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Sylvie Giorgi-Iozzia, 21e de la Madagazelle : "une expérience inoubliable de partage et de solidarité"


Philippe Jammes le Mardi 19 Juillet 2022 à 15:43

Du 7 au 17 juillet, Sylvie Giorgi-Iozzia a participé à la Madagazelle, une épreuve sportive et solidaire à Madagascar. Une belle expérience pour cette passionnée de sport au grand cœur de Castellu-Brandu.



Sylvie Giorgi Iozzia, sportive au grand coeur, à la Madagazelle.
Sylvie Giorgi Iozzia, sportive au grand coeur, à la Madagazelle.

En terminant à une bonne 21ème place sur 48 participantes en 4h08’49, Sylvie dresse un bilan très positif de cette édition 2022. « Le but n’était pas de performer » déclare-t ’elle, « fraîchement » débarquée de Paris. « C’est avant tout un moment de partage avec les malgaches. Partage humain chargé d’émotion, partage matériel avec les quelque 2 tonnes de fournitures scolaires que nous avions apportées aux écoles locales qui en ont bien besoin. Beaucoup de concurrentes viennent d’ailleurs avant tout pour ce côté solidaire, entraide ».


Cette Madagazelle se déroulait dans l’archipel de Nosy Be, au nord de Madagascar, avec des épreuves menant sur les îles Nosy Komba, Nosy Iranja, et autour du Mont Passo, une colline volcanique de 326 m du centre de l'île de Nosy Be.
La course comprenait 6 étapes de 6 à 9 km en moyenne, avec des dénivelés variables.


Arrivée sur le sol malgache le 7 juillet, Sylvie et les autres concurrentes, âgées de 20 à 76 ans, certaines en famille (mère-fille), ont tout d’abord sacrifié aux formalités administratives. Le lendemain elles ont préparé les kits, les dotations à répartir sur 6 écoles rencontrées et 9 écoles non rencontrées. « Après un accueil des plus chaleureux du maire local, nous avons effectué une sorte de prologue dans les rues de Hell Ville, au sud de Nosy Be, une boucle de 3 km. C’était impressionnant et émouvant car la police nous ouvrait la route et la population applaudissait ».


C’est le lendemain que les participantes entraient dans le vif du sujet et la 1ère des 5 étapes. « Pour moi qui suis corse, je n’ai pas été trop dépaysée par les tracés car chez nous on a ce genre de parcours vallonnés, composés de descentes, parfois techniques et de montées, avec vue sur la mer le plus souvent. Seule la végétation différait. Point de châtaigniers, arbousiers ou chênes mais une succession de plantations de café, de vanille, d’ananas, d’ylang-ylang, cacaotiers, de champs de maïs, de cannes à sucre et de bananiers. Forcement dans ces cas-là on favorise les prises de vue au chronomètre d’autant plus qu’on croise aussi tortues de mer, serpents, lémuriens, zébus. J’ai surtout souffert dans la 3ème course, victime de la terrible Tourista, un bien mauvais souvenir ».

Ce sera d’ailleurs le seul mauvais souvenir de Sylvie. « Ce qui contraste là-bas c’est la pauvreté et malgré cela le sourire, la gentillesse des habitants, leur accueil. Cette pauvreté m’a parfois gênée notamment quand on rendait visite aux habitants, chez eux, dans leur intimité. Mais eux nous accueillaient avec le sourire, n’attendant rien en contrepartie. Dans ces moments-là on prend conscience, on réalise plein de choses, on relativise. Côté organisation c’était au top. 50 personnes à gérer dans de telles conditions ce n’est pas évident. On se levait vers 5h30 pour un départ entre 8 heures et 8h30. On bouclait l’étape en un peu moins d’une heure. Tout le reste de la journée, le soleil se couchait vers 17 h,eures était consacré à la distribution des fournitures scolaires, à l’échange, au partage, à la découverte de leur culture, de leurs coutumes. Les écoles dans lesquelles nous nous sommes rendues ressemblaient aux nôtres des années 50 et 60. Avec le tableau noir et les craies,  les compas et équerres en bois, les vielles cartes de géo en carton. Quand on y arrivait c’était la fête.»


Malgré sa sévère maladie des os du crâne, Sylvie est prête à repartir. « Oui, sans hésitation. En 2023 je pense m’inscrire à la Sénégazelle ou à la Batirun. La Batirun est une épreuve sportive mais aussi un moment de partage dans la réalisation d'une construction, souvent une salle de classe. La Batirun associe course à pied et construction d'un bâtiment utile aux enfants du Sénégal. En plus je suis très bricoleuse ».
Derniers cadeaux de la part des concurrentes avant de partir: tennis, médicaments, vêtements …
Respect à vous, Sylvie,  Véronique Mathieu, qui était elle-aussi partie de Bastia et à ces femmes courageuses de tous âges venues des 4 coins de l’hexagone.