Au ​Festival de Clermont-Ferrand, les Corses sont là

Le Festival de Clermont-Ferrand est aujourd'hui la plus importante manifestation cinématographique mondiale consacrée au court métrage. En termes d'audience et de présence professionnelle, c'est le deuxième Festival de cinéma en France après Cannes. Il est au cœur de nombreuses activités et missions menées toute l’année depuis la jetée par le collectif « Sauve qui peut le court métrage ». L’association emploie 20 permanents, tous basés en Auvergne, où toute une dynamique s’est créée autour de l’image. L’édition 2023 a enregistré plus de 160 000 entrées et accueilli plus de 3900 professionnels. Et pourtant, l’an dernier, la manifestation a vécu un véritable coup de tonnerre. En mai, le conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes présidé par Laurent Wauquiez  a confirmé que la subvention de 210 000 euros accordée à la manifestation allait être amputée de 110 000 euros, dès sa prochaine édition. Une décision politiquement inexplicable et d’une maladresse sans nom qui a laissé les équipes « sous le choc », mais ne les a pas empêchés de tout donner pour organiser cette 46e édition du Festival. Elle se déroule du 2 au 10 février prochain.

Chaque année, plusieurs films, réalisateurs ou projets en lien avec la Corse sont sélectionnés. C’est le cas par exemple du plus « corse » des réalisateurs libanais, Wissam Charaf, qui concourt dans la prestigieuse « compétition nationale » avec son nouveau film « Et si le soleil plongeait dans l'océan des nues ». Pour les besoins de ce court métrage qui se passe sur un chantier, au Liban et qui raconte les aventures d’un agent de sécurité qui doit empêcher les promeneurs d’accéder au bord de mer, le réalisateur est allé tourner chez lui après plusieurs films réalisés sur l’île et s’être entouré, à chaque fois, de nombreux techniciens insulaires. Comme c’était le cas avec son précédent long, Dirty, Difficult, Dangerous, sorti en salle en avril dernier.
Autre film en compétition nationale, L'envoûtement de Nicolas Giuliani. Ce réalisateur d’origine corse a récemment encadré des ateliers avec des jeunes de la PJJ dans le cadre d’ateliers organisés par la fabbrica culturale Casell’Arte. L'Envoûtement suit le quotidien d'un couple d'amoureux déficients mentaux, dont l'harmonie est troublée par l'arrivée d'une nouvelle éducatrice. Nicolas Giuliani filme avec grâce et sans pathos une histoire d'amour fou, saisissante de beauté.
Régulièrement présent, le producteur Jean-Etienne Brat et sa compagne Lou Chicoteau de Alta Rocca films vont accompagner Après L’aurore du réalisateur Yohann Kouam, une odyssée au cœur d’un quartier HLM de banlieue, à travers le destin de trois de ses habitants.
Enfin, dans la catégorie « région » qui défend des films tournés sur le territoire ou soutenus financièrement par la région Auvergne-Rhône-Alpes, on retrouve le court métrage de Tim Aspert, Être Angela dans lequel joue Jean-Emmanuel Pagni (Un Prophète, Over la nuit). Véritable marché du film, plusieurs films de Clermont seront visibles cet été dans les différents festivals de l’île qui ont l’habitude de scruter avec intérêt cette sélection de courts-métrages unique au monde.