
Au procès du réseau de blanchiment international présumé du "clan mafieux" corse du "Petit Bar", les procureurs ont requis mercredi des peines allant jusqu'à 14 ans de prison contre les 24 prévenus et près de 17 millions d'euros d'amendes.
"Nous avons essayé de rendre visible ce qui est invisible": "ceux et celles qui composent le Petit Bar appartiennent à un clan mafieux", a assuré Isabelle Candau, la procureure de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS), compétente en matière de criminalité organisée, devant le tribunal correctionnel de Marseille.
"Très bien informé et surarmé", le "Petit Bar achète tout, tout le monde", y compris "des policiers dont tous n'ont pas été identifiés", usant de "la peur comme arme absolue", a-t-elle affirmé.
Assurant qu'"ils ont tellement d'argent qu'ils sont dans la toute-puissance", elle a prévenu qu'ils "cherchent à infiltrer toutes les strates de la société".
Sur l'origine des finances du clan, elle a évoqué un trafic de stupéfiants de 30 millions d'euros, "la pénétration de l'économie locale" d'Ajaccio via l'extorsion de commerces et de bars, ainsi que "l'héritage de Jean-Jé Colonna", mort en 2006, organisateur de la French Connection et présenté par un rapport parlementaire de 1998 comme "le seul véritable parrain" d'alors.
"Totem d'immunité"
Contre Jacques Santoni, "le chef du clan" qui "se croit intouchable", elle a requis 14 ans d'emprisonnement et deux millions d'euros d'amende, appelant à ce que le "fauteuil roulant" de ce tétraplégique qui ne s'est présenté à aucune audience ne soit pas "un totem d'immunité".
Même traitement contre Michael Ettori, "bras droit" du chef, en fuite, Pascal Porri, autre "pièce maîtresse" du clan, le seul à comparaître détenu, se voyant lui menacé de 12 ans d'emprisonnement et de deux millions d'amendes.
Contre les femmes de la bande, neuf ans de prison et 150.000 euros d'amende ont été demandés contre Sonia Susini, "l'épouse du chef du clan", "son égale au féminin" ; six ans d'emprisonnement et 500.000 euros d'amende contre Saveria Lucchini, la compagne de Michael Ettori ; et trois ans de prison, dont un an avec sursis et 250.000 euros d'amende contre Valérie Mouren, compagne de Pascal Porri.
Pour "l'homme de l'ombre", membre du noyau dur ou "club des cinq" du Petit Bar, André Bacchiolelli, sept ans de prison et une amende de 200.000 euros ont été requis.
Mais "Un clan mafieux se nourrit de la société civile, de l'économie", a dénoncé la procureure: "Et cette réalité, elle s'appelle Antony Perrino", a-t-elle ajouté, requérant contre le poids lourd de l'immobilier en Corse neuf ans d'emprisonnement et 250.000 euros d'amende.
Concernant "les financiers du Petit Bar", huit ans de prison et un million d'euros d'amende ont été demandés contre le "marchand d'art" Jean-Marc Peretti, en fuite, et 18 mois de prison avec sursis et 50.000 euros contre sa fille, l'avocate Angélique Peretti, également menacée d'une interdiction d'exercer pendant un an.
Contre François-Xavier Susini, riche commerçant de Courchevel, et Jean-Pierre Valentini, vivant entre Dubaï et la Suisse après avoir construit une fortune colossale dans le trading du pétrole en Afrique, cinq ans d'emprisonnement assorti de deux ans de sursis ont été requis ainsi qu'une amende de deux millions d'euros pour chacun.
Contre deux "Chinois d'Aubervilliers", trois ans de prison dont deux ans avec sursis pour l'un des deux ont été requis, avec des amendes de 200.000 euros chacun.
Des interdictions définitives de gérer des sociétés ont été demandées avec exécution provisoire contre bon nombre des 24 prévenus, jugés depuis le 24 février, ainsi qu'une peine d'inéligibilité de cinq ans pour tous.
"Il faut envoyer un message, dire n'ayez pas peur de parler, on vous écoutera", a insisté le procureur Mathieu Bertola, en rappelant les trois autres prévenus condamnés avant le procès dans des procédures de plaider coupable.
"Aucune démocratie n'est condamnée à cohabiter avec une mafia qui la gangrène", a également asséné la procureure Isabelle Candau, appelant à empêcher ce clan de "bouffer nos institutions avec son argent sale".
