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San Sébastian : Un protocole pour la reconnaissance des langues minoritaires


Antone Astima le Mercredi 21 Décembre 2016 à 15:44

Quarante-six pays ou régions dont les langues sont menacées et surtout non reconnues, se sont retrouvés, le 17 décembre à San Sébastian (Pays Basque), pour la rédaction d’un document de 185 mesures. Un protocole, solidifié par la déclaration de Barcelone (1992) qui pourrait permettre de faire pression sur les Etats pour sauver les langues minoritaires du Vieux Continent.



San Sébastian : Un protocole pour la reconnaissance des langues minoritaires
Micheli Leccia, porte-paroles du Cullettivu « Parlemu corsu » ne compte plus, ni les heures, ni les voyages pour défendre « a lingua nustrale ». De retour de Bretagne, pour un échange culturo-linguistique, il s’est rendu, le 17 décembre dernier à San Sébastian (Pays Basque espagnol) pour un événement d’une importance majeure. Choisie, cette année, comme capitale culturelle, par le Conseil de l’Europe, la cité basque a organisé, depuis janvier, de nombreuses manifestations. Elles se sont achevées en décembre par une importante initiative autour des langues minoritaires. Quarante-six pays ou régions étaient représentées par cent-vingt et une associations différentes, autour d’un objectif commun : la reconnaissance, par les Etats respectifs, des langues de chacun. « Nous avons été sollicités, explique Micheli Leccia, pour participer, chacun de son côté, à la rédaction d’un document. Pour cela, nous devions proposer des mesures. »


Ce protocole-un document de 185 mesures- s’appuie sur la déclaration de Barcelone (1992) qui évoquait, à cette époque déjà, le respect des droits linguistiques. A partir du travail émanant du terrain et effectué, depuis quelques mois, par chaque délégation, un comité de 15 experts de renommée internationale (tous spécialisés en droits ou en socio-linguistique) s’est réuni pour l’élaboration du document. Un document signé et officialisé le 17 décembre dernier. « Nous espérons ainsi obtenir, grâce au droit international, l’application de ce protocole, se félicite le porte-parole du Cullettivu, même si nous savons que la procédure sera longue. »
Un pas vers cette reconnaissance tant attendue a sans doute été franchi le 17 décembre. Fragilisant un peu plus la position d’Etats réfractaires…