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SNCM, PADDUC et collectivité unique : Les élus communistes détaillent l’actualité


José Fanchi le Jeudi 20 Novembre 2014 à 19:51

Le groupe des élus communistes et citoyens du Front de gauche a donné une conférence de presse jeudi à l’Assemblée de Corse pour évoquer trois sujets d’actualité, à savoir la situation de la SNCM, le PADDUC et la Collectivité Unique. Le groupe a rappelé les fondamentaux qui ont conduit sa participation au sein de la majorité actuelle et son positionnement par rapport aux dossiers importants actuellement en débat à l’Assemblée de Corse



SNCM, PADDUC et collectivité unique :  Les élus communistes détaillent l’actualité
Les élus communistes et du front de gauche ont donc affirmé leurs points d’accord et de désaccord avec la majorité.
La SNCM tout d’abord, avec, rappelons-le, la présence le 12 novembre dernier, des élus communistes aux côtés de Dominique Bucchini pour exprimer leur soutien aux milliers de salariés menacés de perdre leur emploi en Corse comme sur le continent. Ils ont demandé au gouvernement de se positionner pour stopper la procédure collective, régulariser la participation au capital de la CDC, reprendre la réflexion en faveur d’un projet industriel de relance, pérenniser et le service public et garantir l’exclusion de la DSP et son attribution au groupement CMN-SNCM
« Avant le 15 novembre, il est encore temps d’agir pour mettre la SNCM sous protection du tribunal de commerce comme les organisations syndicales le réclament. En affirmant cette volonté, nous nous opposons aussi à toute mesure coercitive pour museler les travailleurs, lesquels devraient en quelque sorte attendre docilement leur lettre de licenciement » a précisé Michel Stefani.
 
PADDUC : Une perspective nouvelle
Les élus ont examiné récemment 183 amendements avant de se prononcer très majoritairement sur ce dossier du PADDUC. Michel Stefani a rappelé que la conseillère exécutive Marie Giudicelli a piloté ce processus avec d’autant plus de mérite que, durant trente ans, la rédaction d’un tel document s’était heurtée à de nombreux blocages : « La plupart des objections ont été levées par la méthode démocratique de la concertation et de la bonne compréhension politique des choses. La patience pédagogique de Mme Giudicelli a porté ses fruits. Ce succès qui sera au cœur de la prochaine campagne des territoriales a déplu à la droite qui a montré toute son irritation dans une opposition improprement qualifiée de « constructive. » Le groupe estime que la droite est sortie affaiblie de ce vote de par son enjeu : « Les élus nationalistes l’on bien compris. Par son contenu et avec ces outils, le Padduc ouvre une perspective nouvelle pour les Corses et pour la Corse. »

En ce qui concerne la collectivité unique territoriale de Corse, le groupe maintien sa position et a rappelé que le gouvernement est revenu sur sa volonté initiale de supprimer les départements ruraux et donc la question de leur maintien se pose à nouveau.
« Nous pensons que les quatre niveaux d’administration actuels sont utiles et compatibles avec l’architecture institutionnelle d’une nouvelle république démocratique et solidaire ; elle ne s’oppose nullement à la mise en œuvre efficace du statut particulier de la Corse, au demeurant perfectible. Nous pensons que l’amélioration de la vie publique en Corse ne peut se satisfaire d’une seule réforme centrée sur la CTC mais qu’il convient de réfléchir sur l’espace public dans son ensemble, en recherchant les articulations entre niveaux tout en respectant le principe de liberté des collectivités locales, traduit par la clause de compétence générale.
 
E. Bastelica : Une gauche frontalement à gauche…
Le groupe communiste participe certes à la majorité qui propose le Padduc mais il tient plus que jamais à marquer sa position. C’est ce qu’a expliqué Etienne Bastelica :
"Je vous rappelle que lors du premier tour des élections régionales et jusqu’à preuve du contraire, nous avons toujours dit haut et fort que nous allions être un groupe autonome et solidaire. Cela signifie que jusqu’à preuve du contraire, il y a en France une gauche diverse et variée et que nous, nous avons la prétention d’incarner une gauche combattante, une gauche frontalement à gauche. Ce qui fait que dans l’hémicycle, nous sommes capables d’approuver, de voter, de nous battre avec le Conseil Exécutif  lorsqu’il y a des dossiers qui nous semblent aller dans le bon sens et, vous l’avez constaté, nous avons été capables de voter contre un dossier que nous jugions important, celui de la SNCM.
Pour ce qui est de la réforme territoriale, le président de l’Assemblée, membre de notre groupe et qui a ce titre vote et s’exprime comme tout un chacun, a fait part de son idée forte en ce qui concerne aujourd’hui la réforme territoriale proposée par le gouvernement. Vous avez également entendu d’autres élus de notre groupe qui commencent à parler d’enfumage comme cela se passe au plan national, compte tenu à la fois des difficultés sociales, économiques et politiques de notre pays. On est en train de faire croire aux français et au peuple corse qu’en changeant d’organisation territoriale on va changer le problème. Nous ne pouvons pas accepter cette façon de voir les choses, ce n’est pas possible. Cela ne nous a pas pris comme ça, tout d’un coup, nous ne pouvons pas dire au gens : vous allez voir en supprimant les deux départements, en faisant une collectivité unique et à côté « deux usines à gaz » qui vont être la nouvelle commission permanente sans oublier le nouveau Conseil des territoires élu on ne sait trop comment, on va régler le problème de la Corse. Bien entendu, nous sommes contre et nous nous exprimerons à l’Assemblée de Corse lors du vote."  

J. F.