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Santa Lucia di Porto Vecchio : "Travailler sur un tourisme de qualité accessible à tous" c'est possible


Noèmie François le Mardi 26 Mars 2019 à 16:50

Cycle de rencontres-débats citoyens à l’espace culturel de Sainte-Lucie de Porto-Vecchio. Après le premier débat, en février 2019, « autour du livre Le Génie créatif », le collectif citoyen de Sainte-Lucie de Porto-Vecchio a organisé une deuxième rencontre sur le thème du « Tourisme et de l’Aménagement du Territoire ». Samedi, la présidente de la Maison de l’Architecture de Corse Michèle Barbé invitée, à espace Culturel de la commune a donc a participé à des discussions ouvertes sur de nombreuses problématiques soulevées par les intervenants, les élus, les architectes et le public. Cette rencontre a permis également d’exposer au public les travaux de recherche de trois jeunes architectes sur le même thème.



L’urbanisation excessive et la lenteur des actions en faveur de la protection des sites fragilisés par un tourisme de masse continent à faire la polémique dans le sud de l’ile. Chaque année, les plages du littoral accueillent plusieurs millions de personnes et la « fréquentation des forêts mérite une organisation des circulations, un aménagement et un entretien qui sont nécessaires à des pratiques multiples afin de préserver les sols forestiers.Trop souvent, on remarque un balisage sauvage qui ne respecte pas le cadre de l’encadrement des sentiers en forêt. Si la plupart des forêts sont libres d’accès, certaines règles sont à respecter pour assurer la préservation des milieux ainsi que la sécurité des personnes ». Si le tourisme a en effet stabilisé la Corse d’un point de vue économique, cette dimension positive ne rassure pas un certain nombre qui revendique le droit de s’exprimer sur les phénomènes graves dont le « flux touristique en période estivale dans les sites mer et montagne ».

 

Le problème, complexe, du Tourisme et de l’Aménagement du Territoire, a été debout samedi dernier lors du cycle de rencontres/débats citoyens de l’espace culturel de Sainte-Lucie de Porto-Vecchio. Invité d’honneur la présidente de la Maison de l’Architecture de Corse, Michèle Barbé qui « souhaite accroître la visibilité de la jeune architecture insulaire à l'occasion d'évènements, pour favoriser la reconnaissance de ses recherches. A travers ses actions, elle sensibilise tous les publics de l'île aux grandes mutations auxquelles est confronté le territoire dans l'élaboration du cadre de vie et la protection de l’environnement, elle organise des rencontres, de tables rondes, d'expositions, et de conférences ».


Les défenseurs de la nature condamnent mais s’autorisent à penser à un avenir meilleur
« A Bavella, la réorganisation du stationnement et la création d’un réseau de sentiers de découverte et l’aménagement sont des solutions pour préserver un domaine devenu « anarchique», - affirment dans la salle -  on déplore aussi que personnes ne connaissent le nombre de visiteurs par jours, certains voudraient le contrôle de ce flux en autorisant des balades encadrées par un guide pour lutter contre les risques sanitaires et les feux. ».

 

Invités et intervenants ont pu constater que leurs opinions en faveur de ces majestueuses aiguilles, des circuits de randonnée GR20 étaient convergentes : ces beaux sites sont très attractifs, mais malheureusement, cette sur-fréquentation, la présence de l’humain scarifie, abîme et endommage le sol et les nuisances sonores et différents actes de pollutions environnementales deviennent visibles. 

C’est également, la disparition de certaines espèces qui alerte les consciences de ceux qui ont observé la nature depuis les années 1950 à aujourd’hui et, in fine devenir une zone non respectée sans contrôle suffisant. Tout aussi grave, « des activités ayant une incidence sur le site comme des sentiers ouverts par des promeneurs qui sillonnent le site et, le constat triste de voir des plaques placées par l’office national des forêts (ONF) vandalisées ».

 

Un l’enjeu pour les générations à venir
Lors du débat les architectes et Marion et Justine Muzy proposer l’idée de sauvegarder le territoire en fixant « un niveau de protection commun à l’ensemble de ces paysages ». Sans quoi, le risque est de voir disparaître lentement, des paysages, sa faune et sa flore emblématiques, « des normes de bonnes conduites et charte de qualité à l’identique aux Cinq Terres, en Italie ». Elles citent, par ailleurs, les produits labellisés sur la route des sens A strada I Sensi et, le Réseau Ecotourisme en Corse Orientale. « La conservation de ces patrimoines implique un véritable effort collectif et, surtout, une prise de conscience individuelle ».

« Le souci de l'intégration paysagère est le critère déterminant de tout aménagement pour la préservation, et la valorisation du patrimoine, et les milieux naturels, cela passe par le développement de l’éducation à l’environnement et au territoire, conjuguant l'identité culturelle, développement économique durable et attractivité pour l’accès aux loisirs pour tous». 

La pointe de la Parata des Iles Sanguinaires, « un des sites protégés et reconnus d'intérêt national, Natura 2000 »  bénéficie du label « Opération Grand Site » du ministère de L'Ecologie et du Développement Durable. Son programme d'aménagement avait pour objectif d'organiser la fréquentation du site, pendant la saison touristique et de le protéger sur le long terme tout en le valorisant au bénéfice de tous cet aménagement, qui a servi de référence pour l’élaboration des travaux de recherche des architectes invités au débat.

Ces outils pour concilier activité touristique et préservation du cadre veulent être pensés et appliqués de manière identique pour Bavella en Corse du Sud. 

Pour clore le débat sur un autre registre, Laurent Masson, jeune architecte, manager de projet, en Corse a présenté une maquette, version pdf, il a envisagé son projet comme une « Street Expérience », c’est-à-dire observer comment se promènent les personnes en milieu urbain et comment ils se comportent collectivement dans cette espace commun. D’après son expérience et sa vision qui a vécu au Danemark à Copenhague, il en ressort un schéma d’aménagement séduisant pour la ville de Porto-Vecchio : « on remarque un itinéraire qui partirait du port à la haute ville avec des aménagements ludiques pour faire des pauses dans une végétation présente, et se dessine également une voie verte piétonne tout le long du littoral pour les promeneurs, les vélos, les poussettes. Il argumente son plan d’aménagement et explique qu’un aménagement de ce type ferait office de croisement pour des échanges intergénérationnels ».