'une réunion à laquelle les représentants des fédérations de chasse sous-marine n'ont pas été conviés !