Les plaidoiries de la défense débuteront mardi
"Nous avons essayé de rendre visible ce qui est invisible": "ceux et celles qui composent le Petit Bar appartiennent à un clan mafieux", a assuré Isabelle Candau, la procureure de la juridiction interrégionale spécialisée (JIRS), compétente en matière de criminalité organisée, devant le tribunal correctionnel de Marseille.
"Très bien informé et surarmé", le "Petit Bar achète tout, tout le monde", y compris "des policiers dont tous n'ont pas été identifiés", usant de "la peur comme arme absolue", a-t-elle affirmé.
Assurant qu'"ils ont tellement d'argent qu'ils sont dans la toute-puissance", elle a prévenu qu'ils "cherchent à infiltrer toutes les strates de la société".
Sur l'origine des finances du clan, elle a évoqué un trafic de stupéfiants de 30 millions d'euros, "la pénétration de l'économie locale" d'Ajaccio via l'extorsion de commerces et de bars, ainsi que "l'héritage de Jean-Jé Colonna", mort en 2006, organisateur de la French Connection et présenté par un rapport parlementaire de 1998 comme "le seul véritable parrain" d'alors.
"Totem d'immunité"
Contre Jacques Santoni, "le chef du clan" qui "se croit intouchable", elle a requis 14 ans d'emprisonnement et deux millions d'euros d'amende, appelant à ce que le "fauteuil roulant" de ce tétraplégique qui ne s'est présenté à aucune audience ne soit pas "un totem d'immunité".
Même traitement contre Michael Ettori, "bras droit" du chef, en fuite, Pascal Porri, autre "pièce maîtresse" du clan, le seul à comparaître détenu, se voyant lui menacé de 12 ans d'emprisonnement et de deux millions d'amendes.
Contre les femmes de la bande, neuf ans de prison et 150.000 euros d'amende ont été demandés contre Sonia Susini, "l'épouse du chef du clan", "son égale au féminin" ; six ans d'emprisonnement et 500.000 euros d'amende contre Saveria Lucchini, la compagne de Michael Ettori ; et trois ans de prison, dont un an avec sursis et 250.000 euros d'amende contre Valérie Mouren, compagne de Pascal Porri.
Pour "l'homme de l'ombre", membre du noyau dur ou "club des cinq" du Petit Bar, André Bacchiolelli, sept ans de prison et une amende de 200.000 euros ont été requis.
Mais "Un clan mafieux se nourrit de la société civile, de l'économie", a dénoncé la procureure: "Et cette réalité, elle s'appelle Antony Perrino", a-t-elle ajouté, requérant contre le poids lourd de l'immobilier en Corse neuf ans d'emprisonnement et 250.000 euros d'amende.
Concernant "les financiers du Petit Bar", huit ans de prison et un million d'euros d'amende ont été demandés contre le "marchand d'art" Jean-Marc Peretti, en fuite, et 18 mois de prison avec sursis et 50.000 euros contre sa fille, l'avocate Angélique Peretti, également menacée d'une interdiction d'exercer pendant un an.
Contre François-Xavier Susini, riche commerçant de Courchevel, et Jean-Pierre Valentini, vivant entre Dubaï et la Suisse après avoir construit une fortune colossale dans le trading du pétrole en Afrique, cinq ans d'emprisonnement assorti de deux ans de sursis ont été requis ainsi qu'une amende de deux millions d'euros pour chacun.
Contre deux "Chinois d'Aubervilliers", trois ans de prison dont deux ans avec sursis pour l'un des deux ont été requis, avec des amendes de 200.000 euros chacun.
Des interdictions définitives de gérer des sociétés ont été demandées avec exécution provisoire contre bon nombre des 24 prévenus, jugés depuis le 24 février, ainsi qu'une peine d'inéligibilité de cinq ans pour tous.
"Il faut envoyer un message, dire n'ayez pas peur de parler, on vous écoutera", a insisté le procureur Mathieu Bertola, en rappelant les trois autres prévenus condamnés avant le procès dans des procédures de plaider coupable.
"Aucune démocratie n'est condamnée à cohabiter avec une mafia qui la gangrène", a également asséné la procureure Isabelle Candau, appelant à empêcher ce clan de "bouffer nos institutions avec son argent sale".
Les plaidoiries de la défense débuteront mardi