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​DSP aérienne Corse-Continent : Les salariés d’Air France se mobilisent


Patrice Paquier Lorenzi le Mercredi 25 Octobre 2023 à 13:41

Dans le cadre des discussions sur la future DSP aérienne en Corse, les syndicats CGT-CDFT-FO et les salariés d’Air France ont tenu à s’exprimer et à manifester leur inquiétude ce mercredi matin dans le hall de l’aéroport d’Ajaccio. Les représentants syndicaux rencontreront jeudi les groupes politiques de l’Assemblée de Corse pour évoquer la défense des 300 emplois menacés en cas de rupture du partenariat entre la compagnie aérienne et l’Office des Transports.



Les salariés d'Air France se mobilisent dans l'attente du vote des élus concernant la future DSP aérienne en Corse.
Les salariés d'Air France se mobilisent dans l'attente du vote des élus concernant la future DSP aérienne en Corse.
« Nous sommes très inquiets et c’est pourquoi nous sommes là pour interpeller de nouveau les élus de l’Assemblée de Corse, pour leur signifier qu’il y a un réel enjeu économique et social derrière ce nouvel appel d’offres de la DSP », explique Xavier Papini, délégué syndical CGT en préambule de la manifestation. À l’appel de l’intersyndicale, une trentaine d’employés de la compagnie était mobilisée afin de faire part de leur inquiétude concernant la future DSP aérienne de la Corse.

Les candidatures pour la future délégation de service public aérienne 2024-2027 ont été clôturées jeudi 13 juillet 2023. Parmi elles : Air Corsica-Air France et Volotea, première compagnie low cost à soumettre une offre dans l'île. La compagnie catalane, qui exerce déjà une délégation de service public entre Tarbes-Lourdes et Paris-Orly, a choisi de se positionner sur les lignes Paris-Orly et Marseille au départ d'Ajaccio et de Bastia. Dans un communiqué du 8 août 2023, Volotea a également annoncé envisager l'ouverture d'une base en Corse d'ici deux ans. Une situation de mise en concurrence qui pourrait menacer près de 300 emplois au sein de la compagnie Air France en Corse comme l’explique Xavier Papini : « Si la compagnie Volota est choisie, il y aurait une véritable casse sociale. Nous appelons à un maintien du service public dont nous avons l’expérience contrairement aux compagnies low cost. Quant aux promesses d’embauche de Volotea, nous leur répondons qu’il y a déjà des emplois pérennes ici en Corse avec des familles, des impôts payés ici, des commerces que nous faisons vivre chaque année. Nous sommes création de richesse ! Le risque existe vraiment. Nous lançons également un appel à la population pour qu’elle prenne la mesure de ce qui pourrait se passer, à savoir la perte d’un service public de qualité ».
 
Une préconisation de la commission pour Air France/Air Corsica concernant le bord à bord
L’horizon semble quand même s’être obscurci pour le groupement Air Corsica/Air France, malgré le temps pluvieux de ces derniers jours sur Ajaccio, avec les annonces faites notamment hier soir par Alexandre Vinciguerra, membre du Conseil exécutif, Président de l’ADEC et de la commission de la DSP. Ainsi, la commission fera une préconisation en faveur du groupement Air France/Air Corsica concernant les 8 lignes de bord à bord entre les aéroports de l’île et Nice et Marseille. Un choix qui devra toutefois être soumis au vote de l’assemblée à la fin du mois de novembre. Un soulagement pour Stéphane Corominas, délégué CGT : « Cette décision va dans le bon sens bien évidemment. En revanche, c’est complètement inadmissible de vouloir prolonger la décision concernant les lignes de Paris-Orly. Vous imaginez la détresse des familles de passer les fêtes de Noël sans savoir ce qu’il adviendra de leur emploi d’ici le mois de février ! Nous voulons une réponse définitive lors de la session du 30 novembre et du 1er décembre ! La question est de savoir quels sont les besoins de la Corse et quel genre de transporteur aérien veut-on pour notre île ? Un service de qualité ou une compagnie low cost ? »
En effet, si les lignes de bord à bord devraient être de nouveau attribués au groupement, aucune décision n’a été prise concernant la ligne entre Paris Orly et les aéroports insulaires. Une décision pourrait même être prise bien plus tard que la date butoir du 1er janvier 2024, prévue dans le cadre de l’appel d’offres. Le temps pour l’Office des Transports de mener de nouvelles discussions avec les deux compagnies avant de trancher.
Une compagnie Air France qui a annoncé dernièrement vouloir se désengager de l’aéroport de Paris-Orly sauf pour la Corse, ce qui démontre un attachement et une volonté de s’investir pleinement dans la future DSP, poursuit Xavier Papini : « Nous avons demandé plusieurs audiences auprès de notre direction pour connaître leur position. Ils nous ont assuré qu’ils sont pleinement investis pour poursuivre leur mission en Corse au sein de cette DSP. Si Air France n’est pas choisie pour la ligne de Paris, elle n’a plus raison d’être ici. Il est impératif que cette ligne soit attribuée à nos deux compagnies partenaires ».
Afin de continuer à sensibiliser les élus, les salariés d’Air France appellent à la mobilisation ce jeudi devant l’Assemblée de Corse. Les représentants syndicaux seront, quant à eux, reçus par les divers groupes politiques tout au long de la journée.