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​Alexandra Lamy : « Quelle émotion de présenter le film en Corse ! »

Elle est l'actrice principale de "Belle-fille", le long métrage de Méliane Marcaggi


Laurent Hérin le Samedi 15 Août 2020 à 18:26

« Belle Fille », le premier long métrage de Méliane Marcaggi a été tourné en Corse. C’est tout naturellement qu’elle est venue le présenter ici, accompagnée de son actrice principale, Alexandra Lamy. Après ces deux grandes avant-premières à L’Île Rousse et à Bastia, Corse Net Infos a rencontré Méliane Alexandra



Méliane Marcaggi et Alexandra Lamy accueillies par le public du Fogata © Novellart-2B
Méliane Marcaggi et Alexandra Lamy accueillies par le public du Fogata © Novellart-2B
Il valait mieux avoir réservé sa place les 12 et 13 août dernier, au Fogata comme au Régent, pour ne pas manquer les avant-premières de Belle Fille en Corse. Accompagnée par Alexandra Lamy, la réalisatrice est venue présenter son premier long métrage avant sa sortie en salle prévue le 19 août prochain. Particulièrement disponibles et souriantes, elles ont rencontré un public insulaire immédiatement sous le charme de ce film tourné en Balagne et à Cervioni en 2018. Belle fille raconte l’histoire de Louise, une femme délaissée par son mari qui vient passer un week-end en Corse. Mais les événements ne se déroulent pas comme prévu…
Méliane Marcaggi et Alexandra Lamy nous ont livré leurs sentiments sur le film et sur ces deux projections en Corse.
 
- Vous avez choisi de tourner votre premier long métrage, une comédie, en Corse.
- Méliane Marcaggi : Même si j’ai des origines corses, par mon grand-père, je n’y ai jamais vécu. Avec ce tournage, j’ai découvert un peuple, une histoire. Je pense que j’ai ressenti le besoin de tourner mon premier film ici. Oui, j’y tenais bien que l’histoire pourrait se passer dans n’importe quelle région. Belle Fille est une comédie. Pour la réussir, je pense que l’on doit « exagérer », pousser les curseurs mais sans jamais se moquer. J’ai vraiment essayer de « rire avec » pas de « rire de ». Je n’aime pas les comédies qui se moquent, je préfère le comique de situation. J’adore le cinéma français, d’auteur comme populaire. Lelouch, Pagnol, j’ai revue beaucoup de films pendant le confinement, je les ai aussi montré à mes enfants. Quel plaisir ! Je pense que cela m’a nourri pour ce long, inconsciemment.
 
- Vous êtes venues de présenter le film en avant-première à L’île Rousse et à Bastia, quel a été l’accueil du public ?
- Méliane : Formidable ! Je suis resté pendant la projection en plein air au Fogata pour prendre le pouls de la salle. J’ai entendu des rires, souvent, mais j’ai surtout été surprise par l’émotion qui se dégageait du public.
- Alexandra Lamy : On avait forcément un peu d’appréhension de venir présenter le film ici. Habituellement, on fait des grandes tournées mais COVID oblige, on a eu peu de dates. Les deux premières dans ma région – Nîmes et Alès, NDLR – et ces deux-là en Corse…
- Méliane : …où on était forcément attendu puisqu’on a tourné le film ici ! On avait vraiment le trac. Mais dès le premier soir à L’île Rousse, on a senti un engouement, beaucoup d’amour de la part des spectateurs. Des retours tellement positifs, des messages incroyables. Et ça s’est confirmé hier à Bastia [le 13 août, NDLR]. Quelles soirées, quelle ambiance !
- Alexandra : Oui, sincèrement, j’ai été submergée par l’émotion. J’ai eu envie de pleurer en voyant tout ce monde, tous ces sourires. Il faut dire que le public nous a manqué. Notre métier n’existe que par lui. Voir des salles pleines dans cette période si particulière, ça fait chaud au cœur. On était tellement contente pour les exploitants aussi – Ceccè Acquaviva du Fogata et Daniel Benedittini du Régent, NDLR – on connaît leur situation actuelle si difficile. On les a senti émus aussi ! Et leur accueil nous a fait chaud au cœur.
 
- Vous avez réuni un sacré casting pour un premier film…
- Méliane : J’ai eu la chance qu’Alexandra dise oui très vite. Nous sommes amies depuis longtemps mais j’avais peur de sa réponse. D’ailleurs, pour lui faire lire le scénario, je n’ai pas osé lui donner, je lui ai envoyé par mail, c’est vous dire ! [rires] Pour Jonathan Zaccaï, je l’ai toujours trouvé incroyable et j’ai eu la chance de travailler avec lui sur la série Hôtel de la Plage. Il me bouleverse, c’est un acteur avec des failles. J’ai ensuite rencontré Miou-Miou autour d’un café, je l’admire tellement, je savais qu’elle serait parfaite pour le rôle. Elle appréhendait un peu, j’allais quand même lui faire jouer une veuve corse ! Elle avait la pression mais elle a été formidable sur le tournage. Très concentrée, très discrète. Elle se complétait formidablement avec Alexandra, il y a quelque chose qui passe à l’écran quand elles jouent ensemble…
- Alexandra : …oui, quel plaisir de jouer avec Miou. Et avec toute l’équipe d’ailleurs ! Méliane est une amie mais sur ce tournage, j’ai découvert une réalisatrice. Et une scénariste ! Il y a longtemps que je ne m’étais pas autant éclatée avec un personnage. Et tout était très cadré, très écrit, comme dans les scènes avec Thomas [Dutronc] qui peuvent paraître improvisée mais qui ne le sont pas. Je pense que c’est indispensable pour faire une bonne comédie. Tout doit être maîtrisé.
 
- Et avec l’équipe Corse, on sent une vraie complicité, vous avez réussi à créer une famille, à les impliquer dans le projet?
- Méliane : Il y a rapidement eu un élan collectif, pas de différence entre les acteurs corses ou continentaux. C’est peut-être mon expérience de comédienne. J’ai souvent eu des « petits » rôles, du coup, j’attache énormément d’importance à soigner tout le monde, à ce que chacun trouve sa place. D’ailleurs, il n’y a pas de « petits rôles ». Si Alexandra ou Jonathan se trouvent face à un acteur qui ne joue pas le jeu, ça se sent immédiatement. J’ai très vite sentie qu’il se passait quelque chose avec toute l’équipe. Et heureusement ! Je ne pourrais pas travailler autrement. On était tellement bien ici. D’ailleurs, je cherche une maison, si quelqu’un connaît ? [rires]
- Alexandra : Je vais vous dire, pour qu’il y ait une bonne ambiance, il faut que la réalisatrice, le ou la première assistante et les acteurs tirent dans le même sens et s’entendent bien. C’est la base. Là, c’était parfaitement le cas. Il y a aussi la magie d’un premier film, c’est particulier, on sent quelque chose en plus. Enfin, il faut de bonnes conditions. Et franchement, en Corse, on ne pouvait pas rêver mieux. Quel accueil ! On nous a ouvert toutes les portes. Vous êtes des amours, vraiment !

A l’issue de cet entretien, Méliane et Alexandra nous ont promis de revenir. Ce ne sont pas les quelques 500 spectateurs qui ont découvert le film en avant-première sur ces deux jours qui vont les contredire !
 
Belle Fille de Méliane Marcaggi avec Alexandra Lamy, Miou-Miou, Jonathan Zaccaï
Un film distribué par UGC, en salle mercredi 19 août.