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Sebastien Quenot : « Le Cap Corse vaut mieux qu'une bataille d'hommes pour un fauteuil ! »


Nicole Mari le Jeudi 5 Mars 2015 à 18:24

C’est le 4ème binôme en lice dans le canton du Cap Corse et, de loin, le plus jeune. Sébastien Quenot et Paula Susini, candidats de Corsica Libera, se veulent, surtout, différents dans une élection départementale dominée par le duel fratricide entre les deux conseillers généraux sortants, Jacky Padovani, maire de San Martino di Lota, et François Orlandi, maire de Tomino. Pas plus que le PCF-Front de Gauche, ils n’acceptent de jouer les supplétifs. Sebastien Quenot explique, à Corse Net Infos, que le Cap Corse vaut mieux qu'une bataille d'hommes pour un fauteuil et que les Nationalistes sont la seule alternative pour défendre l’intérêt général et les grandes réformes adoptées par l'Assemblée de Corse.



Sébastien Quenot et Paula Susini, candidats de Corsica Libera dans le Canton du Cap Corse pour les élections départementales des 22 et 29 mars prochain.
Sébastien Quenot et Paula Susini, candidats de Corsica Libera dans le Canton du Cap Corse pour les élections départementales des 22 et 29 mars prochain.
- Les Nationalistes militent, depuis longtemps, pour la suppression des départements. Pourquoi Corsica Libera a-t-il décidé de présenter des candidats dans presque tous les cantons ?
- Corsica Libera est pour beaucoup dans la réforme actuelle. Nous avons su rassembler autour de notre projet. Nous avons des idées réalistes, des idées qui progressent. Longtemps, nous avons été les seuls à défendre la suppression du Conseil général. Depuis que celui-ci n'a plus les moyens de ses promesses d'emploi à tout va et de subventions au bien-votant, les choses se sont accélérées. Notre credo, c'est le rassemblement et l'intérêt général.
 
- Que représente, pour vous, cette réforme ?
- Cette réforme n'est qu'une petite partie de ce que nous proposons. Elle veut dire des économies pour le contribuable. Elle veut dire la fin d'un certain féodalisme français qui privilégiait l'arbitraire des seigneuries locales à la qualité des projets collectifs. Elle ne veut pas dire l'abandon des territoires ruraux. Vu le niveau de désertification, le Conseil général les a abandonnés depuis longtemps ! Il faut maintenant renforcer l'intercommunalité et donner aux maires les moyens d'agir pour que les populations aient les moyens d´y vivre.
 
- Pourquoi avez-vous personnellement décidé de vous présenter aux élections départementales dans le Cap Corse ?
- Ma candidature est celle d'une équipe de jeunes travailleurs investis dans la vie locale. Les gens nous connaissent. Ils connaissent aussi les autres candidats avec lesquels nous entretenons de bons rapports humains, mais la politique, c'est différent ! Ces candidats étaient déjà tous élus, lorsque nous sommes nés ! La politique ne doit pas être un gagne pain ! Il nous a semblé que la Corse et le Cap en particulier valaient mieux qu'une bataille d'hommes pour un fauteuil. On entend que c'est ça la politique ! On essaie de nous le faire croire ! C'est pour ça que les gens s'en détournent ! Ils pensent qu'il n'existe pas d'alternative. Notre candidature leur donne le pouvoir de nous donner une chance.
 
- Qu’est-ce que, pour vous, la politique ?
- La politique est noble, c'est la défense de l'intérêt général. Nous nous présentons avec ce profil différent, avec nos valeurs et avec une méthode différente. Citons, par exemple, le projet du Parc marin. Il pourrait considérablement modifier l'économie du Cap, mais nous ne savons presque rien de ce qui va se passer. Tout se décide, soit à Paris, soit dans d'obscurs cabinets. On parle des emplois avant de parler du projet ! Nous, nous mettrons la concertation avec la population au cœur de notre action. Nous serons la surprise de cette élection !
 
