La matinée fut consacrée aux règles de l’art du savoir-faire de la construction en pierre sèche.
La Fédération Française des Professionnels de la Pierre Sèche, par la voix de son président Paul Arnault et de sa coordinatrice Claire Cornu, a présenté l'étendue du patrimoine en pierre sèche dans le milieu rural et la lente reconquête de ce savoir-faire qui répond aux préoccupations contemporaines et constitue une pratique durable pour les territoires.
Denis Garnier de l’École Nationale des Ponts et Chaussées de Lyon, et Anne-Sophie Colas de l'Institut Français des Sciences et Technologies des Transports, de l'Aménagement et des Réseaux ont présenté leurs travaux de recherche sur la mécanique des murs de soutènement en pierre sèche.
En conclusion, il apparait l’avantage financier que peut constituer la technologie pierre sèche par rapport à la technologie béton pour réaliser un mur de soutènement inférieur à 6m, auquel s’ajoutent un bilan environnemental et un impact paysager bien plus favorables à la pierre sèche.
Depuis 2010, un Certificat de Qualification Ouvrier Professionnel en Pierre Sèche reconnait les compétences des muraillers. Après deux sessions d’examens organisées en Corse par le Pays de Balagne, 7 personnes sont désormais diplômées sur le territoire.
(Liste consultable sur le site internet : http://pays-de-balagne.fr).
Après un déjeuner champêtre, une table ronde* a conduit les débats sur la perspective de la mise en place d’un document technique unifié (DTU) sur les murs de soutènement en pierre sèche.
Cette normalisation ouvrirait la voie vers des marchés publics.
Le problème de la réticence de la population et des entreprises envers les nouvelles constructions en pierre sèche a également été relevé. Seule la réalisation d’ouvrages publics importants pourra convaincre de la beauté et de la solidité des ouvrages en pierre sèche, et sortir ainsi du marché de niche de la restauration du bâti rural. Le Conseil Départemental de la Haute-Corse serait prêt à y consacrer une partie de son enveloppe réservée au réseau routier.
Les artisans présents ont déploré leurs difficultés à répondre à des marchés publics. Leur statut et leur isolement pourrait être contourné par une adhésion à une structure coopérative.
La journée s’est achevée sur ces perspectives prometteuses, qui pourront trouver un prolongement dans la prochaine programmation Leader 2014/2020 du Pays de Balagne.
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*Jean-Luc Simonetti-Malaspina (Directeur du CAUE 2b), Denis Garnier (Enseignant-chercheur ENPC Lyon), Jean-Marie Seite (Président du GAL Balagne), Pierre Guidoni (Président du Syndicat Mixte du Pays de Balagne), Attilius Ceccaldi (Vice-Président du Syndicat Mixte du Pays de Balagne), et Charles Pasqualini (Directeur Délégué à la Valorisation de l'Environnement et au Développement Durable de l’Office de l’Environnement de la Corse).
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