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​« Passer’elles » en Corse : Pôle Emploi et A Prova accompagnent la recherche d’emploi au féminin


Laurent Hérin le Jeudi 3 Septembre 2020 à 17:05

Mardi 1er septembre, avait lieu la restitution d’une opération de trois mois intitulée Passer’elles en Corse. Trois mois d’un véritable travail, entrepris par dix femmes à la recherche d’un emploi, avec pour objectif le retour à la vie active. Cette opération rondement menée par A prova et Pôle Emploi porte déjà ses fruits.



Présentation de Passer'elles dans le square Mandela
Présentation de Passer'elles dans le square Mandela
L’opération
La coopérative d’activités et d’emploi A Prova en partenariat avec le Pôle Emploi de Bastia ont lancé l’opération Passer’elles en mars dernier. Le public visé : les femmes pour qui, chiffre à l’appui, il est souvent plus difficile de retrouver un emploi. « Elles ont des contraintes différentes en terme de recherche d’emploi, précise Estelle Guillemain responsable d’équipe à Pôle Emploi, c’est parfois plus compliqué de se mettre en valeur. Elles ont l’habitude de demander moins sur une projection salariale. Le laps de temps de retour à l’emploi est différent. Au final, le chômage est plus élevé chez les femmes. »
 
Le public
Pour lancer cette initiative locale, quinze femmes à la recherche d’un emploi depuis 6 mois ou plus, ont été trié sur le volet. L’objectif de ce stage : leur proposer un accompagnement pour la création d’une société virtuelle. COVID oblige, le projet a été interrompu mais elles étaient encore dix à continuer cette formation après le confinement. Elles sont venues ce mardi le restituer, face au public et à des professionnels, dans le square Nelson Mandela de Montesoro.
 
Encadrement
Pendant toute la durée de l’opération, l’équipe a été encadrée par Laura Cesari et Clelie Filippi, de l’organisme A Prova, une coopérative d’activités et d’emploi qui accompagne les porteurs de projets. Les deux jeunes femmes prennent la parole en premier pour remercier la ville de Bastia, la région et l’Europe qui ont participé au financement. Elles expliquent le but de l’opération : mettre en évidence des compétences, imaginer un projet, définir un objectif et enfin se positionner sur un marché. « Ça n’a pas toujours été facile de se mettre d’accord. De trouver sa place dans le groupe. Il y a eu parfois quelques tensions mais on sent une vraie solidarité entre elles » précise Clelie. « Elles ont aussi travaillé avec des marraines et une psychologue » poursuit-elle. « Au final, l’entrepreneuriat c’est monter un projet d’entreprise, l'intrapreneuriat c’est monter son projet dans l’entreprise mais ce qu’ont réalisé ces femmes aujourd’hui, j’appelle ça aller de l’avant ! » conclue-telle sous les applaudissements avant de leur laisser la place.
 
Présentation
Les dix femmes présentent alors leur projet en répartissant la tâche et la spécificité de chacune : comptabilité, commerce, ressources humaines, etc.
Elles viennent à tour de rôle présenter leur fonction dans cette entreprise qu’elles ont créées pendant ces trois mois : la société Cocooning Nustrale. Un espace de bien-être, de détente avec jacuzzi, spa et des boutiques proposant uniquement des produits naturels corses.
On sent l’investissement de chaque participante, l’implication sur ce poste virtuel dont elles étaient en charge et l’effort aussi de présenter le projet en public. Elles ont leur fiche mais elles connaissent leur sujet. Le choix d’une SAS par exemple pour sa souplesse, l’étude de marché, les prévisionnels financiers, le choix des produits à la vente, etc. Tout est en place, à l’issue de cette présentation, on ne serait pas étonner de voir cette société se lancer sur ce marché du bien-être en pleine évolution.
Elles concluent par les remerciements à Pôle Emploi, A Prova mais aussi aux formatrices, à la psychologue du travail, aux marraines qui les ont accompagné et au centre Riva Bella qui les a si bien accueilli.
 
Paroles
Après cette présentation, de façon plus informelle, autour d’un verre, elles précisent le déroulement de cette opération. « Ça prenait bien, nous explique l’une d’elle, avant qu’arrive le COVID et le confinement. Au 1er juillet, on s’est retrouvé à 10 au lieu de 15. Mais on y a cru, toutes ensemble. Le groupe est homogène. On était vraiment heureuse de se retrouver. Bien entendu, la démarche est virtuelle mais ça nous dit que c’est possible ! » Une autre insiste sur « l’esprit d’équipe, avancer à plusieurs, c’est important. Le soutien de nos marraines [elles sont issues du collectif Corsican Business Women, NDLR] a été décisif aussi, elles nous ont rassuré. »
« C’est important de savoir que l’on est pas seule, que l’on peut sortir de la situation de chercheuse d’emploi » répètent plusieurs d’entre elles. Elles insistent aussi sur le rôle de la psychologue qui a su les encourager, leur faire passer des tests et être à leur écoute. « On a compris qu’on pouvait se réaliser autrement ! » concluent-elles en chœur.
 
Bilan
« Il est particulièrement positif, nous confirme Clelie d’A Prova. Sur ces 10 femmes, deux viennent de trouver un emploi, deux vont entamer une formation et une a décidé de se lancer et de créer sa propre entreprise. »
Mais plus que les chiffres, Clelie insiste sur l’apport de ce stage particulier : « Oui, il y a celles qui vont entamer une formation ou débuter un nouveau travail. Mais je veux aussi donner l’exemple d’une de nos participante particulièrement timide et introvertie en arrivant il y a 6 mois et qui s’est exprimé en public aujourd’hui, avec aisance. C’est aussi à ça que l’on mesure le succès de l’opération. »