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CGT Corsica Linea / La Méridionale : Front commun et préavis de grève pour sauver l’emploi


Nicole Mari le Jeudi 7 Mars 2019 à 20:13

Nouvelle journée de mobilisation prévue, ce jeudi 8 mars, dans la desserte maritime de la Corse. Les syndicats CGT des compagnies maritimes Corsica Linea et La Méridionale ont déposé, conjointement, un préavis de grève pour forcer les deux compagnies à renouer le dialogue. Un préavis de grève de 24 heures, non-reconductible, qui prendra effet à 6 heures dans les ports corses et le port de Marseille.



CGT Corsica Linea / La Méridionale : Front commun et préavis de grève pour sauver l’emploi
La grève à peine terminée, c’est le syndicat CGT Marins de La Méridionale qui repart à l’offensive, entraînant dans son sillage celui de Corsica Linea (ex-SNCM). Les deux compagnies, historiquement partenaires dans la desserte maritime de la Corse du temps de l’ancienne SNCM, alliées contre l’ennemi commun Corsica Ferries, sont, désormais, adversaires dans l’appel d’offres de la future Délégation de service public (DSP) de la Corse. Elles ont fait, pour la première fois, des offres séparées pour la période octobre 2019 - décembre 2020. L’éviction inattendue de la Méridionale des lignes d’Ajaccio et de Propriano a déclenché une grève des marins de la compagnie du groupe Stef. Estimant qu’aucun motif valable ne justifie cette éviction, le groupe a engagé, le 28 février dernier, une procédure en référé précontractuel pour contester son éviction et obtenir la réintégration de la compagnie dans la phase dite de négociations utiles. Cette requête, qui sera examinée le 13 mars prochain par le Tribunal administratif de Bastia, est soutenue par les syndicats.
 
Un appel à la raison
Le désaccord entre les deux ex-partenaires reste assez flou. Corsica Linea et La Méridionale se renvoient la balle sur fond de guerre commerciale, ce qui n’est pas du tout du goût de leurs salariés. Aussi la CGT marins a-t-elle appelé l’ensemble des salariés des deux compagnies à la grève le 8 mars. « Si la situation perdure, les seules victimes de cette guerre commerciale seront les salariés et l’emploi dans notre profession déjà bien sinistrée, sans parler des conséquences qui ne peuvent conduire, à terme, qu’à une dégradation et à des risques sur la qualité, la sécurité et l’environnement du transport maritime » estime-t-elle dans un préavis déposé le 26 février dernier. La CGT demande aux deux directions de « renouer le dialogue afin de garantir le maintien de tous les emplois - navigants et sédentaires - sur les cinq lignes du service public (DSP) de continuité territoriale ». Elle réclame, également, « l’ajout au cahier des charges de la future délégation de service public, d’une durée de 10 ans, l’obligation pour la flotte de battre pavillon français premier registre ». Et d’ajouter : « Les deux piliers pour construire un avenir durable sont le changement de modèle de réglementation pour mettre en place les conditions d’une concurrence loyale et respectueuse du droit national - Pavillon 1er registre, tarifs planchers, critères de qualité et environnementaux - et une stratégie industrielle commune entre Corsica Linea et La Méridionale ».
Une grève de 24 heures pour ramener les deux compagnies à « la raison » et renouer l’entente cordiale.
 
N.M.