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Rétrocession de la Citadelle d'Ajaccio: François Filoni veut relancer le débat


Marilyne SANTI le Dimanche 17 Février 2013 à 02:12

La rétrocession de la Citadelle d’Ajaccio, bâtiment historique situé au centre de la ville d’Ajaccio, est un problème qui a ce jour n’a toujours pas trouvé de réponse. Aujourd’hui vidée des hommes de garnison, elle a perdu de « sa superbe militaire », n’abritant plus que quelques personnes s’attendant, un jour ou l’autre à partir elles aussi. François Filoni, se veut relancer le débat, pour qu’une solution soit trouvée, avant que le temps ne détruise cet édifice, à l’abandon par défaut d’entretien, faute de crédit.



(Photo Marilyne Santi)
(Photo Marilyne Santi)
Ayant écrit au ministère de la Défense en Août 2012, afin de revoir le dossier pour une rétrocession de la citadelle à la Ville d’Ajaccio, une réponse du 25 janvier 2013 laisse entrevoir de nouvelles démarches puisque le cabinet civil et militaire du ministère confirme que « le site ne représentera prochainement plus d’utilité pour la Défense qui a pour projet de le céder ».
Dans son courrier au ministère, le président de Corse Energie faisait état d’une chronologie de faits partant de 2004, où une motion avait été déposée au conseil municipal par le groupe, et dans laquelle était demandé au ministre des Armées la rétrocession de la Citadelle à la Ville. Une motion votée par l’ensemble des groupes municipaux, à l’exception du groupe Femu Aiaccu, mandatant le député-maire pour engager au nom de la ville, une négociation avec le ministère des Armées.
Une réunion avait suivi le 30 novembre 2005 au ministère de la Défense, en présence des représentants de la ville concernée et du conseil général de la Corse-du-Sud.
Réunion au terme de laquelle, écrira François Filoni, "la Citadelle semblait en bonne voie pour être transférée dans le patrimoine municipal". Mais cette annonce déclencha l’hostilité frontale de la Collectivité Territoriale de Corse, qui par la voix de son président revendiquait à son tour le transfert de la Citadelle à la CTC. Bien qu’Ange Santini, président de l’Exécutif (UMP), ait critiqué la légalité de la cession, Simone Guerrini conseillère territoriale, membre de l’Exécutif de la CTC dans cette affaire, avait déclaré qu’en première analyse le Conseil Exécutif avait estimé que la CTC n’avait pas vocation, ne serait-ce que pour des raisons budgétaires, à devenir propriétaire de cet édifice.

" Constat cruel "
Parlant de, « constat cruel, de lieu désaffecté à 90%, de bâtiments qui se détériorent, de conditions de sécurité inexistantes », François Filoni rappelle dans son courrier au ministère que les dernières portes ouvertes remontent aux journées du Patrimoine en 2008. Faisant confiance au paysage politique qui a changé, « un président, un ministre, une région, une ville de même obédience, personne ne comprendrait que le projet de cession n’aboutisse pas. C’est le moment choisi par Ajaccio Energie pour faire une piqure de rappel à l’ensemble des responsables politiques et institutionnels.  L’ouverture, à la société civile, de ce lieu prestigieux, chargé d’histoire, permettra à la Cité Impériale de réaliser les aménagements indispensables dont la ville a besoin  pour être un phare de la méditerranée, en terme de culture, de patrimoines, d’histoire et de festivités…»  
A la suite de ce courrier, le ministre de la Défense écrit avoir demandé à Patrick Strzoda, préfet de Corse, préfet de la Corse-du-Sud, d’animer un groupe de travail destiné à faire des propositions de reconversion de la Citadelle afin que celle-ci retrouve une vocation, aujourd’hui, plus adaptée.

Les propositions d’Ajaccio Energie

Elles sont au nombre de quatre, les responsables du groupe se disant prêts à participer au groupe de réflexion sur le devenir de la citadelle qui sera mis en place par les autorités compétentes, et à rencontrer tous les acteurs de la vie économique, associative, et culturelle pour établir les besoins de chacun.
Tout d’abord remettre le site dans sa version originelle, en remettant en eaux les fossés, et en détruisant les bâtiments et les baraquements récents ; y loger les services de proximité de la Ville et les associations qui permettrait une meilleure rationalisation des finances publiques (loyers) ; faire de ce lieu un lieu de mémoire du passé de la Ville, archéologique, historique, culturels… ; et enfin y aménager un centre culturel pouvant accueillir des spectacles, des festivals, des conférences, des expositions ainsi que des manifestations de plein air, une médiathèque, une bibliothèque et des archives municipales.