Corse Net Infos - Pure player corse

Jean-Martin Mondoloni : « Je ne me sens, ni de près, ni de loin, solidaire du groupe LR à l’Assemblée Nationale »


Nicole Mari le Samedi 30 Juin 2018 à 13:57

C’est un tweet du député Paul-André Colombani qui déclenche la polémique : « Article 72-5 sur la Corse : la droite insulaire snobée par son État-major parisien qui demande sa suppression (amendement des Républicains) ». Vendredi, lors des débats en Commission des lois de l’Assemblée nationale sur le projet de réforme constitutionnelle, les députés LR (Les Républicains) ont, effectivement, déposé un amendement demandant la suppression de l’article 72-5 concernant l’inscription de la Corse dans la Constitution. Un article défendu par la droite corse. Le leader du groupe Per l’Avvene à l’Assemblée de Corse, Jean-Martin Mondoloni, commente, dans un communiqué, cet amendement, expliquant qu’il n’est solidaire ni des LR, ni des états-majors parisiens. Et réaffirme que, pour lui, l’équilibre se trouve entre fièvre institutionnelle et statu-quo. Dans un autre communiqué, le second groupe de droite "la Corse dans la République" renouvelle, également, son soutien à l'article en question.



Jean-Martin Mondoloni, président du groupe Per l'Avvene à l'Assemblée de Corse. Crédit photo M.L.
Jean-Martin Mondoloni, président du groupe Per l'Avvene à l'Assemblée de Corse. Crédit photo M.L.

Voici l’amendement LR et le tweet du député Paul-André Colombani
 

Voici le communiqué de Jean-Martin Mondoloni :
 
« L’amendement du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale tendant à supprimer tout bonnement l’article 72-5 du projet de loi constitutionnelle appelle plusieurs commentaires:
Cet épisode confirme en premier lieu que la position d’équilibre - à mi-chemin entre la fièvre institutionnelle et le statut quo - que notre groupe a défendu à l’Assemblée de Corse n’était pas aussi minimaliste que certains pourfendeurs voulaient bien le dire en leur temps.
Il témoigne de la part des députés signataires au mieux d’une méconnaissance de la Corse, au pire d’une posture qui s’exerce sur le dos des Corses. Comme j’imagine que certains d’entre eux « connaissent bien la Corse au motif qu’ils y passent régulièrement leurs vacances », je leur indique, à l’aune de la saison estivale, que je me montre disponible durant leur court séjour pour leur rappeler certains éléments  géophysiques élémentaires (l’insularité génère des handicaps permanents) et quelques évidences politiques de bon aloi: c’est par ce type de postures que l’on alimente le camp des incompris et que l’on fait prospérer la haine de la France, notamment parmi les plus jeunes. Pour ma part, je continuerai inlassablement à penser que la Corse doit trouver sa place dans un modèle républicain respectueux de la diversité de ses territoires. C’est à ce prix que l’on pourra consolider le pacte de confiance entre l’Etat central et les régions, en Corse comme ailleurs.
Aussi, j’invite les « états-majors parisiens » à plus de mesure dans leur analyse de la situation corse et plus de sensibilité dans leur travail parlementaire ».
 
 

Voici le communiqué du groupe « La Corse dans la République - A Corsica indè a Republica » :
 
« Suite au dépôt d’un amendement au projet de réforme constitutionnelle par les députés du groupe « Les Républicains » à l’Assemblée Nationale visant à supprimer l’article 72-5 consacrant la Corse comme une collectivité à statut particulier, le groupe « La Corse dans la République - A Corsica indè a Republica » tient à réaffirmer sa position envers cet article tel qu’il est proposé.
 
Cette rédaction, quasiment identique à la proposition que notre groupe avait formulée, nous paraît être la plus juste et la plus modérée dans la mesure où elle réaffirme pleinement l’appartenance de la Corse à la République Française tout en permettant de prendre en compte les spécificités, notamment géographiques et culturelles, de notre territoire et de répondre au mieux aux besoins de ses habitants ».