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Les brèves

Michel Stefani : "Après le 24 avril, il faut ouvrir une perspective à gauche"  28/04/2022

La déclaration du PCF


Marine Le Pen n’ira pas à l’Élysée. Son projet autoritaire lourd de dangers pour la République a heureusement été écarté grâce à la mobilisation de millions d’électrices et d’électeurs dans tout le pays. Les communistes y ont contribué clairement en affirmant leur détermination à combattre sans faiblesse la politique d’Emmanuel Macron.
Cela ne saurait masquer une inquiétante réalité. Jamais l’extrême droite n’avait obtenu une telle audience dans le pays avec un bonus en Corse où elle dépasse les 58%. C’est le score le plus important des régions métropolitaines. Ce vote, implanté aussi bien en milieu urbain que rural, repose sur un socle identitaire à partir duquel peut se confondre le rejet de l’autre, continental ou immigré, selon les scrutins.
14°000 bulletins blancs et nuls s’ajoutent aux 95°000 abstentionnistes, cependant, au-delà d’une l’abstention de 10 points supérieure à celle constatée au plan national, ce sont 77°732 électrices et électeurs qui ont ainsi voté pour la candidate d’extrême droite au second tour de la présidentielle.
Face à la menace que l’extrême droite fait peser sur la démocratie les appels au boycott ou l’abstention ont ainsi été une dérobade. En même temps, la participation supérieure à celle des territoriales de 2021 démontre, contrairement à ces appels au boycott et à l’abstention, que 148°000 électeurs ne voient pas forcément l’avenir de la Corse comme l’envisagent les dirigeants nationalistes.
Avec cette élection présidentielle un nouveau paysage politique se profile. Le président élu devra faire preuve d’humilité. Seulement 28% des suffrages qui se sont portés sur son nom au 1er tour ont approuvé son projet. Les 30% supplémentaires qui ont voté Macron au second tour n’ont pas adhéré à son projet et particulièrement celles et ceux qui ont fait ce choix pour battre l’extrême droite. 
L’ensemble de ces éléments est significatif de la crise politique que le pays connait et de l’assèchement de la démocratie provoqué par le présidentialisme. Aux 13,7 millions d’abstentionnistes s’ajoutent 3 millions de bulletins blancs et nuls.
Tout cela est à la mesure des tensions, des colères, des divisions dont le président, son gouvernement et sa majorité porte l’entière responsabilité. Nos concitoyennes et nos concitoyens ne peuvent compter que sur eux-mêmes et leur engagement social et politique dès les prochains jours et notamment le 1er Mai pour faire entendre l’exigence de progrès social et écologique. 
Les communistes seront de ce combat immédiat comme dans la construction d’un large mouvement populaire pour ouvrir une perspective à gauche aux élections législatives des 12 et 19 juin et changer nos vies en Corse comme dans tout le pays. Tel est l’enjeu !