Les discussions entre la municipalité de Bastia et les représentants syndicaux des agents territoriaux avancent lentement, suscitant exaspération et tensions. Au cœur du conflit : une revalorisation salariale jugée insuffisante par les syndicats, qui la réclament depuis des mois.
Dans un premier temps, le maire Pierre Savelli avait proposé une augmentation ciblée, allant jusqu'à 200 € par mois, réservée aux agents les moins rémunérés (moins de 1 700 ou 1 800 €). Cette proposition a immédiatement été jugée discriminatoire par l’intersyndicale FO/STC/CGT, qui revendique une revalorisation uniforme pour l’ensemble des employés municipaux.
Face à cette levée de boucliers, le maire a réajusté son offre à 8,33 € par mois pour tous les agents, une proposition qualifiée d'« indécente » et d'« inacceptable » par les syndicats. Vendredi dernier, une nouvelle réunion a permis de mettre sur la table une offre révisée : 60 € nets par mois, étalés sur deux ans (40 € en 2025 et 20 € en 2026).
Loin d'apaiser les tensions, cette proposition a provoqué une nouvelle levée de boucliers, les syndicats réclamant un effort supplémentaire avant l’assemblée générale du personnel prévue ce lundi. Lors de cette réunion, le maire a consenti une révision à la hausse : 50 € en 2025 et 30 € en 2026. Cependant, cette offre est restée insuffisante pour les agents, qui ont finalement abaissé leurs exigences, passant de 200 € nets mensuels à 140 €.
Alors que tout semblait conduire à une grève dure dès mardi, l’intersyndicale a décidé de reporter son préavis de 48 heures, jusqu’à jeudi. Cette décision laisse à Pierre Savelli un délai supplémentaire pour proposer une solution acceptable pour les deux parties. En jeu, un compromis à trouver entre les 80 € proposés par la mairie et les 140 € revendiqués par les syndicats.
Un nouvel épisode de ces négociations est attendu ce mercredi. Les discussions pourraient enfin faire émerger une issue, ou au contraire confirmer l’enlisement d’un conflit social au goût amer.