Corse Net Infos - Pure player corse

1er mai timide à Bastia : les revendications peinent à rassembler


Philippe Jammes le Jeudi 1 Mai 2025 à 12:42

Comme on pouvait s’y attendre faible mobilisation ce jeudi 1er mai dans les rues de Bastia. Tout au plus 300 personnes en soutien aux revendications des travailleurs.



CGT, FO, Solidaires, PC.... les travailleurs étaient dans les rues de Bastia ce 1er mai
CGT, FO, Solidaires, PC.... les travailleurs étaient dans les rues de Bastia ce 1er mai

« Les gens sont dégoûtés, écœurés, désabusés par les attitudes bornées des gouvernements successifs et du président Macron », déclare Ange, un non-syndiqué qui, comme chaque année, prend part au cortège. Le gros des forces en présence est constitué par les militants de la CGT et de FO. Points d’autres syndicats à l’horizon, si ce n’est une poignée de « Solidaire » des impôts.


Le Parti communiste est bien présent comme à son habitude. « Le 1er Mai permet aux travailleurs et au mouvement populaire, dans sa diversité, de montrer massivement le refus d’une politique consistant à faire payer le prix de la crise capitaliste et l’économie de guerre, aux plus modestes », déclare Michel Stefani, secrétaire régional du PC pour la Corse. «Le gouvernement Macron-Bayrou, au service du MEDEF, a décidé de maintenir la contre-réforme des retraites, d’imposer un plan d’austérité de 40 milliards d’euros, d’augmenter le budget militaire et de réduire ceux des services publics, de la protection sociale et de la santé. Nous rejetterons cette politique de régression et demandons que le capital soit mis à contribution ».


Réunis devant le palais de justice, divers groupuscules également, sous différentes bannières et drapeaux : LFI, Via Citadina, A Manca, A Reta, Corse Humanis, U Cumitatu di Ricustruzzione Di u Partitu Cumunistu…
C’est au son des traditionnels chants de la CGT que le cortège s’ébranle du palais de justice pour prendre la direction de la préfecture de la Haute-Corse. « Antisocial » de Trust, « On ne lâche rien », « Che Guevara », « Catena », les décibels sont presque plus nombreux que les manifestants…
En tête de cortège, Charles Casabianca et la CGT. « On est là pour les acquis sociaux, défendre les travailleurs, les injustices. On veut des salaires décents, car, aujourd’hui l’écart se creuse entre les riches et les pauvres. On ne veut rien lâcher non plus sur les retraites. La retraite à 64 ans c’est non. Il y a d’autres alternatives, les gens doivent vivre décemment. En Corse on a les retraites les plus basses de France, la vie ici y est 20% plus chère que sur le continent. Tous les jours on accompagne des dossiers, car la situation économique est grave ici ». Le secrétaire de l’UD CGT de Haute-Corse revient aussi sur les récentes assignations de syndicalistes. « La judiciarisation contre les responsables syndicaux est de plus en forte. 1000 personnes ont été déférées. On ne peut le tolérer, une autre raison de se battre ».


Quelques pas derrière lui flottent les drapeaux de FO. «Le 1er mai c’est la fête du Travail, la fête des Travailleurs et c’est très important pour FO », explique Christophe Bertin, secrétaire de l’UD FO de Haute-Corse. « Le 1er mai c’est le droit au travail et aujourd’hui on est là pour délivrer un message : Stop à toutes les réformes annoncées sous effet d’annonce de guerre. La plus dénoncée est la réforme des retraites, mais on pense aussi à la santé, les problèmes dans les hôpitaux, le service public. La dégradation entamée doit s’arrêter ».


La France Insoumise défile juste derrière. « Nous sommes un parti politique qui venons en soutien aux travailleurs », souligne Karl Tomasi, leader sur Bastia. « La situation sociale en Corse est grave, les inégalités sont criantes, il n’y a plus d’argent pour les hôpitaux ni pour se faire soigner » et à ses côtés Barbara Andreani de rajouter : « On pense aussi à l’autonomie, mais il faut qu’il y ait une dimension sociale dans cette revendication et pour l’instant elle n’apparaît pas. Dans le programme de LFI l’inscription de la Corse dans la constitution, l’article 14, est mentionnée ».


Plus loin, un groupe de jeunes. C’est plutôt rare pour être signalé. « Nous sommes le nouveau collectif Via Citadina », explique la toute jeune étudiante Carla Vinciguerra. « Il y a plusieurs partis comme A Manca et A Reta. Le 1er mai est la journée des travailleurs et on est venu les soutenir. On a l’exemple de nos parents et on pense à notre avenir. Trouver un emploi est difficile, travailler est pénible. Les jeunes sont avec eux ».


« Corse Humanis ». ferme le cortège. La pancarte rebute au premier abord: « Non aux médias menteurs». Mais CNI ne se sent pas concerné. « La situation générale est grave. On soutient les travailleurs. On combat pour toutes les libertés, des libertés qu’on nous grignote tous les jours » clame un militant. Un autre fustige le président Macron.
La liberté. Quelques slogans fusent quelques mètres en aval des « humanistes». Slogans discordants, pas spécialement appropriés en ce jour dédié aux travailleurs. Des jeunes demandent la libération de la Palestine, des prisonniers politiques… mais la jeunesse a le mérite d’être là.