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Autonomie de la Corse : "Maintenant le gouvernement attend les propositions des élus corses"


CNI avec AFP le Vendredi 24 Février 2023 à 19:57

Emmanuel Macron a mis vendredi tout son poids dans la balance pour tenter de faire avancer les discussions sur l'avenir institutionnel de la Corse, en panne depuis six mois, en réitérant sa volonté d'inscrire d'éventuelles évolutions dans son projet de réforme constitutionnelle.



La réunion de ce vendredi. Crédit photo AFP
La réunion de ce vendredi. Crédit photo AFP
Ce vendredi 24 février, lors de la reprise des discussions, à l'arrêt depuis six mois, le chef de l'Etat s'est invité au ministère de l'Intérieur, à deux pas de l'Elysée. Manière de signifier aux élus corses réunis place Beauvau autour de Gérald Darmanin qu'il est à leur écoute et considère ce dossier comme important. Une venue "historique", s'est félicité le ministre, estimant que "l'horizon n'a jamais été autant dégagé".

Sur le fond, rien de nouveau. La position d'Emmanuel Macron n'a pas bougé d'un iota depuis un an. Il a répété ce qu'il avait dit le 17 mars 2022 à savoir qu'il n'avait "pas de tabou", y compris sur l'autonomie, ni de "solution prédéterminée", comme l'a expliqué vendredi un de ses conseillers. Il a redit également qu'il était prêt à inscrire d'éventuelles évolutions dans son projet de réforme constitutionnelle, avec cette précision de date: "après cet été". A charge pour les élus et le ministère de l'Intérieur de lui présenter "une proposition" pouvant s'inscrire dans ce projet. Il est prévu, selon l'Elysée, qu'Emmanuel Macron rencontre de nouveau le ministre de l'Intérieur et les élus "avant l'été" pour "faire le point sur les propositions".

Risque d'une "réformette"

"Avant le 14 juillet", c'est tout à fait possible de présenter un projet au président de la République", a estimé Gérald Darmanin qui a reconnu vendredi à propos des discussions sur l'avenir institutionnel de la Corse qu'elles pourraient aboutir à "une réformette" s'il n'y avait"  pas de changement constitutionnel.

"Nous devons être prêts pour une réforme constitutionnelle. Sinon, nous prenons le risque d'être dans une réformette", a déclaré le ministre de l'Intérieur à l'issue d'une réunion avec les élus corses après six mois d'interruption des négociations. "S'il n'y a pas de modification constitutionnelle, il n'y aura pas de changement profond du droit en Corse", a poursuivi le ministre.

Le ministre a reconnu que cela faisait "50 ans" que les nationalistes réclamaient une inscription de la Corse dans la Constitution, il a estimé que cette journée permettait de "voir radieux l'avenir pour la Corse". "Maintenant le gouvernement," a poursuivi M. Darmanin, attend "les propositions des élus corses". , a-t-il dit en précisant que les Corses auraient à se prononcer sur ce projet avant le débat parlementaire. Mais auparavant, il a donné "45 jours" aux élus pour lui faire des propositions sur "le foncier".


Les lignes rouges inchangées

En outre, les lignes rouges fixées par le président il y a un an restent inchangées : maintien de la Corse dans la République et refus de créer deux catégories de citoyens. Or les nationalistes plaident pour un statut de résident corse et réclament que la langue corse soit inscrite dans la Constitution, si bien qu'il est difficile d'imaginer comment les uns et les autres parviendront à surmonter ces deux obstacles.

Depuis des lustres, les discussions entre les différents gouvernements de droite comme de gauche et les élus corses achoppent sur ces points. 
Néanmoins, l'entourage d'Emmanuel Macron s'est montré optimiste, en insistant sur la "dimension très forte du symbole" de sa participation surprise à cette réunion. Et en assurant que ce qu'il a qualifié "d'annonce importante" du président avait été "très bien accueillie par les participants".

Des modèles méditerranéens 
De façon très elliptique, Emmanuel Macron a évoqué ce vendredi un schéma institutionnel pour la Corse qui "pourrait s'inspirer beaucoup de modèles méditerranéens" en termes de décentralisation ou de différenciation. Ce qui exclut un statut d'autonomie à la manière de la Polynésie ou de la Nouvelle-Calédonie.