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Bastia : Les accompagnants d'élèves en situation de handicap dans la rue


Philippe Jammes le Jeudi 3 Juin 2021 à 20:07

Une quarantaine d’AESH (Accompagnants d'Elèves en Situation de Handicap) et de militants de la CGT se sont rassemblés ce jeudi après midi devant l'inspection académique de la Haute Corse à Bastia. CNI leur a tendu le micro.



 «Cette journée s’inscrit dans la dynamique de mobilisation des 11 février et 8 avril dernier » souligne Charles Casabianca de la CGT Educ’Action. «Les AESH sont plus que jamais déterminés à se faire entendre ».
«Les AESH sont comme toujours les grands oubliés du ministre Blanquer» ajoute Marie-Ange Sauli, porte-parole du collectif de défense des AESH. «Dans l’académie de Corse, le salaire moyen perçu par les AESH tourne autour de 640 euros nets. Les temps incomplets imposés et l’indexation du salaire sur l’indice de référence le plus bas nous maintiennent dans une précarité totale ».
Souvent en 1ère ligne lors de la crise sanitaire, les AESH se considèrent être invisibles du gouvernement. «Ce sentiment n’est pas une impression, il est l’écho d’une impitoyable réalité et la non reconnaissance de notre métier a de lourdes conséquences sur notre quotidien. AESH c’est un vrai métier qui doit pouvoir s’exercer à temps plein avec un vrai salaire ».  


En cette journée de revendication nationale, l'Intersyndicale AESH réclament la revalorisation des salaires en urgence, l'ouverture immédiate de négociations, l'abandon des PIAL, le statut de fonctionnaire de catégorie B, la titularisation immédiate sans condition de concours et un salaire à temps plein à 1,4 fois le SMIC et la la fin du temps partiel imposé et un temps plein de 24H en présence de l’élève.
 
Pour la CGT Educ’action, solidaire des AESH, «le ministre Jean-Michel Blanquer ignore totalement les revendications urgentes et légitimes des AESH » déclare ainsi Charles Casabianca. «Aucun calendrier de concertation pouvant laisser croire à une intention du ministère de tenir ses engagements, sur l’amélioration des conditions d’emploi et la valorisation salariale des AESH, n’est prévu. Conséquence directe : la colère monte »
La CGT Educ’action revient aussi sur les PIAL, Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés. «On déplace les AESH d’un établissement scolaire à un autre sans considération de leur profil et des besoins réels des élèves. L'émiettement des temps d'accompagnement, les changements d’affectation arbitraires sont vécus violemment par les élèves et détruisent le sens même du métier d’AESH. Les victimes de cette politique sont à tous les étages: élèves peu et mal accompagnés, parents floués, enseignants abandonnés, AESH épuisés».
La CGT revendique aussi pour eux un vrai statut de la Fonction publique.


«Avec des CDD de 6 ans et des CDI de pacotille, l’État laisse des milliers de personnels dans la précarité alors que la nécessité de leur présence dans les écoles est une évidence. Il est temps de créer des conditions de travail dignes, respectueuses des missions confiées et des compétences des AESH avec un véritable statut de la Fonction publique. Qui peut faire un emprunt, louer un appartement, faire des projets, permettre à ses enfants d’étudier, avec 760€/mois du fait des temps partiels imposés ? Cette rémunération est tout simplement scandaleuse et met en lumière le manque de considération de notre gouvernement pour ces métiers indispensables, volontairement précarisés. Cette réalité révèle l’immense malléabilité et adaptabilité exigée des AESH. Le "quoi-qu'il-en-coûte" présidentiel ne concerne pas cette catégorie de personnels».
Dans sa lutte aux cotés des AESH, la CGT Educ’Action a demandé une entrevue au DASEN de Haute-Corse pour la semaine prochaine.