- Quels sont justement les enjeux de cette élection ?
- Je vois trois enjeux. Le principal, c'est de savoir si nous sommes capables collectivement de remettre l'intérêt général au centre du débat. Notre candidature est un acte en ce sens. Les retours, que nous avons, montrent une forte envie de changement. Ensuite, au niveau territorial, face à trois candidats de gauche, nous portons la voix de l'alternative au système en place. Au niveau du projet, il y a certes des rapprochements, tout le monde reprend nos idées. Et, c'est tant mieux ! Mais notre méthode demeure très différente. Enfin, nous disons que pour continuer à défendre les grandes réformes adoptées par l'Assemblée de Corse : fiscalité et succession, coofficialité et statut de résident, inscription de la Corse dans la Constitution, il faut renforcer notre démarche en votant pour nous le 22 mars.
 
- Serait-ce un signal fort envoyé au gouvernement ?
- Oui ! Le gouvernement doit entendre la voix des Corses. Maintenant qu'il n'a plus l'excuse de la violence, il est désorienté. Alors, il sort la Constitution du chapeau. Ça s'écrit et ça se réécrit une Constitution ! Le Parlement l'a révisée pour le Traité de Lisbonne alors que les Français avaient voté « Non » au référendum. Il doit bien pouvoir aussi la changer lorsque les Corses disent « Oui » ! C'est une question de respect et de démocratie.
 
- Comment part-on en campagne pour siéger dans une institution qui va disparaître ?
- Le Conseil départemental va disparaître, mais la méthode, que nous mettrons en place et les projets que nous lancerons, seront poursuivis par la Collectivité unique. Pas plus que le Cap ne s'arrête à Miomu, le développement du Cap ne s'arrêtera en 2017 !
 
- Sur quels thèmes faites-vous campagne ?
- Sur nos valeurs, notre méthode, notre projet. Sur le besoin de changement que l'on ressent après trente ans de mandature, de déclin et de sous-développement au Nord et à l'Ouest. On ne vit pas 12 mois en travaillant seulement deux mois dans le tourisme ! On ne vit pas bien lorsqu'on est redevable d'un emploi ! Notre territoire, notre population méritent une autre ambition. Le Sud est devenu une grande cité dortoir embouteillée en manque de cohésion sociale. Le Nord ne pense qu'au tourisme balnéaire, mais perd presque tous ses jeunes. L'Ouest est la belle endormie qui rêve en attendant qu'on la réveille pour se relever. Partout notre patrimoine et notre environnement sont des atouts encore trop peu valorisés. Il nous faut imaginer un Cap vivant et animé par les métiers de demain : art, nouvelles technologies, agritourisme de qualité. Nous avons tout pour réussir !
 
- Ce canton est l’enjeu d’un duel fratricide à gauche qui monopolise l’attention. Ne craignez-vous pas d’être réduits à un rôle de supplétif ?
- Depuis trois mois, la seule chose qui a été réduite, c'est la crédibilité de nos adversaires, notamment lors de l'élection du dernier président du Conseil général ! Nous sommes acteurs de cette élection. Nous représentons la seule alternative à un système qui s'autodétruit chaque jour. Pas plus que nous entendons entrer dans cette querelle picrocholine, nous n'avons pas attendu les six derniers mois pour découvrir et dénoncer ses rouages. A nostra strada hè diritta. Le 22 mars, faites-nous confiance !
 
Propos recueillis par Nicole MARI.

 

 Dans le canton du Cap Corse, quatre binômes sont en lice :
- Gauche DVG : Jean Jacques Padovani et Daniel Vincent.
- Majorité départementale de gauche : François Orlandi et Sylvie Retali-Andreani.
- Front de Gauche : Michel Stefani et Julie Boccheciampe.
- Corsica Libera : Sébastien Quenot et Paula Susini.

Les candidats de Corsica Libera dans le canton du Cap Corse :
- Sébastien Quenot, 32 anni Ruglianu - Duttore in lingua è cultura regiunale - Capiserviziu di u cunsigliu linguisticu à a CTC - Benevulente assuciativu
- Paula Susini, 29 anni, Luri - Avucata in Bastia.
- Pasquale Rossi, 24 anni, Siscu.
- Christelle Giorgetti, 43 anni, Ugliastru.
 
Site Internet : http://unalbanovaperucapicorsu.com/
Page Facebook : Un alba nova per u Capicorsu - Sébastien Quenot - Paula Susini
Sébastien Quenot, Paula Susini, Pasquale Rossi et Christelle Giorgetti.
Sébastien Quenot, Paula Susini, Pasquale Rossi et Christelle Giorgetti.