Corse Net Infos - Pure player corse

Ruée sur les tests : les laboratoires corses s'organisent


Julia Sereni le Jeudi 6 Janvier 2022 à 17:25

Avec les fêtes et, surtout, l’arrivée du variant Omicron, c’est la ruée sur les tests de dépistage dans les laboratoires corses. S’ils parviennent pour le moment à tenir la cadence, au prix d’importants efforts d’adaptation et d’organisation, la fatigue commence à poindre.



Photo Michel Luccioni
Photo Michel Luccioni
Avec 49 311 personnes testées la semaine du Nouvel An, la Corse a battu son record du nombre de tests réalisés durant une semaine. Cette tendance se retrouve au niveau national puisque 8,3 millions de tests ont été effectués du 27 décembre 2021 au 2 janvier 2022, selon les chiffres du ministères de la Santé

Un « pic » en début de semaine

Dans les laboratoires insulaires, cette ruée sur les tests se confirme. « Nous avons une demande extrêmement importante depuis décembre », indique le docteur Jean-Michel Vialle, biologiste à Bastia. « C’est monté en flèche, aussi bien la demande que les cas positifs depuis la veille de Noël », précise-t-il. Si dans un premier temps, il s’agissait pour les personnes concernées de prendre leurs précautions en prévision des réunions familiales, désormais, l'afflux s’explique surtout par « l’explosion du nombre de cas positifs ». En début de semaine, le nombre de tests a atteint « un pic de 2 800 tests par jour, avec des taux de positivité qui avoisinent les 30% », souligne le docteur Vialle. Depuis, l’activité s’est stabilisée à 2 000 tests par jour. À Ajaccio, Franck Fernandez, biologiste et associé des laboratoires Canarelli-Colonna-Fernandez, fait le même constat. « Le très gros de l’affluence a porté sur ce début de semaine », explique-t-il. C’est même « la plus importante qu’on ait eu depuis l’apparition du Covid ». Pour la seule journée du lundi 3 janvier, son laboratoire a enregistré « plus de 3 000 tests PCR ». Par rapport à mi-décembre, le nombre de tests a été multiplié par 6.

Rester à flot en pleine tempête

Face à cette affluence record qui ne faiblit pas tout à fait, les laboratoires s’organisent, alors même qu’ils se retrouvent eux-aussi, touchés par l’épidémie. « Nous nous réorganisons en permanence, notamment pour faire face aux défections du personnel, car nous avons nous aussi des sujets contacts ou contaminés par le virus », explique Jean-Michel Vialle. L’équipe s’astreint donc à des horaires « extrêmement étendus », de 7 heures à minuit, « en se relayant et en s’encourageant », souligne le biologiste. « Nos services essaient de mettre des rustines pour que le bateau reste à flot en pleine tempête », résume-t-il en une métaphore maritime. S’il n’est pas encore question de naufrage, « nous sommes à la limite », avoue Jean-Michel Vialle. Pour autant, pas question de faiblir. « Nous sommes dans l’action, la tête dans le guidon, sans se poser de questions », conclut-il.

« Tout réorganiser »

Franck Fernandez a, quant à lui, embauché des personnels supplémentaires pour faire face à cette nouvelle demande. « Depuis le début nous avons des personnels spécifiques ‘COVID’, mais là, l’activité a nettement dépassé nos capacités, donc nous avons dû prendre des personnes en plus. » Préleveurs, secrétaires, huit personnes ont rejoint son équipe depuis les vacances de Noël. « Cette vague n’a rien à voir avec les autres, j’ai dû tout réorganiser. », confie-t-il. Et pour le moment, l’équipe parvient à gérer la difficulté. « Nous y arrivons parce que nous étions déjà très organisés, et puis le personnel se serre les coudes », assure-t-il. Pour l’avenir, Franck Fernandez craint toutefois « d’avoir beaucoup de personnels malades ». D’autant qu’ « il n’est pas facile de recruter », notamment des préleveurs. « C’est aujourd’hui notre plus grande difficulté, qui est locale et nationale. », s’inquiète Franck Fernandez.

Alors que le pic de cette cinquième vague n'est pas encore passé, l'activité des laboratoires insulaires n'est pas près de faiblir.